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Полное собрание сочинений. Том 25. Письма апрель 1850-декабрь 1852

я его не извиняю. Мое письмо тебе больше понравится — оно просто, как правило сложения.

Целую и обнимаю тебя.

Я думаю, что визу можно получить здесь, и это гораздо

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лучше. Тебе — другое дело, ты швейцарец, а русскому получить визу в Женеве, швейцарский паспортслишком сложно.

Внизу листа: Егору Федоровичу.

43[43] «Грусть — несовершенство души»

(лат.)<. - Ред.>

19. Г. ГЕРВЕГУ

7 мая (25 апреля) 1850 г. Париж.

7 mai.

Et encore une fois: «Oggi о mai». — Lorsque je t’écrivais ces mots, il y a près de deux mois, j’avais raison, et deux victoires ont décidé pour l’«oggi». Mais ce n’est pas tout; je ne sais quel démon de destruction pousse ces hommes à brouiller les cartes de plus en plus, à toucher à la poudrière avec une allumette. La position est encore plus critique au jour d’aujourd’hui… et je n’ai ni espérance, ni désespoir, ni confiance, ni crainte. — Voilà à quoi on arrive étant spectateur impartial, c’est-à-dire presque impersonnel.

A Nice, à Nice… Si on ne me tracasse plus, je partirai vers le 1 juin, si on me tracasse j’irai seul et par Genève, attendu que l’autre se propose de rechef de me suissiser, et alors peut-être je quitterai Paris le 18. — Ma femme ne peut se mettre en route, Tata est malade, aussi je les laisserai sous la protection de Horace, l’homme le plus posé des trois membres de ta famille.

L’affaire du billet amer — va bien. Il paraît qu’on veut ignorer les dispositions antérieures et plutôt payer que motiver…

Рукой H. A. Герцен:

Demain part chez vous, cher ami, Сорока-воровка, Крупов et quelques Записки охотника que vous ne comprendrez pas si facilement que le reste, cela ne fait rien, bientôt nous pourrons lire ensemble et je vous expliquerai. — En attendant je soigne d’autres enfants malades, je mouche l’un, je donne de la tisane à l’autre. Tata avait une fièvre très forte cette nuit. Tout le monde tousse, Emma, moi — joli concert; Alexandre est désolé, il se sauve au théâtre et puis la conscience le tourmente, il se reproche trop de distractions… Quand donc nous courrons tous comme des enfants dans les champs! Il me semble que nous sommes tous dans l’état de chrysalide et que nous deviendrons tous des papillons!..

A vous, papillon in spe.

На обороте: Егору Васильевичу.

Перевод 7 мая.

Еще раз: «Oggi о mai». — Около двух месяцев назад, когда я написал тебе в первый раз эти слова, я был прав, и две победы решили в пользу «oggi». Но это еще не все; не знаю, какой дух разрушения толкает этих людей как можно больше спутывать

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карты, подносить спичку к пороховнице. Сегодня положение стало еще более критическим… а у меня ни надежды, ни отчаяния, ни доверия, ни страха. — Вот до чего можно дойти, оставаясь безучастным, т. е. почти безличным зрителем.

В Ниццу, в Ниццу… Если меня не будут больше беспокоить, я выеду около 1 июня, если же будут, я поеду один и через Женеву ввиду того, что тот опять намеревается меня ошвейцарить; тогда, возможно, я покину Париж 18-го. — Жене моей нельзя ехать, Тата больна, я их оставлю под защитой Гораса, самого положительного человека из трех членов твоего семейства.

Дело с горьким билетом идет хорошо. По-видимому, предпочитают пренебречь распоряжениями, сделанными ранее, и оплатить его, а не обосновывать отказ.

Рукой Н. А. Герцен:

Завтра отправляются к вам, дорогой друг, «Сорока-воровка», «Крупов» и несколько рассказов из «Записок охотника», понять которые вам будет не так легко, как остальное, но это неважно; скоро мы сумеем их читать вместе, и я вам все объясню. А пока я ухаживаю за другими больными детьми — вытираю нос одному, даю лекарство другому. У Таты был этой ночью сильный жар. Все кашляют, Эмма, я — чудный концерт; Александр расстроен, он удирает в театр, а после его мучает совесть, он корит себя за то, что слишком много развлекается… Когда же будем мы бегать, как дети, на воле? Мне кажется, что все мы сейчас находимся в стадии куколок и должны превратиться в бабочек!

Ваша бабочка in spe45[45].

На обороте: Егору Васильевичу.

20. Г. ГЕРВЕГУ

12 мая (30 апреля) 1850 г. Париж.

Le 12 mai.

Ne me fais pas de reproche, cher Georges, sur le laconisme de mes lettres, les matériaux ne manquent pas, ni le désir — mais il y a beaucoup de choses qui empêchent. Outre le dégoût que je sens d’écrire dans un pays où le secret des lettres n’est pas respecté, j’ai un dégoût profond de tout ce que je vois. Cette agitation stérile dessèche l’âme.

Je quitterai Paris dans quelques jours… eh bien, quel est le résultat acquis de ces 5 mois? Un mépris encore plus profond pour les uns et pour les autres; il faut travailler à se rendre maître même de ce mépris — j’y parviendrai. Il y a pourtant une chose qui me blesse profondément. La lutte qui se produit à présent est nécessaire, mais la forme dégoûtante, lâche, offensante, crapuleuse

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appartient aux lutteurs et non à la lutte. C’est là que je vois la mort, la putréfaction. Prendre part est impossible, mais il est encore moins possible d’être là, voir, sentir et ne pas être indigné, outragé. — Un peu de repos, un peu de légalité, et on pourrait bien exister au moins. «Mais c’est un temps de guerre». — Oui, j’ai entendu tout cela cent fois, mais il y a des duels et un pugilat, un duel et un assassinat. Moi je ne peux me battre qu’en duel, c’est le dernier reste d’aristocratisme, je voudrais qu’on ait des égards pour moi en me frappant; j’accepterai un malheur — mais non un soufflet. Eh bien, voilà ce qui manque complètement aux parties opposées, elles ne sont pas gentlemanlike — en vérité je regrette quelquefois la vieille noblesse avec ses préjugés stupides, mais avec leur dignité qui craignait tout ce qui est impur; la bourgeoisie a apporté d’autres mœurs basées sur l’addition, eh bien, comme on met de l’eau dans du vin, pour le vendre, c’est ainsi qu’on dénonce, qu’on s’avilit — pour avoir un avantage. — Je t’assure que quelquefois je deviens malade en lisant l’Assemblée N et confrère — ce ne sont pas leurs provocations qui me font frémir, non, c’est le cynisme de la bassesse, c’est ce luxe d’ignominie. Eh bien, cela appartient à nos générations; as-tu lu les feuilles d’une histoire de 1814 publiée par la V du P? — admire là ce luxe dont je parle, admire les maréchaux et Cnie, Napoléon, le type d’un bourg couronné, il a su donner une éducation à cette génération — que nous admirons jusqu’à présent.

Si tu veux savoir ce qui se passe ici, je te conseille entre autres de lire les correspondances de l’Indépendance Belge. Moi je ne vois absolument personne (et ne veux voir personne), j’arrange mes affaires et me prépare au voyage. Dans l’ïnd<épendance> donc on racontait qu’en cas d’émeute on s’en ira à Versailles, et si cela prenait un caractère sérieux qu’on bombarderait Paris par les forts. — Dieu veuille que Louis-Philippe ait encore cette consolation pour ses vieux jours, de voir l’usage de ces forts — élevés par lui, Thiers et le National. Tu as vu dans la Presse le nombre de soldats — mais cela ne viendra pas même jusqu’à une émeute, — au moins sans des provocations directes.

Tu persistes dans ton rôle d’une petite maîtresse qui boude — la constance est bonne, mais c’est dommage que tu l’appliques à moi. Emma m’a demandé ce que j’ai écrit contre Nice à ma mère, et que tu en es fâché — fâché probablement contre Carlier, l’empereur Nicolas, la réaction etc., etc. Mais qui donc te dit que Nice est la ville la plus libre du monde, c’était bien simple d’y aller sans être expulsé d’ici, mais à présent il faut donc sonder le terrain (ce que je fais aussi), il faut outre cela s’arranger avec le passeport. Tout se fait — mais aussi tout peut échouer, — peut- être, — mais il ne faut pas en parler — c’est trop nerveux, je parle de tout.

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On insinue dans un journal que nous autres nous sommes des agents russes — comme ils sont stupides pourtant, les Français. Le même journal — Ligue des Peuples par un imbécile de Carpentier — imprime le testament de Pierre le Grand, je t’envoie le commencement — quelle prévision! — Je crois que l’accusation a été dirigée contre Sasonoff. — Il leur faut peut-être la tête de Bakounine pour comprendre qu’on peut être Russe, homme libre — sans être espion. Canailles!

J’ai lu le discours de Kinkel. Eh bien — trouve-moi ici une voix pareille, et des jurés qui acquittent après cela. — Kinkel acquitté et Cernuschi accusé pour la seconde fois — voilà

l’Allemagne d’aujourd’hui et la France. Je demande de quelle ville d’Allemagne m’aurait-on expulsé, moi, ne me mêlant en rien à la politique du jour, ne connaissant aucun club. Tu me demandes pourquoi je n’ai pas demandé la cause ou vu le dossier — je ne le voulais pas. Ils ont un droit sauvage, ils en usent — ce que je voulais moi c’est de rester encore pour arranger les affaires. Je ne veux pas leur donner l’occasion de justifier une mesure oppressive…

Addio. — La santé de ma femme va beaucoup mieux, vers le 25 nous nous mettons en voiture, peut-être si on ne le permet pas, autrement le 18. Tata va mieux, Horace tout à fait bien.

Je ne veux pas vendre ma maison de Paris. Le locataire m’a payé pourtant jusqu’au 1 janvier et promet de payer encore avant mon départ un terme. Tu en as ri et pourtant c’est un placement qui n’est pas tout à fait mauvais — lorsqu’on ne pense pas au bombardement — cela donne 5%.

La naturalisation d’Edmond a été cassée par le Conseil d’Etat.

Рукой H. A. Герцен:

Comme s’il y

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