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А.С. Пушкин. Полное собрание сочинений в 10 томах. Том 10

quelque chose qui frappera le futur historien? Croyez vous qu’il nous mettra hors l’Europe? Quoique personnellement attaché de coeur à l’Empereur, je suis loin d’admirer tout ce que je vois autour de moi; comme homme de lettre, je suis aigri; comme homme à préjugés, je suis froissé — mais je vous jure sur mon honneur, que pour rien au monde je n’aurais voulu changer de patrie, ni avoir d’autre histoire que celle de nos ancêtres, telle que Dieu nous l’a donnée.

Voici une bien longue lettre. Après vous avoir contredit il faut bien que je vous dise que beaucoup de choses dans votre épître sont profondément vraies. Il faut bien avouer que notre existence sociale est une triste chose. Que cette absence d’opinion publique, cette indifférence pour tout ce qui est devoir, justice et vérité, ce mépris cynique pour la pensée et la dignité de l’homme, sont une chose vraiment désolante. Vous avez bien fait de le dire tout haut. Mais je crains que vos opinions historiques ne vous fassent du tort… enfin je suis fâché de ne pas m’être trouvé près de vous lorsque vous avez livré votre manuscrit aux journalistes. Je ne vais nulle part, et ne puis vous dire si l’article fait effet. J’espère qu’on ne le fera pas mousser. Avez-vous lu le 3-me № du «Современник»? L’article Voltaire et John Tanner sont de moi. Козловский serait ma providence s’il voulait une bonne fois devenir homme de lettre. Adieu, mon ami. Si vous voyez Orlof et Rayewsky dites leurs bien des choses. Que disent-ils de votre lettre, eux qui sont si médiocrement chrétiens? {161}

739. С. Л. ПУШКИНУ

20 октября 1836 г.

Из Петербурга в Москву.

Mon cher père, voilà d’abord mon adresse: на Мойке близ Конюшенного мосту в доме кн. Волконской. J’ai été obligé de quitter la maison de Batachef, dont l’intendant est un coquin.

Vous me demandez des nouvelles de Natalie et de la marmaille. Grâce à Dieu tout le monde se porte bien. Je n’ai pas de nouvelle de ma soeur qui est partie malade de là campagne. Son mari après m’avoir impatienté par des lettres parfaitement inutiles ne donne plus signe de vie, quand il s’agit de régler ses affaires. Envoyez-lui, je vous prie, une доверенность pour la part que vous avez donnée à Olga; cela est indispensable. Léon est entré au service, et me demande de l’argent; mais je ne suis pas en état d’entretenir tout le monde; je suis moi-mêmetrès dérangé, chargé d’une nombreuse famille, la faisant vivre à force de travail et n’osant envisager l’avenir. Pavlichtchef me reproche les dépenses que je fais, quoique je ne suis à charge à personne, et que je n’ai de compte à rendre qu’à mes enfants. Il prétend qu’ils seront toujours plus riches que son fils; n’en sais rien; mais je ne puis, ni ne veux faire le généreux à leurs dépens.

J’avais compté aller à Михайловское: je n’ai pas pu. Ça va encore me déranger pour un an, au moins. A la campagne j’aurais beaucoup travaillé; ici je ne fais rien, que de la bile.

Adieu, mon cher père, je vous baise les mains et vous embrasse de tout mon coeur.

20 oct. 1836. {162}

740. П. А. КОРСАКОВУ

25 октября 1836 г.

В Петербурге.

Милостивый государь

Петр Александрович,

Спешу отвечать на вопросы Ваши. Имя девицы Мироновой вымышлено. Роман мой основан на предании, некогда слышанном мною, будто бы один из офицеров, изменивших своему долгу и перешедших в шайки пугачевские, был помилован императрицей по просьбе престарелого отца, кинувшегося ей в ноги. Роман, как изволите видеть, ушел далеко от истины. О настоящем имени автора я бы просил Вас не упоминать, а объявить, что рукопись доставлена через П. А. Плетнева, которого я уже предуведомил.

Позвольте, милостивый государь, вновь засвидетельствовать глубочайшее почтение и сердечную мою благодарность.

Честь имею быть,

милостивый государь,

Вашим покорнейшим слугою.

Александр Пушкин.

25 окт.

741. А. Н. МУРАВЬЕВУ

Октябрьначало ноября 1836 г.

В Петербурге.

Сердечно благодарен за статью, которую я так долго ожидал. Я перед Вами кругом виноват, я не только должен, но еще и желал бы с Вами поговорить — когда я Вас застану?

А. Пушкин.

742. Е. Ф. КАНКРИНУ

6 ноября 1836 г.

В Петербурге.

Милостивый государь

граф Егор Францевич.

Ободренный снисходительным вниманием, коим Ваше сиятельство уже изволили меня удостоить, осмеливаюсь вновь беспокоить Вас покорнейшею моею просьбою.

По распоряжениям, известным в министерстве Вашего сиятельства, я состою должен казне (без залога) 45 000 руб., из коих 25 000 должны мною быть уплачены в течение пяти лет.

Ныне, желая уплатить мой долг сполна и немедленно, нахожу в том одно препятствие, которое легко быть может отстранено, но только Вами.

Я имею 220 душ в Нижегородской губернии, из коих 200 заложены в 40000. По распоряжению отца моего, пожаловавшего мне сие имение, я не имею права продавать их при его жизни, хотя и могу их закладывать как в казну, так и в частные руки.

Но казна имеет право взыскивать, что ей следует, несмотря ни на какие частные распоряжения, если только оные высочайше не утверждены.

В уплату означенных 45 000 осмеливаюсь предоставить сие имение, которое верно того стоит, а вероятно и более.

Осмеливаюсь утрудить Ваше сиятельство еще одною, важною для меня просьбою. Так как это дело весьма малозначуще и может войти в круг обыкновенного действия, то убедительнейше прошу Ваше сиятельство не доводить оного до сведения государя императора, который, вероятно, по своему великодушию, не захочет такой уплаты (хотя оная мне вовсе не тягостна), а может быть, и прикажет простить мне мой долг, что́ поставило бы меня в весьма тяжелое и затруднительное положение: ибо я в таком случае был бы принужден отказаться от царской милости, что и может показаться неприличием, напрасной хвастливостию и даже неблагодарностию.

С глубочайшим почтением и совершенной преданностию честь имею быть, милостивый государь, Вашего сиятельства покорнейшим слугою.

Александр Пушкин.

6-го ноября 1836 г.

743. Н. Б. ГОЛИЦЫНУ

10 ноября 1836 г.

Из Петербурга в Артек.

St.-Pétersbourg. 10 Nov. 1836.

Merci mille fois, cher Prince, pour votre incomparable traduction de ma pièce de vers, lancée contre les ennemis de notre pays. J’en avais déjà vu trois, dont une d’un puissant personnage de mes amis, et aucune ne vaut la vôtre. Que ne traduisites-vous pas cette pièce en temps opportun, je l’aurais fait passer en France pour donner sur le nez а tous ces vociférateurs de la Chambre des députés.

Que je vous envie votre beau climat de Crimée: votre lettre a réveillé en moi bien des souvenirs de tout genre. C’est le berceau de mon «Онегин», et vous aurez sûrement reconnu certains personnages.

Vous m’annoncez une traduction en vers de mon «Бахчисарайский фонтан». Je suis sûr qu’elle vous réussira comme tout ce qui sort de votre plume, quoique le genre de littérature auquel vous vous adonnez soit le plus difficile et le plus ingrat que je connaisse. A mon avis rien n’est plus difficile que de traduire des vers russes en vers français, car vu la concision de notre langue, on ne peut jamais être aussi bref. Honneur donc à celui qui s’en acquitte aussi bien que vous.

Adieu, je ne désespère pas de vous voir bientôt dans notre capitale; vu votre facilité de locomotion. Tout à vous,

A. Pouchkine. {163}

744. В. А. СОЛЛОГУБУ

17 ноября 1836 г.

В Петербурге.

Je n’hésite pas à écrire ce que je puis déclarer verbalement. J’avais provoqué M-r G. Heckern en duel, et il l’a accepté sans entrer en aucune explication. C’est moi qui prie Messieurs les témoins de cette affaire de vouloir bien regarder cette provocation comme non avenue, ayant appris par la voix publique que M-r Georges Heckern était décidé à déclarer ses projets de mariage avec M-lle Gontcharof, après le duel. Je n’ai nul motif d’attribuer sa résolution à des considérations indignes d’un homme de coeur.

Je vous prie, Monsieur le Comte, de faire de cette lettre l’usage que vous — jugerez à propos.

Agréez l’assurance de ma parfaite considération

A. Pouchkine.

17 Novembre 1836. {164}

745. М. Л. ЯКОВЛЕВУ

19 ноября 1836 г.

В Петербурге.

Милый и почтенный мой Михайло Лукьянович! виноват! я было тебя зазвал сегодня к себе отобедать, а меня дома не будет. До другого раза, прости великодушно. Не забудь записку о святых доставить мне, грешному.

746. Л. ГЕККЕРЕНУ

17 — 21 ноября 1836 г.

В Петербурге.

(Восстановленный текст непосланного письма)

Monsieur le Baron,

Avant tout permettez-moi de faire le résumé de tout ce qui vient de se passer. La conduite de M-r votre fils m’était entièrement connue depuis longtemps et ne pouvait m’être indifférente; mais comme elle était restreinte dans les bornes des convenances et que d’ailleurs je savais combien sur ce point ma femme méritait ma confiance et mon respect, je me contentais du rôle d’observateur quitte à intervenir lorsque je le jugerai à propos. Je savais bien qu’une belle figure, une passion malheureuse, une persévérance de deux années finissent toujours par produire quelque effet sur le coeur d’une jeune personne et qu’alors le mari, à moins qu’il ne fût un sot, deviendrait tout naturellement le confident de sa femme et le maître de sa conduite. Je vous avouerai que je n’étais pas sans inquiétude. Un incident, qui dans tout autre moment m’eût été très désagréable, vint fort heureusement me tirer d’affaire: je reçus des lettres anonymes. Je vis que le moment était venu, et j’en profitai. Vous savez le reste: je fis jouer à M-r votre fils un rôle si grotesque et si pitoyable, que ma femme, étonnée de tant de plattitude, ne put s’empêcher de rire et que l’émotion, que peut-être avait-elle ressentie pour cette grande et sublime passion, s’éteignit dans le dégoût le plus calme et le mieux mérité.

Mais vous, Monsieur le Baron, vous me permettrez d’observer que le rôle à vous dans toute cette affaire n’est pas des plus convenables. Vous, le représentant d’une tête couronnée, vous avez été paternellement le maquereau de votre bâtard ou du soi-disant tel; toute la conduite de ce jeune homme a été dirigée par vous. C’est vous qui lui dictiez les pauvretés qu’il venait débiter et les niaiseries qu’il s’est mêlé d’écrire. Semblable à une obscène vieille, vous

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quelque chose qui frappera le futur historien? Croyez vous qu’il nous mettra hors l’Europe? Quoique personnellement attaché de coeur à l’Empereur, je suis loin d’admirer tout ce que je vois