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Собрание сочинений в шести томах. Том 6. Проза, письма

бы прельщен;

Беспокойство и прохлада

Были б вечный мой закон;

Не искал бы я забвенья

В дальном северном краю;

Был бы волен от рожденья

Жить и кончить жизнь мою! —

— Voici une autre; ces deux pièces vous expliqueront mon état moral mieux que j’aurais pu le faire en prose;

Конец! как звучно это слово!*

Как много, — мало мыслей в нем!

Последний стон — и всё готово

Без дальних справок; — а потом?

Потом вас чинно в гроб положут

И черви ваш скелет обгложут,

А там наследник в добрый час

Придавит монументом вас;

Простив вам каждую обиду,

Отслужит в церкви панихиду,

Которой — (я боюсь сказать)

Не суждено вам услыхать;

И если вы скончались в вере

Как христианин, то гранит

На сорок лет по крайней мере

Названье ваше сохранит,

С двумя плачевными стихами,

Которых, к счастию, вы сами

Не прочитаете вовек.

Когда ж чиновный человек

Захочет место на кладбище,

То ваше тесное жилище

Разроет заступ похорон

И грубо выкинет вас вон;

И может быть из вашей кости,

Подлив воды, подсыпав круп,

Кухмейстер изготовит суп —

(Всё это дружески, без злости).

А там голодный аппетит

Хвалить вас будет с восхищеньем;

А там желудок вас сварит,

А там — но с вашим позволеньем

Я здесь окончу мой рассказ;

И этого довольно с вас.

— Adieu… je ne puis plus vous écrire, la tête me tourne à force de sottises; je crois que c’est aussi la cause qui fait tourner la terre depuis 7000 ans, si Moïse n’a pas menti.

Mes compliments à tout le monde.

— Votre ami le plus sincère

M. Lerma.

<См. перевод в примечаниях*>

Лопухиной М. А., 2 сентября 1832*

<Pétersbourg> 2 Septembre. <1832 r.>

Dans ce moment même je commence à dessiner quelque chose pour vous; et je vous l’enverrai peut-être dans cette lettre — savez vous, chère amie, comment je vous écrirai — par moments! — une lettre durera quelquefois plusieurs jours, — une pensée me viendra-t-elle je l’inscrirai; quelque chose de remarquable se gravera-t-il dans mon esprit — je vous en ferai part — êtes-vous contente de ceci? —

Voilà plusieures semaines déjà que nous sommes séparés*, peut-être pour bien longtemps, car je ne vois rien de trop consolant dans l’avenir, et pourtant je suis toujours le même, malgré les malignes suppositions de quelques personnes que je ne nommerai pas. — Enfin, pensez vous que j’ai été aux anges de voir Наталью Алексеевна*, parce qu’elle vient de nos contrées: — car Moscou est et sera toujours ma patrie. — J’y suis né, j’y ai beaucoup souffert, et j’y ai été trop heureux! — ces trois choses auraient bien mieux fait de ne pas arriver… mais que faire!

Mademoiselle Annette* m’a dit qu’on n’avait pas effacé la célèbre tête sur la muraille*! — pauvre ambition! — cela m’a réjoui… et encore comment! — cette drôle passion de laisser partout des traces de son passage! — une idée d’homme, quelque grande qu’elle soit vaut-elle la peine d’être répétée dans un objet matériel, avec le seul mérite de se faire comprendre à l’âme de quelques’uns; — il faut que les hommes ne soient pas nés pour penser, puis qu’une idée forte et libre est pour eux chose si rare! —

Je me suis proposé pour but de vous enterrer sous mes lettres et mes vers; cela n’est pas bien amical ni même philantropique, mais chacun doit suivre sa destination.

Voici encore des vers, que j’ai faits au bord de la mer:

Белеет парус одинокой

В тумане моря голубом; —

Что ищет он в стране далекой?

Что кинул он в краю родном?

Играют волны, ветер свищет,

И мачта гнется и скрыпит;

Увы! — он счастия не ищет,

И не от счастия бежит! —

Струя под ним светлей лазури,

Над ним луч солнца золотой: —

А он, мятежный, просит бури,

Как будто в бурях есть покой!

— Adieu donc, adieu — je ne me porte pas bien: un songe heureux, un songe divin m’a gâté la journée… je ne puis ni parler, ni lire, ni écrire — chose étrange que les songes! une doublure de la vie, qui souvent est plus agréable que la réalité… car je ne partage pas du tout l’avis de ceux qui disent que la vie n’est qu’un songe; je sens bien fortement sa réalité, son vide engageant! — je ne pourrai jamais m’en détacher assez pour la mépriser de bon cœur; car ma vie — c’est moi, moi, qui vous parle, — et qui dans un moment peut devenir rien, un nom, c’est à dire encore rien. — Dieu sait, si après la vie, le moi existera! C’est terrible, quand on pense qu’il peut arriver un jour, où je ne pourrai pas dire: moi! — à cette idée l’univers n’est qu’un morceau de boue. —

Adieu; n’oubliez pas de me rappeler au souvenir de votre frère et de vos sœurs — car je ne suppose pas ma cousine* de retour. —

— Dites moi, chère miss Mary, si monsieur mon cousin Evreïnoff* vous a rendu mes lettres; et comment vous le trouvez, car dans ce cas je vous choisis pour mon thermomètre.

— Adieu —

Votre dévoué Lerma.

P. S. J’aurais bien voulu vous faire une petite question* — mais elle se refuse de sortir de ma plume. — Si vous me dévinez — bien, je serai content; — si non — alors, cela veut dire que si même je vous avais dit la question, vous n’y auriez pas su répondre.

C’est le genre de question dont peut-être vous ne vous doutez pas! —

<См. перевод в примечаниях*>

Лопухиной М. А., около 15 октября 1832*

11. М. А. Лопухиной

<Петербург, около 15 октября 1832 г.>

Je suis extrêmement fâché que ma lettre pour ma cousine soit perdue ainsi que la vôtre pour grand’maman; — ma cousine pense peut-être que j’ai fait le paresseux, ou que je mens en disant que j’ai écrit; mais ni l’un ni l’autre ne serait juste de sa part; puisque je l’aime beaucoup, trop pour m’esquiver par un mensonge, et que, à ce que vous pouvez lui attester, je ne suis pas paresseux à écrire; je me justifierai peut-être avec ce même courrier, et si non, je vous prie de le faire pour moi; après-demain je tiens examen, et suis enterré dans les mathématiques. — Dites lui de m’écrire quelquefois; ses lettres sont si aimables.

Je ne puis pas m’imaginer encore, quel effet produira sur vous ma grande nouvelle; moi, qui jusqu’à présent avais vécu pour la carrière littéraire, après avoir tant sacrifié pour mon ingrat idole, voilà que je me fais guerrier; — peut-être est-ce le vouloir particulier de la providence! — peut-être ce chemin est-il le plus court; et s’il ne me mène pas à mon premier but, peut-être me ménerat-il au dernier de tout le monde. Mourir une balle de plomb dans le cœur, vaut bien une lente agonie de vieillard; — aussi, s’il y a la guerre, je vous jure par dieu d’être le premier partout. — Dites je vous en prie, à Alexis* que je lui enverrai un cadeau dont il ne se doute pas; il avait il y a longtemps désiré quelque chose de semblable; et je lui envoie la même chose, seulement dix fois mieux; — maintenant je ne lui écris pas, car je n’ai pas le temps; dans quelques jours l’examen; une fois entré je vous assomme de lettres, et je vous conjure tous, et toutes, de me riposter; — mademoiselle Sophie* m’a promis de m’écrire aussitôt après son arrivée; le saint du Voronège lui aurait-il conseillé de m’oublier?* — dites lui que je voudrais savoir de ses nouvelles, — Que coûte une lettre? — une demi-heure! et elle n’entre pas à l’école des guardes; — vraiment je n’ai que la nuit; — vous, c’est autre chose; il me parait que, si je ne vous communique pas quelque chose d’important, arrivé à ma personne, je suis privé de la moitié de ma résolution. — Croyez ou non, mais cela est tout-à-fait vrai; je ne sais pourquoi, mais lorsque je reçois une lettre de vous, je ne puis m’empêcher de répondre tout de suite, comme si je vous parlais.

Adieu donc, chère amie; je ne dis pas au revoir, puisque je ne puis espérer de vous voir ici, et entre moi et la chère Moscou il y a des barrières insurmontables, que le sort semble vouloir augmenter de jour en jour. — Adieu, ne soyez pas plus paresseuse que vous n’avez été jusqu’ici, et je serai content de vous; maintenant j’aurai besoin de vos lettres plus que jamais: enfermé comme <je> serai, cela sera ma plus grande jouissance; cela seul pourra relier mon passé avec mon avenir, qui déjà s’en vont chacun de son côté, en laissant entre eux une barrière de 2 tristes, pénibles années*; prenez sur vous cette tâche ennuyeuse, mais charitable, et vous empècherez une vie de se démolir; — à vous seule je puis dire tout ce que je pense, bien ou mal, ce que j’ai déjà prouvé par ma confession; et vous ne devez pas rester en arrière; vous ne devez pas — car ce n’est pas une complaisance que je vous demande, mais un bienfait. — J’ai été inquiet il y a quelques jours, maintenant je ne le suis plus: tout est fini; j’ai vécu, j’ai mûri trop tôt; et les jours que vont suivre seront vides de sensations…

Он был рожден для счастья, для надежд*

И вдохновений мирных! — но безумный

Из детских рано вырвался одежд

И сердце бросил в море жизни шумной;

И мир не пощадил — и бог не спас! —

Так сочный плод до времени созрелый

Между цветов висит осиротелый;

Ни вкуса он не радует, ни глаз;

И час их красоты — его паденья час! —

И жадный червь его грызет, грызет,

И между тем как нежные подруги

Колеблются на ветках — ранний плод

Лишь тяготит свою… до первой вьюги!

— Ужасно стариком быть без седин; —

Он равных не находит; за толпою

Идет, хоть с ней не делится душою; —

Он меж людьми ни раб, ни властелин,

И всё, что чувствует, он чувствует один!

Adieu — mes poclony* à tous — adieu, ne m’oubliez pas.

M. Lermantoff.

P. S. Je n’ai jamais rien

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бы прельщен; Беспокойство и прохлада Были б вечный мой закон; Не искал бы я забвенья В дальном северном краю; Был бы волен от рожденья Жить и кончить жизнь мою! —