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Полное собрание сочинений. Том 21. Статьи из Колокола и другие произведения 1867-1869 годов дневниковые записи и художественные произведения 1869 года

Полное собрание сочинений. Том 21. Статьи из «Колокола» и другие произведения 1867-1869 годов дневниковые записи и художественные произведения 1869 года. Александр Иванович Герцен

MON ASSASSIN FUTUR ET SON CALENDRIER 1 [1]

Depuis quelques années nous avons cessé de recevoir des lettres de menaces et d’objurgations. C’était un mauvais signe pour notre propagande; mais, comme fiche de consolation, au moment même du dernier branle de notre Cloche on nous envoie, de la «ville éternelle», une lettre non signée, que nos lecteurs apprécieront eux-mêmes.

D’abord, voilà l’original dans toute la splendeur de sa syntaxe.

16/28 Ноября.

М<илосгивый> г<осударь>,

Если Вы и Ваши сообщники не перестанете писать дурного против России и добрых людей клеветать только за деньги, точно также как вы пишите хорошое тоже только за деньги, то даем вам слово через год Вас не станет и тогда ваш дохлый труп поганой скотины как Вы зароют где-нибудь как бешеную собаку.

N. N.

Заметьте число, только четыре месяца остается.

Sur l’enveloppe:

Suisse, Genève M. le Rédacteur de la Gazette Colocol M. Herzen

(Timbre de la poste): Roma, 27 novem. 1868.

Tâchons de traduire mot à mot ce galimatias de notre farouche, mais peu lettré, assassin, sans en perdre le fion et le bouquet.

Monsieur,

Si Vous et Vos complices ne cesseront d’écrire de mauvaises choses contre la Russie et calomnier les bonnes et honnêtes gens pour de l’argent — comme aussi les bonnes choses que Vous écrivez sont écrites pour de l’argent — nous Vous donnons notre parole que dans une année Vous n’existerez pas, et que votre cadavre d’animal impur, en putréfaction, sera enfoui dans la terre comme un chien enragé.

N. N.

Remarquez la date, il ne reste que quatre mois.

Ce n’est pas beau, mais c’est fort. Nous n’avons rien à ajouter à ces lignes et pourtant il y a deux choses qui m’intriguent individuellement, moi, le futur assassiné. Pourquoi, lorsqu’on se met sur un tel pied d’intimité avec un individu, qu’on lui promet de l’assassiner derrière un mur et de lui préparer l’enterrement d’un chien enragé, pourquoi alors le grand V aux pronoms qui s’adressent à lui?

La seconde chose manque complètement de clé. C’est le terme d’une année que nous donne le tueur au service de la Russie conservatrice dans la lettre, et le réduit — dans le post-scriptum à quatre mois, du 28 novembre. C’est mystique!

A quand donc, chers petits assassins, au 28 mars ou au 28 Novembre?

4 décembre 1868.

ПЕРЕВОД

МОЙ БУДУЩИЙ УБИЙЦА И ЕГО КАЛЕНДАРЬ2[2]

Вот уже несколько лет как мы перестали получать письма с угрозами и строгими порицаниями. То было дурной приметой для нашей пропаганды, но, как некоторое утешение, в момент

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последнего взмаха нашего Колокола, нам присылают из «Вечного города» неподписанное письмо, которое наши читатели сами оценят по достоинству.

Прежде всего, вот оригинал, во всей роскоши его синтаксиса.

М<илосгивый> г<осударь>,

Если Вы и Ваши сообщники не перестанете писать дурного против России и добрых людей клеветать только за деньги, точно также как вы пишите хорошое тоже только за деньги, то даем вам слово через год Вас не станет и тогда ваш дохлый труп поганой скотины как Вы зароют где-нибудь как бешеную собаку.

N. N.

Заметьте число, только четыре месяца остается.

На конверте:

Швейцария. Женева.

Г<осподину> редактору газеты «Колокол» г. Г ерцену

(Почтовый штемпель): Рим, 27 нояб. 1868.

Попытаемся же перевести, слово в слово, ахинею нашего свирепого, но малограмотного убийцы, сохраняя всю прелесть и аромат оригинала.

Monsieur,

Si Vous et Vos complices ne cesseront d’écrire de mauvaises choses contre la Russie et calomnier les bonnes et honnêtes gens pour de l’argent — comme aussi les bonnes choses que Vous écrivez sont écrites pour de l’argent — nous Vous donnons notre parole que dans une année Vous n’existerez pas, et que votre cadavre d’animal impur, en putréfaction, sera enfoui dans la terre comme un chien enragé.

N. N.

Remarquez la date, il ne reste que quatre mois.

Это не прекрасно, но сильно. Нам нечего прибавить к этим строкам, но все же остаются две подробности, интригующие лично меня — будущую жертву. Уж если становишься на такую короткую ногу с человеком, что обещаешь убить его из-за

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угла и зарыть, как бешеную собаку, то к чему это прописное В в местоимениях, с которыми к нему обращаешься?

Ко второй же подробности совсем нет ключа. Ведь убийца, находящийся на службе у консервативной России, в своем письме предоставляет нам годичный срок, а в постскриптуме сводит его к четырем месяцам, от 28 ноября. Это таинственно!

4 декабря 1868.

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REPONSE A M. G. VYROUBOFF3 [3]

Mon cher Vyrouboff,

J’ai inséré votre lettre dans la dernière feuille du Kolokol — selon votre désir. Quant à moi, j’avoue que je ne partage pas vos scrupules. Le mot nihilisme est un mot d’argot; ce sont d’abord les ennemis du mouvement radical et réaliste, en Russie, qui l’ont mis en avant. Le mot est resté. Ne cherchez donc pas une définition du nihilisme dans l’étymologie. La destruction, prê-chée par nos réalistes, tend par toutes ses aspirations à l’affirmation.

Vous n’exigerez pas de moi, j’en suis sûr, la répétition de ce que nous avons toujours entendu par le nihilisme en Russie. Cela serait de votre part un cruel aveu — de n’avoir pas lu une Gizaine de nos articles, dans lesquels nous avons tâché d’élucider la question.

Quant au terme d’homme nouveau — il ne vous froisse que parce que vous me prêtez une manière d’entendre ce mot, qui n’est pas exactement la mienne. L’idée ne m’est jamais venue d’appliquer la division des quadrumanes (simiae antiquae continentis, simiae novae continentis) à nos contemporains. Il ne s’agit pas de géographie, mais de l’indépendance complète de la tradition chrétienne, monarchique, idéaliste, juridique, économique du vieux monde, il s’agit de l’Etat, «sans Dieu ni Eglise», comme vous le désirez. J’ai employé le terme d’homme nouveau, comme équivalent au nouvel Adam des chrétiens.

Avais-je le droit de l’employer en parlant de vous et de Bakounine?

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Voyons les faits. Au Congrès de Berne, tout allait doucement dans les ornières prévues, qui permettaient d’éviter les écueils et en même temps de soulager le cœur, en exprimant de nobles sympathies pour une noble cause. Tout à coup paraissent deux individus qui, laissant de côté le désarmement théorique et la pacification in spe, enjambent le programme et traînent devant la barre du Congrés — l’un, le bon Dieu avec son Eglise; l’autre, la bonne propriété avec l’Etat, son souteneur.

Or, cette manière de poser carrément les questions, sans égards, sans ménagements, sans respect, a toujours été le trait distinctif de nos nihilistes, de nos hommes nouveaux, hommes sans tradition, sans drapeau «usé par la victoire» — mais avec une conviction forte et une énorme audace de logique, qui, ayant rompu avec la tradition, ne se sont pas embrigadés dans une école.

Aussi les libéraux, les doctrinaires, les républicains purs, les déistes de l’ancien monde ne se sont pas trompés et ont voté contre eux. Il s’est trouvé — et je suis loin de penser que c’était un simple hasard — que ces deux hommes nouveaux étaient des Russes. Si j’avais été présent, j’aurais demandé — comme Dyonise dans la ballade de Schiller — l’honneur d’être le troisiême.

Non que je pense que l’abolition de l’Eglise abolira la guerre. Les carnassiers, tout athées qu’ils sont, ont un militarisme très prononcé et font une guerre acharnée, exactement comme les hommes religieux et les« «peuples de braves».

Non que je pense à la possibilité de passer par un décret a la Thomas Münster, de la propriété individuelle à la propriété collective.

Mais simplement parce que la logique, la raison l’exigent, parce que le faux et l’absurde, une fois démasqués, offensent, oppriment, humilient.

Je vous le demande, cher Vyrouboff, avais-je le droit, après cela, de classer les deux champions courageux de l’athéisme et du socialisme dans la catégorie très large du nihilisme, et de les compter parmi «les hommes nouveaux», égarés dans une réunion de représentants limitrophes du «vieux monde», du monde où l’Eglise est indispensable pour absoudre l’Etat qui sévit?

Aussi Bakounine n’a pas protesté.

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En associant votre nom à celui de Bakounine — il est vrai, j’ai oublié une chose — c’est que vous avez pris les ordres (passez-moi l’expression) d’une doctrine, et que vous portez ses couleurs avec un zèle schismatique et exclusif, qui fait la force du prosélytisme et restreint en même temps l’indépendance individuelle. Vous craignez de laisser planer sur vous le moindre soupçon d’infidélité, c’est tout naturel. Mes quelques lignes vous ont paru un coup de canif dans votre acte de mariage philosophique.

C’est le seul terrain sur lequel vous êtes en droit de repousser les titres que je vous ai donnés avec tant de sympathie, pensant, dans la simplicité de mon âme, qu’il n’y a aucune contradiction entre le positivisme de l’école et le réalisme révolutionnaire de la Jeune-Russie.

«L’homme nouveau», comme l’exigeait l’Apôtre, ne devait appartenir ni «à Apelles, ni à Paul», mais au monde nouveau. Certes, il n’y a pas d’offense que j’aie pensé ainsi de vous.

C’était d’autant plus pardonnable de ma part que je vous avoue une incapacité totale de me tenir à un catéchisme, auquel il faut recourir à chaque fait, à chaque pensée, pour chercher un critérium et l’appui d’une citation.

Il me semble qu’il n’y a pas de révélation dans la science, qu’il n’y a pas de doctrine fixe, que, au contraire, tout se meut en elle et progresse. La science évoque, forme ses grands conducteurs, subit leur influence et passe outre sans leur donner de brevet d’invention, sans leur constituer en majorat ses domaines libres à toute exploitation.

J’ose penser que telle était l’opinion de Comte lorsqu’il était en possession de tout son génie. Ne pouvant vous convaincre par une citation, je m’en rapporte à vous.

Si vous n’étiez pas résigné à garder une tradition, comment pourriez-vous dire, au milieu des circonstances dans lesquelles vous vous trouvez, que le temps de la négation est passé pour la France? Comme si la religion, l’Etat, les préjugés juridiques, militaires, ne gouvernent pas tous les esprits en France, à l’exception de quelques

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