M-me Gontcharof étant très dérangée et dépendant en partie de celle de son beau-père, cet article est le seul obstacle qui s’oppose à mon bonheur. Je n’ai pas la force de songer à y renoncer. Il m’est bien plus aisé d’espérer que vous viendrez à mon secours. Je vous en conjure, écrivez-moi ce que vous pouvez faire pour… {69}
309. А. X. БЕНКЕНДОРФУ
16 апреля 1830 г.
Из Москвы в Петербург.
Mon Général,
Je suis tout embarrassé de m’adresser à l’Autorité dans une circonstance purement personnelle, mais ma position et l’intérêt que vous avez bien voulu me témoigner jusqu’à présent m’en font une obligation.
Je dois me marier à M-lle Gontcharof que vous avez dû voir a Moscou, j’ai son consontement et celui de sa mère; deux objections m’ont été faites: ma fortune et ma position à l’égard du gouvernement. Quant à la fortune, j’ai pu répondre qu’elle était suffisante, grâce à Sa Majesté qui m’a donné les moyens de vivre honorablement de mon travail. Quant à ma position, je n’ai pu cacher qu’elle était fausse et douteuse. Exclu du service eu 1824, cette flétrissure me reste. Sorti du Lycée en 1817 avec le rang de la 10me classe, je n’ai jamais reçu les deux rangs que me revenaient de droit, mes chefs négligeant de me présenter et moi ne me souciant pa de le leur rappeler. Il me serait maintenant pénible de rentrer au service, malgré toute ma bonne volonté. Une place toute subalterne, telle que mon rang me permet de l’occuper, ne peut me convenir. Elle me distrairait de mes occupations littéraires qui me font vivre et ne ferait que me donner des tracasseries sans but et sans utilité. Je n’y dois donc plus songer. M-me Gontcharof est effrayée de donner sa fille à un homme qui aurait le malheur d’être mal vu de l’empereur… Mon bonheur dépend d’un mot de bienveillance de celui pour lequel mon dévouement et ma reconnaissance sont déjà purs et sans bornes.
Encore une grâce: En 1826 j’apportai à Moscou ma tragédie de Годунов, écrite pendant mon exil. Elle ne vous fut envoyée, telle que vous l’avez vue, que pour me disculper. L’empereur ayant daigné la lire m’a fait quelques critiques sur des passages trop libres et je dois l’avouer, Sa Majesté n’avait que trop raison. Deux ou trois passages ont aussi attiré son attention, parce qu’ils semblaient presenter dos allusions aux circonstances alors récentes, en les relisant actuellement je doute qu’on puisse leur trouver ce sens-là. Tous les troubles se ressemblent. L’auteur dramatique ne peut repondre des paroles qu’il met dans la bouche des personnages historiques. Il doit les faire parler selon leur caractère connu. Il ne faut donc faire attention qu’à l’esprit dans lequel est conçu l’ouvrage entier, à l’impression qu’il doit produire. Ma tragédie est une œuvre de bonne foi et je ne puis en conscience supprimer ce qui me paraît essentiel. Je supplie Sa Majesté de me pardonner la liberté que je prends de la contredire; je sais bien que cette opposition de poète peut prêter à rire, mais jusqu’à présent j’ai toujours constamment refusé toutes les propositions des libraires; j’étais heureux de pouvoir faire en silence ce sacrifice à la volonté de Sa Majesté. Les circonstances actuelles me pressent, et je viens supplier Sa Majesté de me délier les mains et de me permettre d’imprimer ma tragédie comme je l’entends.
Encore une fois je suis tout honteux de vous avoir entretenu si longuement de moi. Mais votre indulgence m’a gâté et j’ai beau n’avoir rien fait pour mériter les bienfaits de l’empereur, j’espère et je crois toujours en lui.
Je suis avec la considération la plus haute
de Votre Excellence
le très humble et obéissant
serviteur
Alexandre Pouchkine.
16 avril 1830.
Moscou.
Je vous supplie, Mon Général, de me garder le secret. {70}
310. В. Ф. ВЯЗЕМСКОЙ
15 — 18 апреля (?) 1830 г.
В Москве.
Chère Princesse, voilà vos livres — je vous les renvoie les larmes aux yeux. Quelle idée avez-vous de partir aujourd’hui — и на кого вы нас покидаете? Je viens chez vous dans un moment. {71}
311. Е. М. ХИТРОВО
Середина (15–20) апреля 1830 г.
Из Москвы в Петербург.
Je vous demande, Madame, un million d’excuses d’avoir été si effrontément paresseux. Que voulez-vous, c’est plus tort que moi — la poste est pour moi une torture. Permettez-moi de vous présenter mon frère et veuillez lui accorder une partie de la bienveillance que vous daignez m’accorder.
Recevez, Madame, l’assurance de ma haute considération.
A. Pouchkine. {72}
312. М. П. ПОГОДИНУ
26 апреля 1830 г.
В Москве.
Пушкин приходил поздравить Вас с новоселием.
313. Д. Ф. ФИКЕЛЬМОН
25 апреля 1830 г.
Из Москвы в Петербург.
Madame la Comtesse,
Il est bien cruel à vous d’être si aimable et de me faire éprouver si vivement la douleur d’être exilé de votre salon. Au nom du ciel, Madame la Comtesse, n’allez pas croire cependant qu’il m’ait fallu le bonheur inespéré de recevoir une lettre de vous pour regretter un séjour que vous embellissez. J’espère que l’indisposition de Madame votre Mère n’a pas eu de suite et ne vous donne plus d’inquiétude. J’aurais déjà voulu être à vos pieds et vous remercier de votre gracieux souvenir, mais mon retour est encore bien incertain.
Me permetterez-vous de vous dire, Madame la Comtesse, que vos reproches sont aussi injustes que votre lettre est séduisante. Croyez que je resterai toujours l’admirateur le plus sincère de vos grâces si simples, de votre conversation si attable et si entraînante, quand même vous avez le malheur d’être la plus brillante de nos nobles dames.
Daignez, Madame la Comtesse, recevoir encore une fois l’hommage de ma reconnaissance et celui de ma haute considération.
A. Pouchkine.
25 avril 1830.
Moscou. {73}
314. В. Ф. ВЯЗЕМСКОЙ
Конец (не позднее 28) апреля 1830 г.
Из Москвы в Остафьево.
Vous avez raison de trouver l’Ane délicieux. C’est un des ouvrages les plus marquants du moment. On l’attribue à V. Hugo — j’y vois plus de talent que dans le dernier jour où il y ea a beaucoup.Quant à la phrase qui vous a embarrassée — je vous dirai d’abord de ne pas prendre au sérioux tout ce qu’avance l’auteur. Tout le monde a préconise le premier amour, il a trouvé plus piquant de parler du second. Peut-être a-t-il raison. Le premier amour est toujours une affaire de sentiment: plus il fut bète, et plus il laisse de souvenirs délicieux. Le second est une affaire de volupté — voyez-vous. On pourrait pousser le parallèle beaucoup plus loin. Mais je n’en ai guère le temps. Mon mariage avec Natalie (qui par parenthèse est mon cent-treizième amour) est décide. Mou père me donne 200 paysans que j’engage au lombard, et vous, chère Princesse, je vous engage à être ma посаженная мать.
A vos pieds A. P.
Erratum, variante: après 200 paysans:
Je les engage au lombard, et vous, divine Princesse, à être ma посаженая мать. {74}
315. С. П. ШЕВЫРЕВУ
29 апреля 1830 г.
Из Москвы в Рим.
Примите и мой сердечный привет, любезный Степан Петрович; мы, жители прозаической Москвы, осмеливаемся писать к Вам в поэтический Рим, надеясь на дружбу Вашу. Возвратитесь обогащенные воспоминаниями, новым знанием, вдохновениями, возвратитесь и оживите нашу дремлющую северную литературу.
А. П.
316. П. А. ВЯЗЕМСКОМУ
2 мая 1830 г.
Из Москвы в Петербург.
Благодарю тебя, мой милый, за твои поздравления и мадригалы — я в точности передам их моей невесте. Правда ли, что ты собираешься в Москву? Боюсь графини Фикельмон. Она удержит тебя в Петербурге. Говорят, что у Канкрина ты при особых поручениях и настоящая твоя служба при ней. Приезжай, мой милый, да влюбись в мою жену, а мы поговорим об газете иль альманахе. Дельвиг в самом деле ленив, однако ж его «Газета» хороша, ты много оживил се. Поддерживай ее, покамест нет у нас другой. Стыдно будет уступить поле Булгарину. Дело в том, что чисто литературной газеты у нас быть не может, должно принять в союзницы или Моду, или Политику. Соперничествовать с Раичем и Шаликовым как-то совестно. Но неужто Булгарину отдали монополию политических новостей? Неужто, кроме «Северной пчелы», ни один журнал не смеет у нас объявить, что в Мексике было землетрясение и что Камера депутатов закрыта до сентября? Неужто нельзя выхлопотать этого дозволения? справься-ка с молодыми министрами, да и с Бенкендорфом. Тут дело идет не о политических мнениях, но о сухом изложении происшествий. Да и неприлично правительству заключать союз — с кем? с Булгариным и Гречем. Пожалуйста, поговори об этом, но втайне: если Булгарин будет это подозревать, то он, по своему обыкновению, пустится в доносы и клевету — и с ним не справишься.
Отчего не напечатано мое посвящение тебе в третьем издании «Фонтана»? Неужто мой цензор не пропустил? Это для меня очень досадно. Узнай, пожалуйста, как и зачем.
Сегодня везу к моей невесте Солнцева. Жаль, что представлю его не в прежнем его виде, доставившем ему камергерство. Она более благоговела бы перед родственным его брюхом. Дядя Василий Львович также плакал, узнав о моей помолвке. Он собирается на свадьбу подарить нам стихи. На днях он чуть не умер и чуть не ожил. Бог знает чем и зачем он живет. — Сказывал ты Катерине Андреевне о моей помолвке? я уверен в ее участии — но передай мне ее слова — они нужны моему сердцу, и теперь не совсем счастливому. Прощай, мой милый, обнимаю тебя и Жуковского.
2 мая.
317. Н. О. и С. Л. ПУШКИНЫМ и О. С. ПАВЛИЩЕВОЙ
3 мая 1830 г.
Из Москвы в Петербург.
Mes cliera Parents, j’ai reçu enrore deux de vos lettres. Je ne puis vous répondre que ce que vous savez déjà: que tout est arrangé, que je suis le plus heureux des hommes et que je vous aime de toute mon âme.
Sa Majesté m’a rait la grâce de me témoigner sa bienveillante satisfaction du mariage que je vais contracter. Elle m’a permis d’imprimer ma tragédie comme je l’entendais. Dites-le à mon frère pour qu’il le redise à Pletnef — qui m’oublie par paranthèse ainsi que Delvig.
J’ai remis votre lettre à M-me Gontcharof, je suppose qu’elle va