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Полное собрание сочинений. Том 13. Статьи из Колокола и другие произведения 1857-1858 годов

какое-то сознание своего загнанного, но оппозиционного положения удерживали литераторов от защиты крепостного состояния, розог, палок, полицейских стеснений. Едва нам позволили немного громче говорить — явился Бланк, доблестный защитник поместного права, Безобразов, желающий освобождением еще больше закрепить крестьян, его сиятельство князь Голицын, который каким-то лабазно-извозчичьим языком с разными прибаутками хочет уверить крестьян, что земля не их. «Один помещик» — трогательно хвалит розги. «Один чиновник» — умильно просит не учить крестьян грамоте, и — от цинизма до цинизма — мы доходим до обоготворения полиции. Горе дерзновенному, касающемуся до святыни паспортов, адрес- билетов и других полицейских ярлыков!

Если г. Ст. В. под заглавием «Дела и слова» мог для защиты паспортов напечатать: «К чему крестьянам разъезжать и разгуливать, с крестьянина, идущего на поле, не требуют паспорта!», то я спрашиваю, отчего не поместить г. В. Ст. под заглавием «Слово и дело», статью о пользе преображенского приказа и пыток, доказывая ее тем, что в Англии именно оттого так сыро и так много идет дождя, что в ней никого не пытают?

Что касается до личностей против г. Кокорева, которого мы не видывали и не знаем, они просто поселяют отвращение. Мы ненавидим откуп, считаем его безнравственным, но виним правительство, а не откупщиков. Г-н Кокорев нажился откупами — ну а все остальные, которые нажились, лучше разве нажились? Не все, как Фаддей Венедиктович Булгарин

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и Николай Иванович Греч, с рождением принесли высокое аристократическое имя и колоссальное богатство.

И отчего же, например, помещик, грабящий весь век своих крестьян, опираясь на ту же защиту штыков, чище и доблестнее откупщика? Особенно когда откупщик сам нападает на откуп и предлагает выкупать землю для крестьян, а помещики будут ее продавать для самих себя?

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АРХИПАСТЫРСКОЕ РВЕНИЕ О МРАКЕ

Мертвые восстают! немые глаголят! православные святители поднимают слабый глас свой на противудействие науке, во грехе мысли светской зачатой. Вот что благовестит

преосвященный митрополит новгородский и с.-петербургский за № 641 — обер-прокурору Святейшего синода, сему стражеблюстителю, охраняющему, яки пес верный, паству господню, паству православную;

«Неоднократно доходили до меня слухи, что некто иностранец Роде здесь, в СПб., в разных высших учебных заведениях, разными картинами, не упоминая ни слова о боге-создателе показывает, что образование нашей земли со всеми ее растениями и животными, не исключая и людей, произошло только от действия естественных сил какой-то первобытной материи, в продолжение не простых шести дней, а шести более или менее длинных периодов.

В настоящее же время, как сказывают, этот Роде уже делает свои представления публично, близ большого театра, в цирке, и для большего привлечения народа — с торжественною музыкою.

Такое представление, явно колеблющее основание христианства и истребляющее в народе всеми христианскими народами благоговейно признаваемую и чтимую истину в создании нашей земли от всемогущего, премудрого и всеблагого творца-бога, весьма вредно для народной веры и нравственности.

Посему покорнейше прошу ваше сиятельство, чтобы означенное даваемое в цирке представление было прекращено».

Может, пастыри наши умиленно мечтают, что, уничтожая свет дневный, они усугубят продажу свечей церковных!

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il remercie la noblesse des trois gouvernements d’avoir bien compris ses intentions; il ordonne au ministre de communiquer la ««noble résolution» de ce corps aux autres. — Est-ce clair?

Or, a-t-on jamais pensé en Europe à ce que c’est que l’émancipation des paysans en Russie? — C’est la déclaration de majorité sociale de 22 millions d’individus qui étaient hors la loi; c’est le changement le plus complet de l’existence de — je répète le chiffre — 22000000 de personnes137[57].

Les hommes jusqu’à ce jour appartenaient à la terre qu’ils cultivent. Pour ne pas avoir de prolétariat des champs, on rattacha de plus en plus, depuis le commencement du XVIIIme siècle, les hommes à la terre; on en fait des usufruitiers-galériens et cela — par droit de naissance, c’est-à-dire involontairement, fatalement. Maintenant, — et c’est là ce qui est grave — en détachant l’homme de la terre, en lui rendant la locomotion, l’émancipation ne détache pas du tout la terre de l’homme: l’usufruitier-galérien ne devient pas prolétaire indépendant; il devient, s’il le veut, co-propriétaire, par l’intermédiaire de la commune. Le prolétariat est optatif pour le paysan. La commune ne perd point le droit à l’usufruit de la terre qu’elle cultivait; elle ne peut donc évidemment refuser à un sien membre son lot de terre. Jusqu’à présent le membre de la commune ne pouvait non plus refuser le travail et toutes les charges et servitudes qui pesaient sur la commune, en outre il n’avait pas le droit de la quitter — il l’aura maintenant; et même dans ce dernier cas l’usufruit de la terre restera à la commune, et ne retournera pas au seigneur.

Laisser la terre à la commune, en donnant à l’individu le droit de l’abandonner, à ses risques et périls, et en laissant à la commune le droit d’adoption — tel est le principe fondamental, le seul national sur lequel on puisse baser l’émancipation en Russie.

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Ce principe est reconnu, quoique d’une manière très embrouillée par l’ordonnance du 2 décembre. Après avoir fait une distinction scolastique, — en disant que la terre appartient au seigneur, et l’usufruit à la commune — l’ordonnance oblige le seigneur à céder aux paysans l’usufruit de la terre cultivée par la commune, moyennant une rente fixée avec le consentement du gouvernement. En outre, il est dit que l’usufruit de la maison, la cour, le jardin potager appartiennent à la famille considérée individuellement.

Nous voyons là une reconnaissance gauchement exprimée du principe. Au reste l’ordonnance du 2 décembre n’est pas du tout une norme, par cette raison toute simple qu’elle ne s’adresse qu’à trois provinces polonaises, où les conditions de la vie agricole ont subi de profonds changements. L’ordonnance — en disant «là où la commune existe» — nous montre que dans ces contrées il y a des propriétés seigneuriales où la commune est détruite.

En général les dispositions réglementaires ont été faites à la hâte et n’ont pas grande portée. La seule bonne chose c’est que le gouvernement a limité le temps des arrangements à 6 mois, après quoi il interviendra. La composition des comités eux-mêmes est très vicieuse.

Le paysan sera représenté par des employés de l’Etat, tandis que la noblesse sera représentée par ses députés élus. Mais a-t-on oublié que tous les employés sont nobles ou anoblis?

Nous répétons donc que pour le moment la grande affaire n’est pas dans les détails qui peuvent et doivent varier; elle n’est pas dans le bégayement timide et peu franc du gouvernement; elle est dans l’aveu, dans l’initiative; — elle est dans la parole prononcée.

Oui, c’est le commencement du remords, le commencement de la réhabilitation de la Russie opprimée; c’est l’aube d’une journée où un grand lit de justice sera tenu; c’est l’entrée de la Russie dans sa nouvelle phase, phase que nous avons prédite depuis notre jeunesse.

L’homme des champs, trahi, vendu, trompé, lutta un siècle entier — le XVIIme — versa sa sueur, versa son sang, et tomba enfin, meurtri et garrotté, au pouvoir d’une soldatesque féroce, d’une bureaucratie ignoble, qui travaillaient — avec l’empereur —

pour le compte de la noblesse. Cette lutte tragique est passée inaperçue, non comprise par l’Occident, calomniée à l’intérieur. On a jusqu’à présent représenté un Sténko Rasine, un Pougatcheff, comme des brigands de grande route138[58].

Enfin il était anéanti — cet Abel des champs. Le régime impérial n’avait pour lui que des coups. Pour les autres, au milieu d’un despotisme effréné, insolent, brutal, il y avait une civilisation empruntée, le pouvoir, la gloire, des titres, des richesses. Pour le paysan, rien de tout cela: un travail ingrat, la misère, la honte, les verges. La seule participation à l’histoire qu’on lui concédât, c’était le sang qu’il était forcé de verser dans tous les carnages qu’inventaient la soif des conquêtes et l’ambition des gouvernants.

Chose étrange! les grands acteurs de ce drame historique, qui se déroulait à Pétersbourg, avaient quelquefois leur poésie, leur largeur d’idées, des vues non seulement politiques, mais humaines; tout cela dans le cercle restreint de la noblesse. Pour le

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paysan ces grands acteurs ne furent que des tyrans féroces, sans entrailles: tels furent non seulement Pierre I, mais Catherine II.

Une lueur pâle, incertaine, quelque chose comme un remords, se fit voir chez Alexandre I; mais il n’en fit rien; et le milicien, le paysan qui prit les armes en 1812, après la lutte héroïque avec l’étranger, retourna, avec ses cicatrices, à l’ignoble chaîne du servage.

On veut nous faire accroire maintenant que Nicolas avait l’intention d’émanciper les paysans. Allons donc! Nicolas et l’émancipation ne vont pas ensemble.

L’ordonnance du 2 décembre 1857 est, depuis le 26 décembre 1825, le fait le plus grave de l’histoire russe.

— Mais attendons l’accomplissement de l’œuvre et n’anticipons pas sur sa marche!

Iscander,

rédacteur de I’Etoile Polaire.

26 décembre 1857.

P. S. Il pourra paraître étrange que le Times compte dans son article 12000000 des serfs, et que nous en comptions 22000000. Le fait est que le Times, ainsi que le gouvernement, compte seulement les

hommes. Lorsqu’on dit, en Russie: «Cette commune a deux cents âmes», cela veut dire 200 mâles inscrits sur ses registres.

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ПЕРЕВОД

ПЕРВЫЙ ШАГ К ОСВОБОЖДЕНИЮ КРЕПОСТНЫХ КРЕСТЬЯН В РОССИИ

Рескриптом, датированным 2 декабря сего года, Александр II недавно уполномочил представителей дворянства Виленской, Ковенской и Гродненской губерний избрать комитеты для приведения в исполнение проекта освобождения их крестьян. Выражая благодарность дворянству этих трех губерний за ревностное выполнение тех пожеланий, которые он ему высказал, император приказывает министру внутренних дел ознакомить с его письмом и уставом, к нему приложенным, всех губернаторов и предводителей русского дворянства, «чтобы в случае, если дворяне какой-либо другой губернии возымели подобные же намерения, они могли бы с ними сообразоваться».

Прошло уже около десяти лет с тех пор, как мы начали издавать различные сочинения о России, и мы никогда не переставали повторять следующие три положения: 1-е. Что ретроградный деспотизм, каким он был при Николае, не так устойчив и не так могущественен, как это воображают; что он отжил свое время и удерживается еще только с помощью грубой силы и европейской реакции. 2-е. Что Россия вступает в новую историческую

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