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Полное собрание сочинений и писем в шести томах. Том 4. Письма 1820-1849

Nous serons donc à Pétersbourg dans les tous premiers jours du mois prochain, et nous nous prions de nous y adresser vos indications pour ce que nous aurons à faire ensuite. Nous voudrions ne rester à Pétersbourg que le moins de temps possible, afin de nous caser pour l’hiver avant la mauvaise saison et puis aussi pour éviter la dépense à l’auberge que nous occasionnerait un séjour dans cette ville. Vous devez penser que tous nos voyages* n’ont pas contribué à remettre les affaires en ordre, et celui que nous allons entreprendre n’est pas de nature à porter remède au mal déjà existant.

Au revoir, mon cher frère, je me réjouis immensément de nous revoir et j’espère trouver de vos nouvelles à notre arrivée à Pétersbourg. Toute à vous de cœur E. Tutchef

Рукой Тютчева:

Oui, mon cher ami, c’est demain que nous nous lançons. Je vous avoue que ce n’est pas sans une certaine appréhension que je m’envisage ce voyage…

La saison est déjà bien avancée pour une traversée par mer, et cependant c’est la seule voie que nous puissions prendre. Ce qui ajoute encore à mes perplexités, c’est l’ignorance où je suis de ce qui vous concerne. Êtes-vous encore à Ovstoug et quand comptez-vous vous rendre à Moscou? Nous espérons pouvoir nous embarquer sur le dernier bateau à vapeur qui part de Stettin. Ce sera le 28/16 de ce mois. Et par conséquent, avec l’aide de Dieu, nous pourrions être arrivés à Pétersb dans les tout premiers jours du mois prochain. Fais qu’à notre arrivée nous trouverions des directions de votre part. Il serait trop beau de vous y trouver vous-même.

Dieu veuille que je vous trouve tous en bonne santé. L’idée de revoir mon père et ma mère, de pouvoir passer auprès d’eux non pas des semaines, mais plusieurs mois de suite, à leur présenter ma femme qui les aime, comme si elle les connaisse — voilà ce qui seul pouvait me décider à toutes les tribulations que je prévois.

Ma séparation d’avec mes filles qui je laisse à l’Institut m’a été beaucoup plus sensible que je ne pensais. Je ne m’étais pas cru un cœur aussi <1 нрзб> il est vrai qu’il suffit de vivre pour tant éprouver.

Adieu, mon cher Nicolas. — Qu’y a-t-il entre cet adieu et le premier bonjour?

T. T.

Перевод

Рукой Эрн. Ф. Тютчевой: Мюнхен. 16 сентября 1844

Любезный брат,

Мы благополучно вернулись в Германию и завтра отправляемся в путь, чтобы соединиться с вами. Мы будем в Штеттине 26 числа этого месяца и, по всей вероятности, сядем на пароход 28-го. Так что мы прибудем в Петербург в самые первые дни будущего месяца, и мы просим вас прислать туда указания, как нам действовать дальше. Нам бы хотелось оставаться в Петербурге самое короткое время, чтобы устроиться на зиму прежде, чем наступит поздняя осень, и вместе с тем чтобы избежать расходов на гостиницу, которые неизбежно вызовет пребывание в этом городе. Вы, конечно, понимаете, что все наши поездки* отнюдь не способствовали тому, чтобы мои дела поправились, а та, что нам теперь предстоит, тоже не поможет выйти из существующего затруднения.

Прощайте, любезный брат, я безмерно рада увидеться с вами и надеюсь по прибытии в Петербург получить от вас весточку. Душевно преданная вам   Э. Тютчева

Рукой Тютчева:

Да, любезный друг, завтра мы отправляемся. Признаться, я смотрю на это путешествие не без некоторой доли опасения… Время для поездки по морю уже позднее, и однако это единственный путь, который мы можем выбрать. К моим тревогам добавляется еще полное мое неведение относительно вас. Вы по-прежнему в Овстуге, и когда вы предполагаете возвращаться в Москву? Мы надеемся отплыть с последним пароходом, идущим из Штеттина. Это будет 16/28 сентября. Таким образом, с Божьей помощью мы можем оказаться в Петербурге в самые первые дни следующего месяца. Постарайся, чтобы к нашему приезду мы нашли твои указания. Было бы слишком хорошо застать там тебя самого.

Дай Бог, чтобы мы нашли всех вас в добром здравии. Мысль о том, что я увижу отца и мать, что смогу провести рядом с ними не только несколько недель, но и несколько месяцев подряд, смогу представить им мою жену, которая их уже любит, как будто давно знает их, — одно это могло бы подвигнуть меня решиться на трудности, которые я предвижу.

Разлука с дочерьми, которых я оставляю в институте, оказалась для меня тяжелее, чем я мог предполагать. Я не думал, что у меня такое <1 нрзб> сердце, поистине — стоит жить, чтобы так остро чувствовать.

Прости, любезный Николушка. — Что-то нас ждет между этим прости и первым здравствуй?

Ф. Т.

Тютчевым И. Н. и Е. Л., 10/22 октября 1844*

100. И. Н. и Е. Л. ТЮТЧЕВЫМ 10/22 октября 1844 г. Петербург

Ce 22/10 octobre

Je n’ai pas besoin de vous assurer, chers papa et maman, combien je suis impatient de me retrouver au milieu de vous. Mais on me dit de toute part que je ne peux pas de m’en aller d’ici sans avoir vu le Cte N. — Soit, bien que pour mon compte je n’attends rien de cette entrevue. Il est arrivé ici la semaine dernière, et j’espère arriver jusqu’à lui, d’ici à quelques jours*. Ici d’ailleurs on nous fait généralement l’accueil le plus aimable. Ma femme est toute émerveillée de cette sociabilité sans égale. Au bout de quelques jours elle se trouve avoir un cercle de connaissances presque aussi étendu que celui qu’elle a laissé en Allemagne. Moi-même, je ne m’attendais guères, j’avoue, à tant de bienveillance et d’empressement. Mais ce qui au milieu de toutes ces démonstrations me fait le plus de plaisir, ce sont les marques d’intérêt que je rencontre de toute part pour le compte de notre pauvre et chère Dorothée*. Tout le monde me parle d’elle et me demande de ses nouvelles.

Que savez-vous de Nicolas? Songe-t-il à venir à Moscou?

Encore une fois, j’ai hâte de vous revoir et je m’en veux de cette sotte différence pour l’opinion d’autrui qui me retient ici. Adieu. Je baise vos mains.

T. T.

Перевод

22/10 октября

Мне нечего уверять вас, любезнейшие папинька и маминька, сколь нетерпеливо я желаю оказаться среди вас. Но мне говорят со всех сторон, что я не могу уехать отсюда, не повидавшись с графом Нессельроде. — Ну хорошо, хотя я лично ничего не жду от этого свидания. Он приехал сюда на прошлой неделе, и я надеюсь попасть к нему через несколько дней*. К тому же здесь нам оказывают обычно самый любезный прием. Моя жена совсем изумлена этой общительностью, не имеющей себе равной. К концу двух недель у нее оказался круг знакомых почти столь же обширный, как тот, что она оставила в Германии. Признаюсь, я сам ничуть не ожидал такой благожелательности и предупредительности. Но что посреди всех этих изъявлений доставляет мне наибольшее удовольствие, это знаки сочувствия, которые я со всех сторон встречаю по отношению к нашей бедной и милой Дашиньке*. Все говорят мне о ней и спрашивают про нее.

Что знаете вы о Николушке? Думает ли он приехать в Москву? Еще раз, мне не терпится свидеться с вами и я сетую на себя за это глупое уважение к чужому мнению, которое удерживает меня здесь. Простите. Целую ваши ручки.

Ф. Т.

Тютчевой А. Ф., 12/24 октября 1844*

101. А. Ф. ТЮТЧЕВОЙ 12/24 октября 1844 г. Петербург

St-Pétersbourg. Ce 12/24 oct 1844

Je suis bien coupable envers toi, ma bonne et chère Anna. Mais nullement d’intention, je t’assure. Car il ne s’est pas passé de jour depuis mon arrivée à Pétersb, où je ne me fusse pas trouvé impardonnable de ne t’avoir pas encore écrit. Mais le genre de vie que l’on mène ici est si plein de dissipation que l’on a à peine un moment dans la journée pour se recueillir. Tout cela ne m’empêche pas néanmoins d’être constamment et bien entièrement préoccupé de ton souvenir, ma chère enfant, et de celui de tes sœurs. Cette fois la séparation d’avec vous m’est beaucoup plus pénible qu’elle ne l’avait jamais été, et j’ai besoin de me dire pour me consoler que ce sera la dernière. Aie bon courage, ma chère Anna, et si tu te sentais quelquefois disposée à te laisser envahir par l’ennuie inséparable de ton existence actuelle, pense que c’est ta dernière année d’épreuve.

Ici j’ai retrouvé ton frère aîné Charles*, le seul qui soit ici en ce moment. Il vient nous voir très souvent et paraît nous avoir pris en grande affection. La lettre, qu’il t’a écrite et que tu recevras par cette occasion, t’apprendra les détails de ce qui le concerne, lui et ses frères. Il désirerait beaucoup aller en Allemagne et se ferait une fête de vous revoir. Tout cela se fera encore, Dieu aidant. Un peu de patience seulement.

De mon arrivée à Pétersb j’ai eu le chagrin d’apprendre que ta pauvre tante Dorothée venait de perdre son enfant. C’est une perte bien cruelle pour elle — et c’est la seconde fois qu’elle en subit une semblable.

Nous ne sommes pas encore décidés quant à l’époque de notre départ pour Moscou. Tes grands-parents y sont déjà et nous attendent avec impatience.

Adieu, ma bonne et chère Anna. Sois bien persuadée, ma chère enfant, que ma pensée visite souvent votre salle de récréation où j’allais vous voir dans les derniers temps. Encore quelques mois et vous m’y reverrez de nouveau, et cette fois le plaisir que nous aurons de nous revoir ne sera pas gâté par le pressentiment d’une prochaine séparation.

Fais mes amitiés de ma part à tes oncles, aussi qu’à toutes les personnes qui vous témoignent de l’intérêt. Parle-moi dans tes lettres tout au long de tes occupations, aussi que de tes peines, si par hasard tu les avais. Tu peux être convaincue que malgré la distance mon affection pour toi ne te quittera pas un seul instant. Embrasse tes sœurs et dis-leur de m’écrire aussi. Adieu, mes chères enfants. Que Dieu vous bénisse et vous protège.

T. T.

Перевод

С.-Петербург. 12/24 октября 1844

Я очень виноват перед тобою, милая, добрая Анна, но

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Nous serons donc à Pétersbourg dans les tous premiers jours du mois prochain, et nous nous prions de nous y adresser vos indications pour ce que nous aurons à faire