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Полное собрание сочинений. Том 6. С того берега. Статьи. Долг прежде всего. 1847 — 1851

путь официальной цивилизации, дворянство сделалось самой прочной опорой трона и императорской фамилии; и все же оно первое оторвалось от правительства; и если между ними еще сохраняется связующая нить, то это власть, осуществляемая ими, с обоюдной выгодой, над крестьянами. Чудовищное сообщничество! Правительство заметило это и вознегодовало на неблагодарность дворянства; оно полагало, что сможет играть с цивилизацией, но забыло, что последнее слово цивилизации называется революцией!

Тогда правительство повело глухую войну против законов о дворянстве; оно подрывает их, делая вид, будто укрепляет; оно намерено раскрепостить общины помещичьих крестьян и не смеет приняться за это дело, и оно карает всякое народное освободительное движение с жестокостью, почти равной той, которую проявили недавно в Кефалонии англичане. Правительство колеблется между страхом перед Жакерией и опасностью революции; оно рекомендует дворянам освобождение крестьян (манифест от 12 апреля 1842 года) и предписывает крестьянам немое и пассивное послушание; оно желает освобождения общин помещичьих крестьян и обращает освобожденные общины в рабов ведомства государственных имуществ.

Смятение и хаос! Русское правительство, недоверчивое и нерешительное, более грубое, чем твердое, окруженное продажной и вероломной бюрократией,

обманутое обеими своими полициями, проданное друзьями, находится в безвыходном положении. Представляя собой деспотизм, ограниченный лихоимством, оно иногда желает облегчить тягости народные, но это ему не удается; оно иногда хотело бы приостановить организованный грабеж, но грабеж сильнее, чем правительство. Унылое, желчное, ожесточенное, оно имеет прочную и незыблемую поддержку лишь в армии. А что, если вдруг и армия окажется не столь непоколебима, как оно это себе представляет? Физиология истории, естественная органическая телеология учит нас, что самое ненавистное правительство может существовать, пока ему есть еще что делать, но всякому правительству приходит конец, когда оно уже не в состоянии ничего делать или делает одно лишь зло, когда все, что является

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прогрессом, превращается для него в опасность, когда оно боится всякого движения. Движение — это жизнь; бояться его значит находиться в агонии. Подобное правительство нелепо; оно должно погибнуть.

Когда императорский орел возвратится на свою древнюю родину, он уже более не появится в России. Взятие Константинополя явилось бы началом новой России, началом славянской федерации, демократической и социальной.

Братский привет.

Лондон, 20 ноября 1849 г.

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THÉÂTRE DE LA RÉPUBLIQUE: Première représentation de Charlotte Corday, drame en vers, en cinq actes et en huit tableaux; par M. Ponsard. — Coup d’oeil

général.

Il n’appartient vraiment qu’aux races dégradées D’avoir lâchement peur des faits et des idées.

P o n s a r d. Prologue de Charlotte Cerday

C’est une pensée bien sombre qui a dicté ces vers au poète! Comment! S’excuser, devant un public parisien, d’avoir eu assez d’audace pour ressusciter un épisode de cette épopée immense qui s’appelle la Révolution française… universelle, voulais-je dire… Oui! C’est de l’audace, mais dans un sens tout à fait opposé à celui où l’entend le prologue.

La Révolution française! Mais savez-vous bien que l’humanité se repose des siècles, après avoir enfanté une pareille époque? Les faits et les hommes de ces journées solennelles de l’histoire restent comme des phares destinés à éclairer la route de l’humanité; ils accompagnent l’homme de génération en génération, lui servant de guide, d’exemple, de conseil, de consolation, le soutenant dans l’adversité, et plus encore dans le bonheur.

H n’y a que les héros homériques, les grands hommes de l’antiquité et les individualités pures et sublimes des premiers siècles de la chrétienté qui puissent partager un tel droit avec les héros de la Révolution.

Nous avons presque oublié les événements du dernier demisiècle; mais les souvenirs de la Révolution sont vivants dans notre mémoire. Nous lisons, nous relisons les annales de ces temps, et l’intérêt pour nous s’accroît à chaque lecture. Tel est le magnétisme

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de la force, qu’elle l’exerce du fond d’un tombeau, en passant par les générations débiles, qui disparaissent, dit Dante, «comme la fumée, sans aucune trace».

La lutte de ces Titans était ardente, acharnée; des souvenirs terribles se dressent dans notre imagination chaque fois que nous pensons à eux, et pourtant la vérité de cette lutte retrempe et relève l’âme.

L’orage aussi est terrible, mais qui donc lui dispute son caractère de beauté sublime? N’allez pas dans une faible nacelle admirer la grandeur du spectacle d’une mer déchaînée, vous seriez engloutis près du bord. De même, en évoquant ces temps héroïques et lugubres n’apportez pas pour les juger un petit code morale bon pour tous les jours, insuffisant pour ces cataclysmes, qui épurent l’air au milieu de la foudre, qui créent au milieu des ruines. Les époques ne suivent point les préceptes d’une moralité quelconque, ils en décrètent une nouvelle.

C’est ce que le poète a compris parfaitement. Sa pièce le prouve. Mais alors, pourquoi ce doute au début? Pourquoi a-ti-il voulu s’excuser?

Pourtant, peut-être il avait raison!.. M. Ponsard a soulevé avec noblesse et désintéressement la pierre de cette tombe récente. Il a dédaigné le moyen trop facile d’agir sur le public par des allusions. Il n’a pas voulu fausser le passé et profaner les morts, en s’en servant comme des masques pour les questions du jour. Si la pièce est un peu froide, si elle ne renferme point une action véritablement dramatique, il faut rechercher la cause de tous ces manquements ailleurs que dans la politique. La politique n’y entre pour rien, nous pensons que le choix même de l’héroïne a contribué à cette froideur et à cette absence d’action. Mais nous nous réservons de parler plus au long de la pièce de M. Ponsard dans un des articles prochains. C’est une œuvre trop sérieuse pour qu’on ait le droit de la juger à la hâte, après une seule représentation. Pour le moment nous avons voulu nous tenir dans les généralités.

Eh bien! Nous le répétons, nous savons gré à l’auteur d’avoir traité son sujet objectivement, comme disent les Allemands. Ne cherchez dans la pièce de M. Ponsard ni anathème contre Marat, ni apologie pour Charlotte Corday. Non, l’auteur s’est placé

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à un point de vue plus poétique et plus élevé, il a voulu vivre, sentir et penser dans la peau de ses héros.

Comment vivre dans la peau de Marat, cet ogre révolutionnaire qu’on montre aux petits enfants à cheveux blancs, pour les rejeter dans la réaction? Et il le fallait pourtant.

Remarquez que toute l’immensité du génie de Shakespeare repose sur cette nature de Protée: Shakespeare ne raconte pas, n’accuse pas; il ne distribue pas de prix Monthyon, mais il est lui-même Shylock, Iago; il est à la fois et Falstaff et Hamlet. Le poète n’est pas un juge d’instruction, ni un procureur du roi; il n’accuse pas, il ne dénonce pas, surtout dans un drame. Encore une fois le poète vit de la vie de ses héros; il tâche de comprendre et de dire ce qui est humain même dans le crime. Que le poète tâche d’être vrai, et les faits feront plus de morale que les sentences et les maximes. Il faut avoir quelque confiance dans la nature humaine et dans notre intelligence.

Nous louons l’auteur d’avoir eu le soin de ne pas rappeler de la tombe Marat pour lui faire jouer le rôle d’un chacal enragé, — de cet homme-loup, dépeint par la tante de Charlotte, de ce maniaque sanguinaire dépeint par Barbaroux. Non, Marat est représenté, comme nous le connaissons, aigri, maladif, atrabilaire, fanatique, soupçonneux, le grand inquisiteur de la Révolution, «le Lazare maudit qui a souffert avec le Peuple et qui a épousé sa haine, sa vengeance!»

C’est bien dommage que l’auteur ait dévié de cette route dans la dernière scène, où Danton et Charlotte Corday mettent, pour ainsi dire, les points sur les i. Quelle froideur dans cette scène! Qu’elle est peu naturelle! Qu’elle est longue! La pièce pouvait très bien finir par la réponse de Danton à Charlotte, questionné sur l’effet produit par la mort de Marat: «Vous avez préparé son apothéose!» Le spectateur aurait pu achever l’ironie, en pensant que, de l’autre côté, la fin tragique de Marat, à son tour, avait élevé le piédestal d’une autre divinité — Charlotte Corday, pauvre fille enthousiaste! Elle était atteinte de cette fièvre générale, qui embrasait à cette époque ardente le sang de tous les hommes, le sang de Marat comme le sien. Elle s’est dévouée au crime comme Karl Sand, sans avoir pour excuse dixneuf ans et une obéissance aveugle. On en a fait un «ange

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de l’assassinat», lorsqu’elle n’était qu’une sombre fanatique. Sa haine contre Marat est une monomanie. Pourquoi veut-elle le tuer, lui et non Robespierre, qui était plus dangereux pour ses amis, les girondins. Une monomanie ne peut intéresser que sous le point de vue pathologique.

Le peu d’intérêt véritable qui s’attachait à la personne de Charlotte Corday a beaucoup influé sur la pièce. Un assassin peut très bien être le héros d’une tragédie, mais pour cela il faut qu’il ait été encore quelque autre chose. L’existence de Charlotte Corday n’a été intéressante qu’un seul instant: c’est celui où elle a plongé le fer dans la poitrine d’un homme qu’elle connaissait à peine. — Et encore un autre, lorsque sa jeune tête tomba sous la hâche.

L’auteur a créé une Charlotte, une Charlotte qui parle beaucoup et comme un livre. On ne commence à s’intéresser à elle que lorsqu’elle entre dans la chambre de Marat; et pourtant on frissonne à la pensée que là, derrière ce rideau, se commet un crime.

Il y avait même quelque chose de pénible dans ces bouquets qui sont tombés aux pieds de M-lle Judith au moment où elle sortait couverte de sang. M-lle Judith a certainement mérité ces bouquets. Dieu nous garde de penser crue ce n’est pas à l’artiste, mais à l’acte même que s’adressaient ces marques de sympathie, mais elles auraient été certainement mieux placées au dernier acte.

Nous réservons tous les détails pour un second article. En parlant de la pièce de M. Ponsard, nous ferons connaître à nos lecteurs une tragédie pleine de grandes beautés qui a paru il y a

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путь официальной цивилизации, дворянство сделалось самой прочной опорой трона и императорской фамилии; и все же оно первое оторвалось от правительства; и если между ними еще сохраняется связующая нить, то это