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Полное собрание сочинений. Том 25. Письма апрель 1850-декабрь 1852

в улицу Rue Madame № 26, chez M. Auguste Préault — statuaire. Я ему пишу сегодня ответ, фигура и колонна хороши. Но вот мое замечание: «Votre idée est pleine de cette beauté triste et lugubre qui fait tant souffrir l’homme dans l’ancienne tragédie par la fatalité — car au fond la douleur n’est que la conscience d’une lutte terminée, de l’homme vaincu, de la démence cosmique triomphante. Mais il y a encore un fait que je voudrais y ajouter, un enfant qui tend ses petites mains, demandant du secours — et la douleur n’ayant que des larmes et couverte, comme elle est chez vous, ne s’apercevant même pas de l’enfant. Cela serait l’individualisation, la spécification du monument»193[193]. Вы ему можете

192[192] официальное требование (франц.)<. - Ред.>

193[193] «Ваш замысел преисполнен той печальной и мрачной красоты, которая так заставляет страдать от фатума человека в древней трагедии, — ибо, в сущности, скорбь — не что иное, как сознание, что борьба окончена, сознание собственного поражения и торжество космического безумия. Однако мне хотелось бы прибавить

рассказать всю историю и о Шпильмане, — нельзя ли барельеф прибавить — или медальон сзади.

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Памятник я еще не закажу тотчасместо не выбрал, может, поставлю его в будущем саду нашем, где?.. но проект надобно отделать в голове и на бумаге à tête reposée194[194]. Может, и Мел<ьгунов> съездит. — А может, кстати, и нас под этот памятник вы велите положить.

Я получил превосходное письмо от Гаука по этому делу, т. е. по дуэльному. Он, Мельг<унов> и Энгельс<он> показали себя самыми близкими людьми и самыми глубоко понимающими. Об вас я забываю в этих случаях, вы всегда были часть семьи, а после 16 нояб<ря> еще сроднились больше. Письмо Гаука — ответ на писанное мною к Мац<цини>, — если такие люди за нас, то еще можно пожить и опозоренному. Мне надобно одно — год времени, тогда я восторжествую вполне, но, признаюсь, мои силы истощаются на борьбу, а главное — на перенесение дерзостей и сплетней; первая минута слабости — и я оправдаюсь перед дураками, и я дам волю чувству мести…и иcпорчуxvi[p] великую позицию. — А потому лишь бы сил, лишь бы силxvii[q].

160. Э. ГАУГУ

Около 16 (4) марта 1852 г. Ницца.

Cher Haug,

Votre lettre du 10 mars m’a fait un bien immense. J’ai tant souffert ce dernier temps, je suis tellement brisé, froissé dans tout ce qu’il y avait de plus cher, de plus saint pour moi, qu’il y a des moments où les forces m’abandonnent, un désespoir complet s’empare de moi, je me sens déchu, avili… Votre lettre m’a trouvé dans un de ces moments, elle m’a remis, — grâce vous en soit rendue! Oui, j’accepte la solidarité fraternelle, j’accepte votre main — non pour combattre pour moi, mais pour me soutenir dans une lutte difficile à terminer comme je le désire.

еще одно — ребенка, протягивающего свои ручонки с мольбой о помощи, — и скорбь, у которой есть только слезы, окутанную покрывалом, как у вас, даже и не замечающую ребенка. Это придало бы индивидуальность, своеобразие надгробному памятнику» (франц.). — Ред.

Pourtant avant de vous engager plus loin dans cette affaire triste, noire, il vous faut connaître les faits. Je veux vous les raconter; cela me coûte beaucoup, mais il le faut. Après le récit, je vous dirai: «Jugez et agissez maintenant d’après votre cœur».

Vous m’avez rappelé dans votre lettre une conversation que nous avons eue, en nous promenant une nuit près de la Madeleine. Oh, que je vous remercie de vous en être rappelé. Cette conversation non seulement abrège ma tâche pénible, mais elle me sert de preuve, de base, de document — au moins par rapport à vous. Oui, j’ai ouvert alors mon âme, je vous ai dévoilé mon

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cœur. Cela m’arrive rarement, je ne parle jamais de mes sentiments, il y a je ne sais quelle pudeur qui m’en empêche, — mes sentiments sont pour moi seul. — Je vous disais donc alors qu’une seule femme a joué un rôle dans ma vie, et que ce rôle était immense, que je n’ai aimé qu’une seule femme et que cet amour était vivant dans mon cœur, comme le premier jour. Une sympathie profonde nous a liés, lorsque nous étions encore enfants, et cette sympathie a survécu à toutes les vicissitudes d’une existence orageuse. J’ajouterai maintenant que ce même amour me donne la force de supporter le supplice de ma position actuelle. Oui, notre union a fait un miracle bien plus grand que la durée de quatorze années: elle a survécu à une secousse qui devait amener sa perte. Jamais nous n’étions plus étroitement liés qu’après le malheur qui nous a frappés; il nous a soudés encore plus l’un à l’autre; les offenses que je supporte pour elle, la moitié du crime que je prends sur moi — ont découvert un nouveau terrain pour notre sympathie.

Nous ne sommes pas les mêmes — et c’est à cause de cela que rien n’est changé entre nous.

Nous entrâmes fiers dans la vie, nous tenant par la main; nous pensions que nous passerions la tête haute devant la foule étonnée. Qu’y avait-il à craindre après douze années d’amour, d’union?.. Une rencontre impure, un souffle délétère auquel on n’a pas su résister, nous rappela à l’humilité.

Nous sortons maintenant de la vie plus humbles, accablés d’une réminiscence terrible, nous allons vers la tombe, la tête baissée, flétris, mais nous tenant par la main comme autrefois. Il n’y a pas de coupable ou d’innocent entre nous: celui qui a trouvé la force d’absoudre a pris sur lui la solidarité du passé. Que celui qui nous méprise, s’éloigne, qu’il nous oublie; notre lien, si humainement saint, est traité de prostitution — par l’homme qui l’a prostitué. Mais vous qui nous aimiez tant, vous devez vous arrêter, vous devez approfondir ce que je vous dis, et savoir reconnaître le caractère de cette union impérissable sous la boue et l’ignominie dont on l’a couverte.

Je passe aux faits. — Lorsque nous nous rencontrâmes pour la seconde fois avec l’individu en question, il était bien malheureux. Conspué par les hommes de son parti, accusé de lâcheté et même d’improbité pour l’expédition de Bade, — sa position n’était pas meilleure à l’intérieur. Attaché par des liens d’argent à une femme qu’il n’aimait pas et qui lui faisait bien sentir ses bienfaits, il ne pouvait rien entreprende, corrompu et efféminé qu’il est par la soif la plus ardente de petites jouissances. Il était seul; il y avait des hommes qui respectaient ses talents, il n’y avait pas un seul qui eût estimé son caractère. Je lui tendis ma main. Je voyais au fond de cette âme énervée un

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talent poétique, une pensée grave qui m’éblouissait. Il s’attacha à moi avec passion; il ne me quittait pas; jamais de ma vie un homme ne m’a tant parlé de son amitié, — il était jaloux de moi, il éloignait mes amis, il m’appelait frère, besson, unique ami et soutien; il m’écrivait que si je voulais l’abandonner, il se cramponnerait à moi, car pour lui il n’y avait pas d’existence sans moi; il me reprochait ma froideur et versait des larmes au souvenir de notre rencontre. Je vous montrerai ses épîtres qu’heureusement j’ai conservées. Cette amitié enthousiaste, ardente pour moi et un amour sans bornes pour mes enfants, firent le premier rapprochement entre N et lui. Elle s’abandonnait sans scrupule à une telle sympathie — il avait tout le temps pour entraîner de plus en plus une femme qui tomba plus naïvement que ne l’aurait fait une autre, en se défendant. Rien n’a arrêté cet homme profondément dépravé, il n’a rien trouvé dans son cœur qui lui eût dit, ce qu’il y avait de lâche, d’ignoble dans un attentat pareil. Ni respect pour les enfants, ni respect de l’hospitalité, ni respect de soi-même — car il continuait ses interminables déclarations d’amour pour moi.

Savez-vous ce que c’est qu’un doute qu’on n’ose pas prononcer, un soupçon qu’on n’a pas le courage d’avouer? Je ne veux pas vous faire l’histoire lyrique de ce temps affreux — nous en parlerons un jour, — aujourd’hui je vous dirai seulement que j’ai vieilli dans cette lutte, que j’ai dépensé pour elle tout ce qui me restait de forces et d’énergie. — «Non, — me disais-je, — c’est impossible, comment aurait on caché de moi la vérité, de moi, l’ami dévoué, sincère — on m’aurait abaissé au rôle d’un spectateur — par quoi ai-je pu mériter tant de mépris?» — D’un autre côté, je voyais clairement qu’on évitait toute explication. — C’est de Paris au mois de décembre 49 que j’ai commencé à montrer plus clairement mes soupçons. J’étais seul à Paris, N restait à Zurich où l’individu demeurait dans la maison de ma mère. N protestait dans ses lettres, me parlait de ce lien indissoluble qui nous unissait, et finit par venir à Paris.

Pendant mon séjour à Paris j’ai eu la possibilité de mieux étudier le caractère de l’individu. Il y avait toujours quelque chose qui me révoltait en lui, — une injustice égoïstique, une grossièreté cruelle envers les autres, et plus encore envers sa femme qu’il exploitait pécuniairement d’une manière indigne. Mes lettres de Paris étaient pleines d’indignation contre ses procédés, je l’accusais avec toute ma sincérité et sans ménagement. Ses réponses devenaient de plus en plus tendres, il ne parlait que d’une existence commune «pure et sérieuse — loin des hommes, existence qui devait servir d’exemple et être le commencement de la vie de l’avenir pleine d’harmonie»… Je lui répondis:

«Vous importerez dans cette vie un élément dissolvant, égoïstique qui l’empoisonnera», et je lui citai les vers de Pouchkine qui fait dire à un homme «fuyant la vieille civilisation» par un vieux Bohémien qui le chasse de son tabor: «Va-t-en, homme fier — tu

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в улицу Rue Madame № 26, chez M. Auguste Préault — statuaire. Я ему пишу сегодня ответ, фигура и колонна хороши. Но вот мое замечание: «Votre idée est pleine de