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Полное собрание сочинений. Том 21. Статьи из Колокола и другие произведения 1867-1869 годов дневниковые записи и художественные произведения 1869 года

et qui, de l’autre côté, soutient les hommes qui vont gaiement à la mort, l’un «pour un empereur à pantalon blanc, l’autre pour un empereur à pantalon rouge», comme l’a dit un poète?

Nous n’avons donc qu’à désirer que cette folie sublime, folie créatrice, consolatrice et providentielle, qui nous mène à travers les siècles et les océans, continue à nous guider et bercer jusqu’au cataclysme géologique qui engloutira à tout jamais les hommes et les royaumes. Et que devant sa marche triomphale plane, comme par le passé, la grande lanterne de la raison, tantôt couverte de nuages, tantôt resplendissante, tantôt pleine, tantôt en trois quarts, restant, comme la lune, toujours à la même distance de la terre, quelque vitesse qu’elle emploie pour l’atteindre.

Si je n’avais pas fait moi-même ton autopsie et ton post mortem examinatio — avec quel enthousiasme je t’aurais invité, ami, collègue et maître, de répéter avec l’auteur classique, mais en rapportant ces mots à la f o lie: Tu urbes peperisti, tu hommes dissipatos in societatis convocasti!

T. Leviathansky, prosecteur.

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<ИСТОРИЧЕСКИЕ ОЧЕРКИ О ГЕРОЯХ 1825 ГОДА И ИХ ПРЕДШЕСТВЕННИКАХ, ПО ИХ ВОСПОМИНАНИЯМ>

Девятнадцатое столетие у нас началось оригинально. Павел был убит, Александр либеральничал. Входя на престол через труп своего отца, он явился с двумя проектами в кармане с проектом личного освобождения крестьян и с проектом введения каких-то представительных форм. Тяжелую, старушечью, удушливую атмосферу последнего екатерининского времени расчистил Павел. Александр окружил себя молодыми помощниками — но ничего путного сделать не мог. Непроницаемая стена стояла между ним и народом. Темная ночь покрывала всю землю, едва на вершинах показывался свет. Все движенье лепилось около трона и находило своими центрами несколько светских гостиных да несколько разрозненных отдельных людей вроде Новикова. Дальше официально аристократического круга свет не проникал. Вся умственная и общественная жизнь сосредоточивалась в столбовом дворянстве и в нескольких, как мы сказали, литераторах, масонах, мартинистах. Круги эти были замкнуты не меньше масонских лож… больше, пожалуй, потому что в них принимались люди по рожденью, по чину и по богатству, соединенному с рожденьем.

Не только народ, поставленный вне закона, не существовал, но не существовало ни купечество, торговавшее миллионами, ни чиновничество незнатного происхождения, грабившее миллионы. Проникнуть собственно в барские круги из чужих могли дальние родственники и военные в высших чинах. Трудность положенья Сперанского состояла в его семинарском происхождении. Будь он побочный сын какого-нибудь вельможи, ему были бы легче все реформы. Попович — статс-секретарь и доверенное лицо у государя — был бельмом на глазу у всех, — его равно не могли переварить ни один из умнейших сановников того времени, да еще вольтерианец Ростопчин, ни дикие екатерининские тузы. Трудно, кажется, было проникнуть в эти парники искусственно вытянутого образования, больше яркого и махрового, чем серьезного, свежему воздуху, который тогда

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несся из Франции и еще не весь пропах порохом. Заговор против Павла ничего не значил, это было личное дело между им и любовниками его матери, личное дело самосохранения олигархов, обиженных и вечно дрожавших под угрозой дамокловой тройки и Сибири.

А щели все-таки оказались. Революцию в барские домы несли нам на подошвах своих заклятейшие враги ее — эмигранты, книги, путешественники. Они нашли людей подготовленными. Екатерининское чернильное кокетство с Вольтером и Дидро, ее литературные larcins67[67] у Монтескье и Филанжиери не совсем прошло даром. Эпикурейский энциклопедизм был теперь в моде, как французский язык. Вельможи посылали своих детей в Париж, другие выписывали оттуда гувернеров. Гувернерами были не только эмигранты (хотя и их влияния были очень полезны — эмигранты были те же дети XVIII столетия — роялисты и вольтерианцы, деисты-католики и пуще всего фрондёры), но якобинцы в лучшем, самом энергическом и чистом смысле слова…

Во время пущей славы Тероань де Мерикур и пущего разгара революции, еще не совсем заступившей в кровь, ходил суровый Ромм, один из «последних римлян», как его назвал Кине, святой самоубийца, которого образ с двумя-тремя товарищами печально стоит при выходе из революции, и с ним юноша, его воспитанник. С ним же видали Ромма в своей section, председательствовавшего в самые бурные дни трагедии. Ромм сильно любил юношу — и говаривал ему часто: «Не забывайте дома, что вы видите здесь, храните ваше сердце и ваши убеждения».

Это был граф Строгонов.

Граф Строгонов был в 1801 одним из советников государя, который одобрял его мысль об освобождении. Он и писал проект, забракованный Кочубеем, Чарторижским и всем тогдашним «Comité du Salut public»…

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VUES ALPESTRES Genève

…Le dernier tunnel et post tenebras Lux!..

Je connais Genève de longue date.

Je la connais trop même.

— Dites-moi, de grâce, comment faire, — me disait, non sans remords, une de nos compatriotes… — Comment faire pour aimer la Suisse?

La tâche n’était pas facile, quoiqu’il y eût bien des causes qui obligent d’aimer la Suisse.

— Et où allez-vous? — lui demandais-je.

— A Genève.

— Allez plutôt quelque part ailleurs.

— Où donc?

— A Lucerne, par exemple.

— Est-il possible que là on soit mieux?

— Oh non, madame, on y est beaucoup plus mal, mais là vous réussirez plutôt à résoudre votre problème…

En effet à Genève tout est bien, mais on y vit piètrement. — Quand on raisonne — il est clair que par le temps qui court il y a peu d’endroits meilleurs en Europe, mais qu’on essaie de louer une maison à Genève pour un an… pour six mois — et de suite on se sent attiré ailleurs, n’importe où, pourvu que ce soit hors de Genève.

Et pourtant qui donc ignore les états de services et les qualités de Genève.

Dans ces temps bienheureux où l’Europe dansait son histoire aux congrès et sentait des pieds à la tête la fleur d’orange, le comte Capodistria comparait Genève à un sachet de musc… qui rappelait quelque chose a l’Europe que l’on tâchait d’oublier… Capodistria était plus dans le vrai que ne l’était l’empereur Paul qui donnait a l’agitation de Genève le nom de «tempête dans un verre d’eau». Sans doute, si l’on s’habitue à prendre pour unité de mesure la distance qui sépare Pétersbourg d’Irkoutsk, Genève pourra paraître non seulement un verre d’eau,

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mais un petit verre… mais il suffit de quelques gouttes de musc dans ce petit verre pour le sentir au Palais d’hiver. Le mouvement général se reflète à Genève plus concentré, plus condensé — avec cette exagération qu’ont les Alpes sur les cartes en relief.

J.-J. Rousseau sortit de ce potit verre et c’est de son fond que Voltaire agitait l’Europe. Tout cela accordé… on s’ennuie à Genève, sans avoir l’isolement dans la foule des grandes villes, ni les distraction d’autres cités.

Les genevois ont depuis longtemps abandonné leur piétisme sec, leur formalisme, leur bureaucratie théologique. En cela Genève a devancé l’Angleterre. Un homme peut passer quelques dimanches sans aller au prêche et sans s’exposer à perdre son nom d’honnête homme, son crédit, sa charge, ses leçons et les invitations aux dîners. Malheureusement, sous la croûte du calvinisme — la peau s’est ridée, s’est gercée. Les formes survécurent au contenu, les suites de la grêle calviniste sont restées avec une intolérance irascible, avec les abords épineux. Genève est un prêtre sécularisé. Elle n’a pas de foi, mais elle a les manières cléricales, elle porte son paletot comme une soutane.

Je l’ai dit ailleurs, que dans tout genevois reste la trace de deux refroidissements, de deux souffles glacés — de la bise et du Calvin — à ces deux maladies héréditaires viennent se mêler différentes maladies limitrophes — un petit goitre a l’intérieur de la Savoie, des velléités de petits coups d’Etat de la France.

Le genevois est agressif et toujours prêt à rendre la menue monnaie en cuivre et de mauvais aloi. Entre eux ils se paient d’une façon encore plus rude qu’avec les touristes. On a des ménagements pour l’étranger, on le soigne tant qu’on ne remarque pas en lui de velléité à se caser tout de bon. Quant aux concitoyens des autres cantons, les genevois les regardent du haut en bas. C’est avec préméditation qu’ils ne savent pas l’allemand. En général les Suisses ont deux, trois, même quatre patriotismes et par conséquent autant de haines. Il y a le patriotisme fédéral d’abord, il y en a un cantonal, le patriotisme fédéral est dédoublé en patriotisme romand et allemand. Comme de bons parents, les concitoyens des différents cantons aiment à se réunir en fête famille — boire, manger et tirer au cible ensemble — après quoi ils retournent chez eux avec les mêmes sentiments de répulsion fraternelle avec lesquels ils descendaient de leurs montagnes.

Dans la Suisse allemande vous rencontrez à chaque pas la grossièreté anglosaxonne qui est très désagréable, mais qui n’offense nullement — comme la maladresse d’un éléphant. Le genevois traduit la grossièreté allemande en français, sans de s’apercevoir que cette langue ne se prête guère à cet usage. Loin de cela en considération, il aggrave la chose par l’absence

de la naïveté germanique. Son sans-gêne est étudié. Il vous marche sur le pied sachant que cela fait bien mal.

Ce qui va chez le vrai Allemand jusqu’à la fadaise, capable de provoquer un mal de mer et ce qui s’appelle d’un nom intraduisible «die Gemütlichkeit», ce sentiment manque tellement au genevois que vous le fuyez même sans mal de mer. Il est surtout assommant quand il est gai — et encore plus lorsqu’il fait de l’esprit. Probablement aux temps des «libertins de Genève» ils riaient avec plus de gaîté et faisaient de l’esprit tout de bon.

A l’absence du sentimentalisme allemand le genevois ajoute l’absence de tout élément champêtre qui s’est beaucoup conservé dans d’autres parties de la Suisse. Il n’a besoin ni de champs, ni d’arbres — cela lui suffit d’avoir au loin le Mont Blanc et de près le lac. S’il veut faire une promenade hors de ville, il a des estaminets flottants avec une musique qui fausse et un restaurant qui réchauffe. Les riches vont habiter des maisons de campagne, le pauvre n’a rien de semblable aux petits endroits près de Berne, Lucerne, Zurich… à tous ces Chanzli,

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et qui, de l'autre côté, soutient les hommes qui vont gaiement à la mort, l'un «pour un empereur à pantalon blanc, l'autre pour un empereur à pantalon rouge», comme l'a