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А.С. Пушкин. Полное собрание сочинений в 10 томах. Том 10

mieux à faire au fond de mon triste village, est de tâcher de ne plus penser à vous. Vous devriez me le souhaiter aussi, pour peu que vous ayez de la pitié dans l’âme — mais la frivolité est toujours cruelle et vous autres, tout en tournant des têtes à tort et à travers, vous êtes enchantées de savoir une âme souffrante en votre honneur et gloire.

Adieu, divine. J’enrage et je suis à vos pieds. Mille tendresses à Ермолай Федорович et mes compliments à M-r Voulf.

25 jllt.

Je reprends la plume, car je meurs d’ennui et ne puis m’occuper que de vous. J’espère que vous lirez cette lettre en cachette — la cacherez vous encore dans votre sein? me répondrez vous bien longuement? écrivez moi tout ce qui vous passera par la tête, je vous en conjure. Si vous craignez ma fatuité, si vous ne voulez pas vous compromettre, contrefaites votre écriture, signez un nom de fantaisie — mon coeur saura vous reconnaître. Si vos expressions seront aussi douces que vos regards, hélas! je tâcherais d’y croire ou de me tromper, c’est égal. — Savez vous bien qu’en relisant ces lignes, je suis honteux de leur ton sentimental — que dira Анна Николаевна? Ax вы чудотворка или чудотворица!

Savez-vous quoi? écrivez-moi comme cela et comme cela; c’est si joli. {19}

145. П. А. ОСИПОВОЙ

25 июля 1825 г.

Из Михайловского в Ригу.

Voici, Madame, deux lettres à votre adresse qui viennent d’arriver. L’une est de Pletnef et était incluse dans la mienne.

J’espère que lorsque vous aurez reçu ces letires vous serez arrivée à Riga gaiment et heureusement. Mes amis de Pétersbourg étaient persuadés que je vous accompagnerais. Pletnef m’écrit une nouvelle assez étrange; la décision de Sa Majesté leur a paru un malentendu et l’on est résolu de lui en parler de nouveau. Mes amis se donneront tant de peine, qu’on finira par m’enfermer à Schlusselbourg où certes je n’aurais pas le voisinage de Trigorsky, qui tout désert qu’il est maintenant, est encore pour moi une consolation.

J’attends bien impatiemment de vos nouvelles — donnez m’en, je vous en supplie. Je ne vous parle pas de ma respectueuse amitié, ni de mon éternelle reconnaissance. Je vous salue du fond de mou âme.

25 juillet. {20}

146. Л. С. ПУШКИНУ

28 июля 1825 г.

Из Михайловского в Петербург.

Если б Плетнев показал тебе мои письма, так ты бы понял мое положение. Теперь пишу тебе из необходимости. Ты знал, что деньги мне будут нужны, я на тебя полагался, как на братамежду тем год прошел, а у меня ни полушки. Если б я имел дело с одними книгопродавцами, то имел бы тысяч 15.

Ты взял от Плетнева для выкупа моей рукописи 2000 р., заплатил 500, доплатил ли остальные 500? и осталось ли что-нибудь от остальной тысячи?

Заплачены ли Вяземскому 600 р.?

Я отослал тебе мои рукописи в марте — они еще не собраны, не цензированы. Ты читаешь их своим приятелям до тех пор, что они наизусть передают их московской публике. Благодарю.

Дельвига письма до меня не доходят. Издание поэм моих не двинется никогда. Между тем я отказался от предложения Заикина. Теперь прошу, если возможно, возобновить переговоры

Словом, мне нужны деньги или удавиться. Ты знал это, ты обещал мне капитал прежде году — а я на тебя полагался.

Упрекать тебя не стану, а благодарить ей-богу не за что.

28 июля.

При сем письмо Заикина. Я не утруждаю тебя новыми хлопотами: прошу единственно вполне истолковать Плетневу мои обстоятельства — полагаюсь на его дружбу — если ж ты захочешь продиктовать «Цыганов» для отдачи в цензуру, покамест не перешлю своего списка, — я почту себя очень обязанным.

147. И. Ф. МОЙЕРУ

29 июля 1825 г.

Из Михайловского в Дерпт.

Сейчас получено мною известие, что В. А. Жуковский писал вам о моем аневризме и просил вас приехать во Псков для совершения операции; нет сомнения, что вы согласитесь; но умоляю вас, ради бога не приезжайте и не беспокойтесь обо мне. Операция, требуемая аневризмом, слишком маловажна, чтоб отвлечь человека знаменитого от его занятий и местопребывания. Благодеяние ваше было бы мучительно для моей совести. Я не должен и не могу согласиться принять его; смело ссылаюсь на собственный ваш образ мыслей и на благородство вашего сердца.

Позвольте засвительствовать вам мое глубочайшее уважение, как человеку знаменитому и другу Жуковского.

Село Михайловское

29 июля 1825 г.

148. П. А. ОСИПОВОЙ

29 июля 1825 г.

Из Михайловского в Ригу.

Vous avez reçu, Madame, de Pskov une lettre inutile que j’ai anéantie. — Je vous envoie une autre de Batova et une autre de ma mère. Vous verrez quelle belle âme est ce Жуковский. Cependant comme je ne puis absolument pas me faire faire l’opération par Moer je viens de lui écrire pour le conjurer de ne pas venir à Pskov. Je ne sais d’où viennent les espérances de ma mère, mais il y a longtemps que je ne crois plus aux espérances.

Rocotof a été me voir le lendemain de votre départ, il eût été plus aimable de me laisser m’ennuyer tout seul. Hier j’ai rendu visite au château de Trigorsky, à son jardin, à sa bibliothèque. Sa solitude est véritablement poétique, puisqu’elle est pleine de vous et de votre souvenir. Ses aimables hôtes devraient bien se hâter d’y retourner, mais ce souhait tient trop à mon égoïsme de famille; si Riga vous amuse, amusez-vous et souvenez-vous quelquefois de l’exilé de Trigorsky (c. à. d. de Michaïlovsky), vous voyez que je confonds nos habitations et toujours par habitude.

29 juillet.

Au hom du ciel, Madame, n’écrivez rien a ma mère concernant mon refus à Moer. Cela ne ferait qu’un bruit inutile, car mon parti est pris. {21}

149. Н. Н. РАЕВСКОМУ-СЫНУ

Вторая половина июля (после 19) 1825 г.

Из Михайловского в Белогородку или в Белую Церковь.

(Черновое)

Où êtes-vous? j’ai vu par les gazettes que vous aviez changé de régiment. Je souhaite que cela vous amuse. Que fait votre frère? vous ne m’en dites rien dans votre lettre du 13 mai; se traite-t-il?

Voilà ce qui me regarde: Mes amis se sont donnés beaucoup de mouvement pour obtenir une permission d’aller me faire traiter, ma mère a écrit à Sa majesté et là-dessus on m’a accordé la permission d’aller à Pskof et d’y demeurer même, mais je n’en ferai rien; je n’y ferai qu’une course de quelques jours. En attendant je suis très isolé: la seule voisine que j’allais voir est partie pour Riga et je n’ai à la lettre d’autre compagnie que ma vieille bonne et ma tragédie; celle-ci avance et j’en suis content. En l’écrivant j’ai-réfléchi sur la tragédie en général. C’est peut-être le genre le plus méconnu. Les classiques et les romantiques ont tous basé leurs loix sur la vraisemblance, et c’est justement elle qu’exclut la nature du drame. Sans parler déjà du temps etc. quel diable de vraisemblance y a-t-il dans une salle coupée en deux moitiés dont l’une est occupée par deux mille personnes, qui sont censées n’être pas vues par ceux qui sont sur les planches. 2) la langue. Par exemple, le Philoctète de la Harpe dit en bon français après avoir entendu une tirade de Pyrrhus: Hélas! j’entends les doux sons de la langue Grecque etc. Voyez les anciens: leurs masques tragiques, leur double personnage — tout cela n’est il pas une invraisemblance conventionnelle? 3) le temps, le lieu etc. etc. Les vrais génies de la tragédie ne se sont jamais souciés de la vraisemblance. Voyez comme Corneille a bravement mené le Gid. Ha, vous voulez la règle de 24 heures? Soit, et là-dessus il vous entasse des événements pour 4 mois. Rien de plus inutile à mon avis, que les petits changements de règles reçues: Alfieri est profondément frappé du ridicule de l’a-parte, il le supprime et là-dessus allonge le monologue et pense avoir fait faire une révolution dans le système de la tragédie; quelle puérilité!

La vraisemblance des situations et la vérité du dialogue — voilà la véritable règle de la tragédie. (Je n’ai pas lu Calderon ni Vega) mais quel homme que ce Schakespeare! je n’en reviens pas. Comme Byron le tragique est mesquin devant lui! Ce Byron qui n’a jamais conçu qu’un seul caractère (les femmes n’ont pas de caractère, elles ont des passions dans leur jeunesse; et voilà pourquoi il est si facile de les peindre), ce Byron donc a partagé entre ses personnages tel et tel trait de son caractère; son orgueil à l’un, sa haine à l’autre, sa mélancolie au troisième etc. et c’est ainsi que d’un caractère plein, sombre et énergique il a fait plusieurs caractères insignifiants — ce n’est pas là de la tragédie. —

On a encore une manie: quand on a conçu un caractère, tout ce qu’on lui fait dire, même les choses les plus étrangères, en porte essentiellement l’empriente (comme les pédants et les marins des vieux romans de Fielding). Un conspirateur dit: Donnez-moi à boire en conspirateur — ce n’est que ridicule. Voyez le Haineux de Byron (ha pagato) cette monotonie, cette affectation de laconisme, de rage continuelle, est-ce la nature? De là cette gêne et cette timidité de dialogue. Voyez Schakespeare. Lisez Schakespeare, il ne craint jamais de compromettre son personnage, il le fait parler avec tout l’abandon de la vie, car il est sûr en temps et lieu de lui faire trouver le langage de son caractère.

Vous me demanderez: votre tragédie est-elle une tragédie de caractère ou de coutume? J’ai choisi le genre le plus aisé, mais j’ai tâché de les unir tous deux. J’écris et je pense. La plupart des scènes ne demandent que du raisonnement; quand j’arrive à une scène qui demande de l’inspiration, j’attends ou je passe pardessus — cette manière de travailler m’est tout-à-fait nouvelle. Je sens que mon âme s’est tout-à-fait développée, je puis créer. {22}

150. П. А. ОСИПОВОЙ

1 августа 1825 г.

Из Михайловского в Ригу.

J’arrive à l’instant de chez vous; la petite se porte très bien et m’a

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mieux à faire au fond de mon triste village, est de tâcher de ne plus penser à vous. Vous devriez me le souhaiter aussi, pour peu que vous ayez de