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Полное собрание сочинений. Том 13. Статьи из Колокола и другие произведения 1857-1858 годов

с его наивными угрозами «бушке барану» и с его сиятельно любезным красноречием.
Между ними мы поместили спокойную деловую статью об удельных крестьянах; она, может, была бы больше на месте в пятой книжке с глубоко обдуманным и очень замечательным проектом «освобождения крестьян», но мы так поторопились передать его читателям, что только его и поместили.
Что касается до статьи «Об удельных крестьянах», мы в одном не можем согласиться с автором. Удельные крестьяне не идут в сравнение с крепостными. Помещичьи крестьяне — печальный факт, но факт частного владения, а удельные крестьяне — призрак. Это те же государственные крестьяне с иным названием. Они нам напоминают барыню, которая Кузьме велела называться Васильем. Отделить помещичьим крестьянам не менее 73 земли совершенно справедливо; но — отделать удельным крестьянам 73 земли значит отнять у них остальную, которою они пользуются так же, как государственные крестьяне пользуются своей землею. Такой несправедливости для примера господам помещикам сделать нельзя. Все, что можно сделать, — это уничтожить министерство уделов и оставить одни государственные имущества. Правительство уже тем много выиграет, что везде будут окружные, получающие 1000 р. жалованья — вместо удельных управляющих, получающих 7000 р. с<еребром> жалованья и 4000 и более от общественной запашки. Правительство жестоко ошибается, думая, что при большом жалованье в государстве, где нет ни суда, ни гласности, чиновники станут меньше красть; доказательство противного — то, что удельные управляющие так же грабят при 11000 дохода, как окружные — при 1000 р. жалованья. Крестьяне же выиграют уничтожением министерства уделов то, что они не будут пахать на управляющего, воспользуются землею запашек, теперь для них бесполезною, и избавятся от ежеминутного притеснителя, который не оставляет в покое ни хозяйственной, ни семейной жизни крестьянина, т. е. от удельного управляющего.

PREFACE

10 ноября 1858. Путней. 

Quelques heures après la mort de l’impératrice Catherine, son fils, l’empereur Paul, ordonna au comte Rostoptchine de mettre les scellés sur les papiers de l’impératrice. Il était lui-même présent à la mise en ordre de ces papiers. On y trouva la célèbre lettre d’Alexis Orloff242[162], par laquelle, d’un ton cynique et d’une main ivre, il annonçait à l’impératrice l’assassinat de son mari, Pierre III, — et un manuscrit écrit entièrement de la main de Catherine; ce dernier était contenu dans une enveloppe cachetée, portant cette inscription: «Его императорскому высочеству, цесаревичу и великому князю Павлу Петровичу, любезному сыну моему» («A son altesse impériale, le césarévitch et grand-duc Paul, mon fils bien-aimé»). Sous cette enveloppe se trouvait le manuscrit des Mémoires que nous publions.

Le cahier se termine brusquement vers la fin de 1759. On dit qu’il y avait des notes détachées qui auraient dû servir de matériaux pour la continuation. Il y a des personnes qui disent que Paul les a jetées au feu: il n’y a pas de certitude à ce sujet. Paul tenait en grand secret le manuscrit de sa mère, et ne le confia jamais qu’à son ami d’enfance, le prince Alexandre Kourakine. Celui-ci en prit une copie. Une vingtaine d’années après la mort de Paul, Alexandre Tourguéneff et le prince Michel Vorontzoff obtinrent des copies de l’exemplaire de Kourakine. L’empereur Nicolas, ayant entendu parler de cela, donna ordre à la police secrète de s’emparer de toutes les copies. Il y en avait, entre

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autres, une écrite à Odessa, par la main du célèbre poète, Pouchkine. Effectivement, les Mémoires de l’impératrice Catherine II ne circulèrent plus.

L’empereur Nicolas se fit apporter, par le comte D. Bloudoff, l’original, le lut, le cacheta avec le grand sceau de l’Etat, et ordonna de le garder aux archives impériales, parmi les documents les plus secrets.

A ces détails, que j’extrais d’une notice qui m’a été communiquée, je dois ajouter que la première personne qui m’en parlât, fut le précepteur de l’empereur actuel, Constantin Arsénieff. Il me disait, en 1840, qu’il avait obtenu la permission de lire beaucoup de documents secrets sur les événements qui suivirent la mort de Pierre I, jusqu’au règne d’Alexandre I. Parmi ces documents on l’autorisa à lire les Mémoires de Catherine II. (Il enseignait alors l’histoire moderne de Russie au grand-duc, héritier présomptif.)

Pendant la guerre de Crimée on transféra les archives à Moscou. Au mois de mars 1855, l’empereur actuel se fit apporter le manuscrit pour le lire. Depuis ce temps une ou deux copies circulèrent derechef à Moscou et à Pétersbourg. C’est sur une de ces copies que nous publions les Mémoires. Quant à l’authenticité, il n’y a pas le moindre doute. Au reste, il suffit de lire deux ou trois pages du texte pour être convaincu.

Nous nous sommes abstenus de faire des corrections du style, dans tous les cas où nous n’avions pas la conviction que la copie portait une faute de transcription.

Passant aux mémoires eux-mêmes, qu’avons nous à dire?

Les premières années de Catherine II — de cette femmeempereur, qui occupa plus d’un quart de siècle tous les esprits contemporains, depuis Voltaire et Frédéric II jusqu’au Khan de Crimée et aux chefs des Kirghiz, — ses jeunes années, racontées par elle-même!.. Qu’y a-t-il pour l’éditeur à ajouter à cela?

En lisant ces pages, on la voit venir, on la voit se former telle qu’elle a été plus tard. Enfant espiègle de quatorze ans, coiffée à la «Moïse», blonde, folâtre, fiancée d’un petit idiot — le grand-duc — elle a déjà le mal du Palais d’hiver, la soif de la domination. Un jour, étant «juchée» avec le grand-duc sur une fenêtre et plaisantant avec lui, elle voit entrer le comte Lestocq,

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qui lui dit: «Faites vos paquets — vous repartirez pour l’Allemagne». Le jeune idiot ne semble pas três affecté de cette séparation possible. «Ce m’était aussi une affaire assez indifférente», — dit la petite Allemande, — «mais la couronne de Russie ne me l’était pas», — ajoute la grande-duchesse.

Voilà, en herbe, la Catherine de 1762!

Rêver à la couronne au reste était tout naturel, — dans cette atmosphère de la cour impériale, — non seulement pour la fiancée de l’héritier présomptif, mais pour tout le monde. Le palefrenier Biron, le chanteur Rasoumovski, le prince Dolgorouki, le plébéien Ménchikoff, l’oligarque Volynski, — tout le monde voulait avoir un lambeau du manteau impérial. La couronne de Russie était — après Pierre I — une res nullius.

Pierre I, terroriste et réformateur avant tout, n’avait aucun respect pour la légitimité. Son absolutisme s’efforçait d’aller même au-delà de la tombe. Il se donna le droit de désigner son successeur, et, au lieu de le faire, il se borna à ordonner l’assassinat de son propre fils.

Après la mort de Pierre I, les grands de l’Etat s’assemblent pour aviser. Ménchikoff arrête toute délibération et proclame impératrice son ancienne maîtresse, veuve d’un brave dragon suédois, tué sur le champ de bataille, et veuve de Pierre I, auquel Ménchikoff l’avait cédée «par dévouement».

Le règne de Catherine I est court. Après elle la couronne continue à passer d’une tête à l’autre, au hasard: de la ci-devant cabaretière livonienne à un gamin (Pierre II); de ce gamin, qui meurt de la petite vérole, à la duchesse de Courlande (Anne); de la duchesse de Courlande à une princesse de Mecklenbourg, mariée à un prince de Brunswick, qui règne au nom d’un enfant au berceau (Ivan); de l’enfant né trop tard pour régner, la couronne passe sur la tête d’une fille née trôp tot — Elisabeth. C’est elle qui représente la légitimité.

La tradition rompue, brisée, le peuple et l’Etat complètement séparés par la réforme de Pierre I, les coups d’Etat, les révolutions de palais étaient alors en permanence. Rien de stable. En se mettant au lit les habitants de Pétersbourg ne savaient jamais sous le gouvernement de qui ils se réveilleraient. Aussi s’intéressait-on fort peu à ces changements, qui ne touchaient au fond

que quelques intrigants allemands devenus ministres russes, quelques grands seigneurs blanchis dans le parjure et le crime, et le régiment de Préobrajensky, qui, à l’instar des prétoriens, disposait de la couronne. Pour les autres il n’y avait rien de changé. Et quand je dis «les autres», je ne parle que de la noblesse et des employés: car de l’immensité silencieuse du peuple — du peuple courbé, triste, ahuri, muet — personne ne s’inquiétait; le peuple restait hors la loi, acceptant passivement l’épreuve terrible qu’il plaisait au bon Dieu de lui envoyer, et ne se souciant guère, de son côté, des spectres qui montaient d’un pas chancelant les marches du trône, glissaient comme des ombres, et disparaissaient en Sibérie ou dans les casemates. Le peuple, dans tous les cas, était sûr d’être pillé. Son état social était donc à l’abri de toute chance.

Période étrange! Le trône impérial — comme nous l’avons dit ailleurs243[163] — ressemblait au lit de Cléopatre. Un tas d’oligarques, d’étrangers, de pandours, de mignons conduisaient nuitamment un inconnu, un enfant, une Allemande; l’elevaient au trône, l’adoraient et distribuaient, en son nom, des coups de knout à ceux qui trouvaient à y redire. A peine l’élu avait-il eu le temps de s’enivrer de toutes les jouissances d’un pouvoir exhorbitant et absurde, et d’envoyer ses ennemis aux travaux forcés ou à la torture, que la vague suivante apportait déjà un autre prétendant, et entraînait l’élu d’hier, avec tout son entourage, dans l’abîme. Les ministres et les généraux du jour s’en allaient le lendemain, chargés de fers, en Sibérie.

Cette bufera infernale emportait les gens avec une si grande rapidité, qu’on n’avait pas le temps de s’habituer à leurs visages. Le maréchal Munikh, qui avait renversé Biron, le rejoignit, prisonnier lui- même, et les chaînes aux pieds, sur un radeau arrêté sur le Volga. C’est dans la lutte de ces deux Allemands, qui se disputaient l’empire russe comme si c’eût été une cruche de bière, que l’on peut retrouver le type véritable des coups d’Etat du bon vieux temps.

L’impératrice Anne meurt, laissant, comme nous venons de le dire, la couronne à

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