Скачать:TXTPDF
Полное собрание сочинений и писем в шести томах. Том 4. Письма 1820-1849

обещаю тебе отправиться наземным путем, в противном случае я поеду через Любек.

Обними за меня детей. Я обнимаю Мари — постарайся внушить ей, что к моему возвращению я жду, что она будет владеть небольшим запасом французских фраз, чтобы поприветствовать меня. Надеюсь, что Анна в настоящее время в самом безмятежном расположении духа, какого только она может пожелать, и воображаю Дмитрия в таком цветущем виде, какого ты для него желаешь. — Ах, когда же я тебя увижу?

Тютчевой Эрн. Ф., 28 августа/9 сентября 1843*

91. Эрн. Ф. ТЮТЧЕВОЙ 28 августа/9 сентября 1843 г. Петербург

St-Pétersbourg. Ce 9 septembre 1843

Ma chatte chérie. Ce ne sont que quelques lignes que je t’écris pour te dire que dans quelques heures j’aurai quitté Pétersb. Je vais rejoindre les Krüdener à Péterhoff et de là le Comte Benkendorff emmène nous dans son château de Fall, proche de Réval. Il a mis une si obligeante insistance pour m’engager à l’y accompagner qu’il me fût impossible de refuser, sans impolitesse, sa proposition. Cette excursion, d’ailleurs, ne me détourne pas beaucoup de ma direction, et il n’y aura de retard que les quelques jours que je passerai chez lui. Comme j’ajourne les détails, je te dirai en peu de mots que j’ai vu dernièrement dans sa délicieuse maison de campagne la pauvre Grande-Duchesse Marie, bien triste encore de la perte de son enfant, mais toujours parfaitement bonne et aimable pour moi. Puis j’ai vu — mais qui n’ai-je pas vu? Tout le monde de connaissances de diverses dates et de divers grades m’a fait fort bon accueil. Mais pour obtenir ici quelque chose de plus substantiel que de politesses il faudrait passer dans ce pays non pas trois semaines, mais un an et même deux. Or, c’est là un sacrifice que je n’ai ni les moyens, ni la volonté de m’imposer.

J’oubliais, ma chatte, de te remercier de ta lettre du 16 du mois dernier. Maintenant tu vas m’écrire une à Berlin que tu adresseras à notre légation et par présomption tu m’écriras aussi quelques lignes poste restante à Lübeck. — Ce n’est pas que j’ai changé d’avis, quant à la route que je vais prendre, mais comme à la rigueur il serait possible que je fusse obligé de me rabattre sur Lübeck, je veux, quelque parti que je prenne, avoir la chance de trouver à mon arrivée en Allemagne quelques mots de toi. Que toi sois avertie! — Quelqu’un qui s’est mis particulièrement en frais d’amabilité, c’est l’ami Guédéonoff que j’ai rencontré par hasard dans un café. Je l’avais si complètement oblitéré que je me suis vu finalement obligé de recourir à un tiers pour savoir qu’il était. Quant à lui, il est tout plein encore des souvenirs d’Ostende* et vous porte religieusement dans son cœur, ta belle-sœur et toi. Pour preuve il m’a chargé de vous porter de sa part je ne sais quels objets en cuir de Russie. Avec cela il est bien sûr de rester en bonne odeur auprès de vous.

Adieu, ma chatte chérie. Puisse mon départ d’ici pour Péterhoff être un acheminement vers mon retour. Je compte toujours que je serai près de toi dans les derniers jours de ce mois. Mais j’ai pei à croire à tant de bonheur. — Mes amitiés à t frère et à Casimire. J’embrasse les enfants.

C’est une triste date pour moi que la date d’aujourd’hui — 9 sept. Cela a été le plus affreux jour de ma vie, et sans toi il en aurait probablement été le dernier*. Que Dieu te conserve.

Перевод

С.-Петербург. 9 сентября 1843

Милая моя кисанька, пишу тебе лишь несколько строк, дабы сообщить, что через несколько часов выезжаю из Петербурга. Я заеду к Крюденерам в Петергоф, а оттуда граф Бенкендорф повезет нас к себе в замок Фалль, под Ревелем. Он с такою любезной настойчивостью приглашал меня сопутствовать им, что отклонить его предложение было бы невежливо. К тому же эта поездка не слишком отклоняет меня от моего пути и задержка выразится лишь в нескольких днях, которые я проведу у него. Подробности я пока откладываю, а скажу только в нескольких словах, что намедни я посетил в прелестном загородном дворце великую княгиню Марию Николаевну, которая все еще сильно горюет о смерти ребенка, но по-прежнему безукоризненно добра и любезна со мной. Видел еще — да кого только я не видел! Все это сонмище знакомцев разного времени и разных чинов оказало мне отменный прием. Но, чтобы добиться тут чего-нибудь посущественнее проявлений вежливости, надо было бы прожить не три недели, но год, а то и все два. Это, однако, жертва, на которую обречь себя я не имею ни возможности, ни желания.

Чуть было не позабыл, кисанька, поблагодарить тебя за письмо от 16 числа минувшего месяца. Теперь напиши мне одно письмо в Берлин, в адрес нашей миссии, и на всякий случай напиши несколько слов также и в Любек, до востребования. Не то чтобы я изменил свои намерения относительно пути, но может случиться, что я буду вынужден свернуть на Любек, и мне хочется, вне зависимости от того, на что я решусь, найти по приезде в Германию несколько строк от тебя. Итак, я тебя предупредил. — Кто особенно рассыпался в любезностях, так это наш приятель Гедеонов, которого я случайно повстречал в кофейне. Я настолько забыл его, что в конце концов мне пришлось обратиться к третьему лицу, чтобы узнать, кто он такой. А он так полон воспоминаниями об Остенде* и так благоговейно хранит в своем сердце и твою невестку и тебя. В доказательство сего он поручил мне отвезти вам от его имени какую-то вещицу из русской кожи. Этим он твердо рассчитывает сохранить ваше благоволение.

Прости, милая моя кисанька. Да будет мой отъезд в Петергоф началом моего возвращения к тебе. Я по-прежнему рассчитываю, что приеду к тебе в последних числах сего месяца. Но мне с трудом верится в такое счастье. — Мой самый дружеский поклон твоему брату и Казимире! Целую детей.

Сегодняшнее число — 9 сентября — печальное для меня число. Это был самый ужасный день в моей жизни, и не будь тебя, он был бы, вероятно, и последним моим днем*. Да хранит тебя Бог.

Тютчевым И. Н. и Е. Л., 3/15 сентября 1843*

92. И. Н. и Е. Л. ТЮТЧЕВЫМ 3/15 сентября 1843 г. Ревель

Réval. Ce 3 septembre <18>43

Je ne m’attendais pas à vous adresser une lettre de Réval. J’arrive de Fall, où j’ai passé cinq jours chez le Comte Benkendorff* avec les Krüdener. C’est chez eux que j’ai fait la connaissance du Comte, et comme il était convenu qu’aussitôt après le départ de l’Empereur* ils iraient à Fall, il a insisté avec une très grande obligeance pour que je sois de la partie. Nous nous sommes en conséquence embarqués samedi dernier sur le Bogatir dans la rade de Kronstadt et dimanche à 11 h du matin nous sommes arrivés à Fall. J’ai peu vu d’hommes qui m’aient de prime abord été plus sympathiques que le Comte B, et je ne puis assez me louer de l’accueil qu’il m’a fait, — il est vrai que grâce à la Krüdener, je ne lui étais rien moins qu’inconnu, et ceci joint à son bon naturel a fait qu’aujourd’hui, en nous séparant, nous nous sommes quittés comme de vieilles connaissances. Il a eu l’amabilité de m’accompagner avec les Krüdener jusqu’à Réval, et il n’y a sorte d’amitiés et de prévenances dont il ne m’ait comblé pendant le peu de jours que j’ai passé chez lui.

Mais ce qui m’a été particulièrement agréable, c’est l’accueil qu’il a fait à mes idées relativement au projet* que vous savez, et l’empressement qu’il a mis à les appuyer auprès de l’Empereur, car le lendemain même du jour où je lui en avais parlé il a profité de la dernière entrevue qu’il a eue avec l’Empereur avant son départ pour les porter à sa connaissance. Il m’a assuré que mes idées ont été accueillies assez favorablement et qu’il y avait lieu d’espérer qu’il pourra y être donné suite. Je lui ai demandé de me laisser cet hiver pour préparer les voies, et je lui ai promis de venir le trouver l’année prochaine, soit ici, soit ailleurs, pour prendre des arrangements définitifs. Au reste, il n’est pas le seul ici qui s’intéresse à la question, et je crois que le moment était opportun pour la soulever, nous verrons.

La Grande-Duchesse Marie m’a fait aussi un accueil des plus gracieux. Bien qu’au moment de mon arrivée elle fût encore en retraite, tant par suite de ses couches, que de la mort de son enfant, elle a bien voulu faire une exception en ma faveur et m’a fait écrire par Wielhorsky pour m’inviter à venir la voir dans sa délicieuse villa de Serghieffsk*. C’était le lendemain du départ de son mari qui, comme vous savez, a accompagné l’Empereur à Berlin pour se rendre de là à Munic.

Au total, j’ai passé assez agréablement les 3 semaines de mon séjour de Pétersbourg et sans avoir fait une dépense excessive, car à l’heure qu’il est il me reste encore plus de la moitié de la somme qui m’a été donnée par papa à mon départ. Qu’en dit Nicolas?

Il serait trop long de vous nommer toutes les personnes de connaissance que j’ai rencontrées à Pétersb, tant dans le corps diplomatique que dans la société indigène. Quelqu’un qui était particulièrement aimable pour moi, c’est Вяземский, dont je comptais trouver la femme ici, à Réval*, mais j’apprends qu’elle est déjà repartie.

Quant au positif de mes rapports de service, je me suis décidé, après un mûr examen, de ne pas prendre ma démission, mais de me contenter d’un attestat* du Ministère que j’ai obtenu dans les termes parfaitement honorables par l’entremise de Мих<аил> Н<иколаевич> Муравьев. Ce terme moyen me facilitera plus tard ma rentrée en activité, et quant à mon titre de chambellan qui est la seule chose

Скачать:TXTPDF

обещаю тебе отправиться наземным путем, в противном случае я поеду через Любек. Обними за меня детей. Я обнимаю Мари — постарайся внушить ей, что к моему возвращению я жду, что