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Письма

heureux! — ces trois choses auraient bien mieux fait de ne pas arriver… mais que faire!

Mademoiselle Annette m’a dit qu’on n’avait pas effacé la célèbre tête sur la muraille! — pauvre ambition! — cela m’a réjoui… et encore comment! — cette drôle passion de laisser partout des traces de son passage! — une idée d’homme, quelque grande qu’elle soit vaut-elle la peine d’être répetée dans un objet matériel, avec le seui mérite de se faire comprendre à l’âme de quelques’uns; — il faut que les hommes ne soient pas nés pour penser, puis qu’une idée forte et libre est pour eux chose si rare! —

Je me suis proposé pour but de vous enterrer sous mes lettres et mes vers; cela n’est pas bien amical ni même philantropique, mais chacun doit suivre sa destination.

Voici encore des vers, que j’ai faits au bord de la mer:

Белеет парус одинокой

В тумане моря голубом; —

Что ищет он в стране далекой?

Что кинул он в краю родном?

Играют волны, ветер свищет,

И мачта гнется и скрыпит;

Увы! — он счастия не ищет,

И не от счастия бежит! —

Струя под ним светлей лазури,

Над ним луч солнца золотой: —

А он, мятежный, просит бури,

Как будто в бурях есть покой!

— Adieu donc, adieu — je ne me porte pas bien: un songe heureux, un songe divin m’a gâté la journée… je ne puis ni parler, ni lire, ni écrire — chose étrange que les songes! une doublure de la vie, qui souvent est plus agréable que la réalité… car je ne partage pas du tout l’avis de ceux qui disent que la vie n’est qu’un songe; je sens bien fortement sa réalité, son vide engageant! — je ne pourrai jamais m’en détacher assez pour la mépriser de bon cœur; car ma vie — c’est moi, moi, qui vous parle, — et qui dans un moment peut devenir rien, un nom, c’est à dire encore rien. — Dieu sait, si après la vie, le moi existera! C’est terrible, quand on pense qu’il peut arriver un jour, où je ne pourrai pas dire: moi! — à cette idée l’univers n’est qu’un morceau de boue. —

Adieu; n’oubliez pas de me rappeler au souvenir de votre frère et de vos sœurs — car je ne suppose pas ma cousine de retour. —

— Dites moi, chère miss Mary, si monsieur mon cousin Evreïnoff vous a rendu mes lettres; et comment vous le trouvez, car dans ce cas je vous choisis pour mon thermomètre.

— Adieu —

Votre dévoué Lerma.

P. S. J’aurais bien voulu vous faire une petite question — mais elle se refuse de sortir de ma plume. — Si vous me dévinez — bien, je serai content; — si non — alors, cela veut dire que si même je vous avais dit la question, vous n’y auriez pas su répondre.

C’est le genre de question dont peut-être vous ne vous doutez pas! —

Перевод

2 сентября.

Как раз сейчас начинаю рисовать кое-что для вас и может быть пошлю вам рисунок с этим же письмом. Знаете, дорогой друг, каким образом я вам буду его писать — по временам — одно письмо иногда будет длиться несколько дней. Придет ли мне в голову мысль, я ее запишу, запечатлеется ли в моем уме что-нибудь замечательное — сообщу вам. Довольны ли вы этим?

Вот уж несколько недель мы в разлуке и может быть на очень долгое время, потому что я не вижу ничего достаточно утешительного в будущем, а между тем я все тот же, вопреки лукавым предположениям кое-каких лиц, имени которых не скажу. — И, наконец, вы можете себе представить, я был на седьмом небе при встрече с Натальей Алексеевной, потому что она явилась из наших мест; ибо Москва есть и всегда будет моя родина. — Я в ней родился, в ней много страдал, в ней был чрезмерно счастлив. Лучше бы этих трех вещей не было… но что делать!

Аннета сообщила мне, что знаменитую голову на стене не стерли! — Жалкое честолюбие! Это меня обрадовало… и еще как! Вот — смешная страсть везде оставлять следы своего пребывания! Стоит ли мысль человека, как бы значительна она ни была, того, чтобы ее повторяли в чем-нибудь вещественном с той только целью, чтобы она стала понятной душе других? По-видимому, люди не рождены для того, чтобы думать, потому что сильная и свободная мысль у них такая редкость!

Я поставил себе целью погрести вас под грудой своих писем и стихов; это не очень дружественно и даже не человеколюбиво, но каждый должен следовать своему предназначению.

Вот еще стихи, которые я написал на берегу моря:

Белеет парус одинокий

Прощайте же, прощайте! Я не совсем здоров. Счастливый сон, божественный сон испортил мне весь день… Не могу ни говорить, ни читать, ни писать. — Удивительная вещь — сны! — изнанка жизни, которая подчас приятнее действительности! Я ведь не разделяю мнения тех, кто говорит, будто жизнь только сон; я очень сильно чувствую ее реальность, ее завлекающую пустоту! Я никогда не сумею отрешиться от нее в такой степени, чтобы добровольно презирать ее; потому что жизнь моя это я сам, говорящий вам и тот, который через мгновение может превратиться в ничто, в одно имя, т. е. — опять-таки в ничто. — Бог знает, будет ли существовать мое «я» после смерти. Ужасно думать, что может настать день, когда я не буду в состоянии сказать: «я»! — Если это так, то мир — только комок грязи.

Прощайте, не забудьте напомнить обо мне своему брату и сестрам, кузина же, я полагаю, еще не возвратилась.

Скажите, дорогая мисс Мери, вернул ли вам господин мой кузен Евреинов мои письма и как вы его нашли? в этом вопросе я вас избираю своим термометром. Прощайте.

Преданный вам Лерма.

P. S. Я очень хотел бы задать вам один вопрос, но перо отказывается его написать. Если угадываете, хорошо, я буду рад, если же нет, то значит, если бы я даже задал этот вопрос, вы бы не сумели на него ответить.

Этот вопрос такого рода, о котором вы быть может даже не догадываетесь!

M. А. Лопухиной

Петербург, около 15 октября 1832 г.

Je suis extrêmement fâché que ma lettre pour ma cousine soit perdue ainsi que la vôtre pour grand’maman; — ma cousine pense peut-être que j’ai fait le paresseux, ou que je mens en disant que j’ai écrit; mais ni l’un ni l’autre ne serait juste de sa part; puisque je l’aime beaucoup, trop pour m’esquiver par un mensonge, et que, à ce que vous pouvez lui attester, je ne suis pas paresseux à écrire; je me justifierai peut-être avec ce même courrier, et si non, je vous prie de le faire pour moi; après-demain je tiens examen, et suis enterré dans les mathématiques. — Dites lui de m’écrire quelquefois; ses lettres sont si aimables.

Je ne puis pas m’imaginer encore, quel effet produira sur vous ma grande nouvelle; moi, qui jusqu’à présent avais vécu pour la carrière littéraire, après avoir tant sacrifié pour mon ingrat idole, voilà que je me fais guerrier; — peut-être est-ce le vouloir particulier de la providence! — peut-être ce chemin est-il le plus court; et s’il ne me mène pas à mon premier but, peut-être me ménerat-il au dernier de tout le monde. Mourir une balle de plomb dans le cœur, vaut bien une lente agonie de vieillard; — aussi, s’il у a la guerre, je vous jure par dieu d’être le premier partout. — Dites je vous en prie, à Alexis que je lui enverrai un cadeau dont il ne se doute pas; il avait il у a longtemps désiré quelque chose de semblable; et je lui envoie la même chose, seulement dix fois mieux; — maintenant je ne lui écris pas, car je n’ai pas le temps; dans quelques jours l’examen; une fois entré je vous assomme de lettres, et je vous conjure tous, et toutes, de me riposter; — mademoiselle Sophie m’a promis de m’écrire aussitôt après son arrivée; le saint du Voronège lui aurait-il conseillé de m’oublier? — dites lui que je voudrais savoir de ses nouvelles. — Que coûte une lettre? — une demi-heure! et elle n’entre pas à l’école des guardes; — vraiment je n’ai que la nuit; — vous, c’est autre chose; il me paraît que, si je ne vous communique pas quelque chose d’important, arrivé à ma personne, je suis privé de la moitié de ma résolution. — Croyez ou non, mais cela est tout-à-fait vrai; je ne sais pourquoi, mais lorsque je reçois une lettre de vous, je ne puis m’empêcher de répondre tout de suite, comme si je vous parlais.

Adieu donc, chère amie; je ne dis pas au revoir, puisque je ne puis espérer de vous voir ici, et entre moi et la chère Moscou il у a des barrières insurmontables, que le sort semble vouloir augmenter de jour en jour. — Adieu, ne soyez pas plus paresseuse que vous n’avez été jusqu’ici, et je serai content de vous; maintenant j’aurai besoin de vos lettres plus que jamais: enfermé comme je serai, cela sera ma plus grande jouissance; cela seul pourra relier mon passé avec mon avenir, qui déjà s’en vont chacun de son côté, en laissant entre eux une barrière de 2 tristes, pénibles années; prenez sur vous cette tâche ennuyeuse, mais charitable, et vous empècherez une vie de se démolir; — à vous seule je puis dire tout ce que je pense, bien ou mal, ce que j’ai déjà prouvé par ma confession; et vous ne devez pas rester en arrière; vous ne devez pas — car ce n’est pas une complaisance que je vous demande, mais un bienfait. — J’ai été inquiet il у a quelques jours, maintenant je ne le suis plus: tout est fini; j’ai vécu, j’ai mûri trop tôt; et les jours que vont suivre seront vides de sensations…

Он был рожден для счастья, для надежд

И вдохновений мирных! — но безумный

Из детских рано вырвался одежд

И сердце

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heureux! — ces trois choses auraient bien mieux fait de ne pas arriver… mais que faire! Mademoiselle Annette m’a dit qu’on n’avait pas effacé la célèbre tête sur la muraille!