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Собрание сочинений в тридцати томах. Том 6. С того берега. Долг прежде всего

était ardente, acharnée; des souvenirs terribles se dressent dans notre imagination chaque fois que nous pensons à eux, et pourtant la vérité de cette lutte retrempe et relève l’âme.

L’orage aussi est terrible, mais qui donc lui dispute son caractère de beauté sublime? N’allez pas dans une faible nacelle admirer la grandeur du spectacle d’une mer déchaînée, vous seriez engloutis près du bord. De même, en évoquant ces temps héroïques et lugubres n’apportez pas pour les juger un petit code morale bon pour tous les jours, insuffisant pour ces cataclysmes, qui épurent l’air au milieu de la foudre, qui créent au milieu des ruines. Les époques ne suivent point les préceptes d’une moralité quelconque, ils en décrètent une nouvelle.

C’est ce que le poète a compris parfaitement. Sa pièce le prouve. Mais alors, pourquoi ce doute au début? Pourquoi a-ti-il voulu s’excuser?

Pourtant, peut-être il avait raison!.. M. Ponsard a soulevé avec noblesse et désintéressement la pierre de cette tombe récente. Il a dédaigné le moyen trop facile d’agir sur le public par des allusions. Il n’a pas voulu fausser le passé et profaner les morts, en s’en servant comme des masques pour les questions du jour. Si la pièce est un peu froide, si elle ne renferme point une action véritablement dramatique, il faut rechercher la cause de tous ces manquements ailleurs que dans la politique. La politique n’y entre pour rien, nous pensons que le choix même de l’héroïne a contribué à cette froideur et à cette absence d’action. Mais nous nous réservons de parler plus au long de la pièce de M. Ponsard dans un des articles prochains. C’est une œuvre trop sérieuse pour qu’on ait le droit de la juger à la hâte, après une seule représentation. Pour le moment nous avons voulu nous tenir dans les généralités.

Eh bien! Nous le répétons, nous savons gré à l’auteur d’avoir traité son sujet objectivement, comme disent les Allemands. Ne cherchez dans la pièce de M. Ponsard ni anathème contre Marat, ni apologie pour Charlotte Corday. Non, l’auteur s’est placé à un point de vue plus poétique et plus élevé, il a voulu vivre, sentir et penser dans la peau de ses héros.

Comment vivre dans la peau de Marat, cet ogre révolutionnaire qu’on montre aux petits enfants à cheveux blancs, pour les rejeter dans la réaction? Et il le fallait pourtant.

Remarquez que toute l’immensité du génie de Shakespeare repose sur cette nature de Protée: Shakespeare ne raconte pas, n’accuse pas; il ne distribue pas de prix Monthyon, mais il est lui-même Shylock, Iago; il est à la fois et Falstaff et Hamlet. Le poète n’est pas un juge d’instruction, ni un procureur du roi; il n’accuse pas, il ne dénonce pas, surtout dans un drame. Encore une fois le poète vit de la vie de ses héros; il tâche de comprendre et de dire ce qui est humain même dans le crime. Que le poète tâche d’être vrai, et les faits feront plus de morale que les sentences et les maximes. Il faut avoir quelque confiance dans la nature humaine et dans notre intelligence.

Nous louons l’auteur d’avoir eu le soin de ne pas rappeler de la tombe Marat pour lui faire jouer le rôle d’un chacal enragé, – de cet homme-loup, dépeint par la tante de Charlotte, de ce maniaque sanguinaire dépeint par Barbaroux. Non, Marat est représenté, comme nous le connaissons, aigri, maladif, atrabilaire, fanatique, soupçonneux, le grand inquisiteur de la Révolution, «le Lazare maudit qui a souffert avec le Peuple et qui a épousé sa haine, sa vengeance!»

C’est bien dommage que l’auteur ait dévié de cette route dans la dernière scène, où Danton et Charlotte Corday mettent, pour ainsi dire, les points sur les i. Quelle froideur dans cette scène! Qu’elle est peu naturelle! Qu’elle est longue! La pièce pouvait très bien finir par la réponse de Danton à Charlotte,questionné sur l’effet produit par la mort de Marat: «Vous avez préparé son apothéose!» Le spectateur aurait pu achever l’ironie, en pensant que, de l’autre côté, la fin tragique de Marat, à son tour, avait élevé le piédestal d’une autre divinité – Charlotte Corday, pauvre fille enthousiaste! Elle était atteinte de cette fièvre générale, qui embrasait à cette époque ardente le sang de tous les hommes, le sang de Marat comme le sien. Elle s’est dévouée au crime comme Karl Sand, sans avoir pour excuse dixneuf ans et une obéissance aveugle. On en a fait un «ange de l’assassinat», lorsqu’elle n’était qu’une sombre fanatique. Sa haine contre Marat est une monomanie. Pourquoi veut-elle le tuer, lui et non Robespierre, qui était plus dangereux pour ses amis, les girondins. Une monomanie ne peut intéresser que sous le point de vue pathologique.

Le peu d’intérêt véritable qui s’attachait à la personne de Charlotte Corday a beaucoup influé sur la pièce. Un assassin peut très bien être le héros d’une tragédie, mais pour cela il faut qu’il ait été encore quelque autre chose. L’existence de Charlotte Corday n’a été intéressante qu’un seul instant: c’est celui où elle a plongé le fer dans la poitrine d’un homme qu’elle connaissait à peine. – Et encore un autre, lorsque sa jeune tête tomba sous la hâche.

L’auteur a créé une Charlotte, une Charlotte qui parle beaucoup et comme un livre. On ne commence à s’intéresser à elle que lorsqu’elle entre dans la chambre de Marat; et pourtant on frissonne à la pensée que là, derrière ce rideau, se commet un crime.

Il y avait même quelque chose de pénible dans ces bouquets qui sont tombés aux pieds de M-lle Judith au moment où elle sortait couverte de sang. M-lle Judith a certainement mérité ces bouquets. Dieu nous garde de penser crue ce n’est pas à l’artiste, mais à l’acte même que s’adressaient ces marques de sympathie, mais elles auraient été certainement mieux placées au dernier acte.

Nous réservons tous les détails pour un second article. En parlant de la pièce de M. Ponsard, nous ferons connaître à nos lecteurs une tragédie pleine de grandes beautés qui a paru il y a cinq ou six ans en Allemagne, intitulée Dantons Tod et complètement inconnue en France. L’auteur, jeune poète, Buckner, est mort quelques mois après avoir écrit ce poème.

Le talent avec lequel les artistes ont ressuscité les hommes qu’ils représentaient, ne laisse rien à désirer. Geoffroy a été terrible de vérité; il a été encore plus vrai si c’est possible que ses collègues qui représentaient Danton et Robespierre avec une connaissance profonde de ces grandes figures de l’histoire.

<Шарлотта Корде>: #c003007

Да! Свойственна лишь жалким поколеньям

Позорная боязнь событий и идей.

(Понсар. Пролог к «Шарлотте Корде»)

ТЕАТР РЕСПУБЛИКИ: первое представление «Шарлотты Корде», драмы в стихах, в пяти действиях и восьми картинах; соч. г. Понсара. – Общий взгляд.

Что за мрачная мысль подсказала поэту эти стихи! Как! Просить извинения, у парижской публики, за то, что у тебя нашлось достаточно смелости воскресить эпизод из великой эпопеи, называемой Французской (всеобщей, хотел я сказать) революцией… Да! Это смелость, но смелость совершенно иного рода, чем та, которая подразумевается прологом.

Французская революция! Да знаете ли вы, что, породив такую эпоху, человечество отдыхает целые столетия? Дела и люди этих торжественных дней истории остаются подобно маякам, предназначенным освещать дорогу человечеству: они сопровождают человека из поколения в поколение, служа ему наставлением, примером, советом, утешением, поддерживая его в бедствиях и еще более в счастии.

Одни лишь гомеровские герои, великие люди древности да чистые и прекрасные личности первых веков христианства достойны разделить это право с героями Революции.

Мы почти позабыли события минувшей половины века, но воспоминания о Революции живут в нашей памяти. Мы читаем, мы перечитываем летописи тех времен, и интерес наш к ним все возрастает при каждом чтении. Таков магнетизм силы Революции, которая и из глубины могилы влияет на хилые поколения, исчезающие, как говорил Данте, «подобно дыму, не оставляя никакого следа». Борьба этих Титанов была неистовой, ожесточенной; всякий раз, когда мы о них думаем, страшные воспоминания возникают в нашем воображении, и тем не менее справедливость этой борьбы закаляет и возвышает душу.

И буря страшна, но кто же станет оспаривать свойственную ей величественную красоту? Не выезжайте на утлом челне любоваться грозным зрелищем разбушевавшегося моря – вас поглотит пучина у самого берега. Точно так же, вызывая в памяти эти героические и мрачные времена, не пользуйтесь, чтобы судить о них, маленьким кодексом будничной морали, совершенно недостаточным для этих катаклизмов, очищающих воздух во время грозы, созидающих среди развалин. Подобные эпохи не следуют предписаниям какой-либо морали – они сами предписывают новую мораль.

Поэт это превосходно понял. Доказательство тому – его пьеса. Но, в таком случае, что значит это сомнение, высказанное в самом ее начале? Что заставило поэта прибегнуть к самооправданиям?

Быть может, он все-таки был прав!.. Г-н Понсар, сохраняя благородство и беспристрастие, приподнял камень над свежей могилой. Он пренебрег слишком легким средством воздействия на публику при помощи намеков. Он не захотел искажать прошлое и совершать надругательство над мертвыми, пользуясь ими как масками для решения современных вопросов. Если пьеса его несколько холодна, если в ней не заключается подлинно драматического действия, то причину этих недостатков следует искать в чем угодно, но только не в политике. Политика ее вовсе не коснулась; мы боимся даже, что самый выбор героини еще более способствовал холодности пьесы и отсутствию действия. Но мы позволим себе поговорить о пьесе г. Понсара подробнее в одной из будущих статей. Это слишком серьезное произведение, чтоб иметь право вынести о нем поспешное суждение после одного лишь представления. Пока же нам хотелось бы придерживаться только общих положений.

Итак, повторяем, мы очень благодарны автору за то, что он трактует свой предмет объективно, как говорят немцы. Не ищите в пьесе Понсара ни проклятий Марату, ни восхваления Шарлотты Корде. Нет, автор стал на более поэтическую и более возвышенную точку зрения, ему захотелось жить, чувствовать и думать, воплотившись в своих героев.

Как же жить, воплотившись в Марата, этого революционера-людоеда, которого показывают седовласым детям, чтобы толкнуть их в лоно реакции?

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