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Собрание сочинений в шести томах. Том 6. Проза, письма

у него обедаю; он был со мною очень любезен: — вот всё, что я могу вам сказать про мою здешнюю жизнь; еще прибавлю, что я от здешнего воздуха потолстел в два дни; решительно Петербург мне вреден; может быть, также я поздоровел оттого, что всю дорогу пил горькую воду, которая мне всегда очень полезна. Скажите пожалуста от меня Екиму Шангирею*, что я ему напишу перед отъездом отсюда и кое-что пришлю. — Вероятно Сашенькина свадьба уж была и потому прошу вас ее поздравить от меня; а Леокадии* скажите от меня, что я ее целую и желаю исправиться, и быть как можно осторожнее вообще.

Прощайте, милая бабушка, будьте здоровы, и уверены что бог вас вознаградит за все печали. Целую ваши ручки, прошу вашего благословения и остаюсь

покорный внук

М. Лермонтов.

Арсеньевой Е. А., 9-10 мая 1841*

<Ставрополь, 9-10 мая 1841 г.>

Милая бабушка,

я сейчас приехал только в Ставрополь и пишу к вам; ехал я с Алексеем Аркадьевичем, и ужасно долго ехал, дорога была прескверная, теперь не знаю сам еще, куда поеду; кажется, прежде отправлюсь в крепость Шуру*, где полк, а оттуда постараюсь на воды. Я, слава богу, здоров и спокоен, лишь бы вы были так спокойны, как я: одного только и желаю; пожалуста оставайтесь в Петербурге: и для вас и для меня будет лучше во всех отношениях. Скажите Екиму Шангирею*, что я ему не советую ехать в Америку, как он располагал, а уж лучше сюда на Кавказ. Оно и ближе и гораздо веселее.

Я всё надеюсь, милая бабушка, что мне всё-таки выйдет прощенье, и я могу выйти в отставку.

Прощайте, милая бабушка, целую ваши ручки и молю бога, чтоб вы были здоровы и спокойны, и прошу вашего благословения. —

Остаюсь п<окорный> внук Лермонтов.

Карамзиной С. Н., 10 мая 1841*

<Stavropol> Le 10 mai <1841 r.>

Je viens d’arriver à Stavropol, chère M-elle Sophie, et je reparts le jour même pour l’expédition avec Stolipine Mongo. Souhaitez moi du bonheur et une légère blessure, c’est tout ce que l’on peut me souhaiter de mieux. J’espère que cette lettre vous trouvera encore à St. Pétersbourg et qu’au moment où vous la lirez je monterai à la brèche de Черкей. Comme vous avez de profondes connaissances en géographie je ne vous engage pas à regarder la carte, pour savoir où c’est; mais pour aider votre mémoire je vous dirai que c’est entre la mer Caspienne et la mer Noire, un peu au sud de Moscou et un peu au nord de l’Egypte, et surtout assez près d’Astracan, que vous connaissez si bien.

Je ne sais si cela durera; mais pendant mon voyage j’ai été possédé du démon de la poésie, idem, des vers. J’ai rempli d’à moitié un livre que m’a donné Odoevsky*, ce qui m’a porté bonheur probablement; je suis allé jusqu’à faire des vers français, — oh! dépravation! Si vous voulez je vous les écrirai ici; ils sont très jolis pour des premiers vers; et dans le genre de Parny, si vous le connaissez.

L’attente

Je l’attends dans la plaine sombre;

Au loin je vois blanchir une ombre,

Une ombre, qui vient doucement…

Eh non! — trompeuse espérance! —

C’est un vieux saule, qui balance

Son tronc desséché et luisant.

Je me penche, et longtemps l’écoute;

Je crois entendre sur la route

Le son, qu’un pas léger produit…

Non, ce n’est rien! C’est dans la mousse

Le bruit d’une feuille, que pousse

Le vent parfumé de la nuit.

Rempli d’une amère tristesse,

Je me couche dans l’herbe épaisse

Et m’endors d’un sommeil profond…

Tout-à-coup, tremblant, je m’éveille:

Sa voix me parlait à l’oreille,

Sa bouche me baisait au front.

Vous pouvez voir par ceci quelle salutaire influence a eu sur moi le printemps, saison enchantée, où l’on a de la boue jusqu’aux oreilles, et le moins de fleurs possible. — Donc, je pars ce soir: je vous avouerai que je suis passablement fatigué de tous ces voyages qui paraissent devoir se prolonger dans l’éternité. — J’ai voulu écrire encore à quelques personnes à Pétersbourg, entre autres à M-me Smirnoff*, mais je ne sais si cette action téméraire lui serait agréable, voilà pourquoi je m’abstiens. Si vous me répondez, adressez à Stavropol, в штаб генерала Грабе* — je me suis arrangé pour qu’on m’envoye mes lettres — adieu; mes respects je vous prie à tous les vôtres; et encore adieu — portez vous bien, soyez heureuse et ne m’oubliez pas.

T<out> à V<ous> Lermontoff.

<См. перевод в примечаниях*>

Арсеньевой Е. А., 28 июня 1841*

<Пятигорск> Июня 28 <1841 г.>

Милая бабушка,

Пишу к вам из Пятигорска куды я опять заехал и где пробуду несколько времени для отдыху. Я получил ваших три письма вдруг и притом бумагу от Степана* насчет продажи людей, которую надо засвидетельствовать и подписать здесь; я это всё здесь обделаю и пошлю.

Напрасно вы мне не послали книгу графини* Растопчиной*; пожалуста, тотчас по получении моего письма пошлите мне ее сюда в Пятигорск. Прошу вас также, милая бабушка, купите мне полное собрание сочинений Жуковского последнего издания* и пришлите также сюда тотчас. Я бы просил также полного Шекспира, по-англински, да не знаю, можно ли найти в Петербурге; препоручите Екиму. Только пожалуйста поскорее; если это будет скоро, то здесь еще меня застанет.

То, что вы мне пишите о словах г. Клейнмихеля, я полагаю еще не значит, что мне откажут отставку, если я подам; он только просто не советует; а чего мне здесь еще ждать?

Вы бы хорошенько спросили только выпустят ли если я подам.

Прощайте, милая бабушка, будьте здоровы и покойны; целую ваши ручки, прошу вашего благословения и остаюсь покорный внук

М. Лермонтов.

Письма к Лермонтову

Лопухина — Лермонтову М. Ю., 12 октября 1832*

Le 12 Octorbe, Moscou <1832 г.>

Votre lettre, datée de trois de ce mois, vient de me parvenir*, je ne savais pas, que ce jour-là fut celui de votre naissance, je vous en félicite, mon cher, quoique un peu tard. Je ne saurai vous exprimer le chagrin que m’a causé la mauvaise nouvelle* que vous me donnez. Comment, après tant de peines et de travail se voir entièrement frustré de l’espérance d’en recueillir les fruits, et se voir obligé de recommencer tout un nouveau genre de vie? ceci est véritablement désagréable. Je ne sais, mais je crois toujours que vous avez agi avec trop de précipitation, et si je ne me trompe ce parti a dû vous être suggéré par M-r Alexis Stolipine*, n’est ce pas?

Je conçois aisément, combien vous devez être dérouté par ce changement, car vous n’avez jamais été habitué au service militaire; mais à présent, comme toujours, l’homme propose et Dieu dispose, et soyez fortement persuadé que ce qu’il propose, dans sa sagesse infinie, est certainement pour notre bien. Dans la carrière militaire vous avez tout aussi bien les moyens de vous distinguer; avec de l’esprit et de la capacité on sait se rendre heureux partout; d’ailleurs combien de fois ne m’avezvous pas dit, que si la guerre s’allumait, vous ne voudriez pas rester oisif, eh bien! vous voilà pour ainsi dire jeté par le sort dans le chemin qui vous offre les moyens de vous distinguer et de devenir un jour un guerrier célèbre. Ceci ne peut pas empêcher que vous vous occupiez de poésie; pourquoi donc? l’un n’empêche pas l’autre, au contraire, vous ne ferez qu’un plus aimable militaire.

Voici, mon cher, maintenant le moment le plus critique pour vous, pour Dieu, rapellez-vous autant que possible la promesse que vous m’avez faite avant de partir. Prenez garde de vous lier trop tôt avec vos camarades, connaissez les bien avant de le faire. Vous êtes d’un bon caractère, et avec votre cœur aimant vous serez pris tout d’abord; surtout évitez cette jeunesse qui se fait merveilles de toutes sortes de bravades, et une espèce de mérite de sottes fanfaronnades. Un homme d’esprit doit être au-dessus de toutes ces petitesses; ce n’est pas là du mérite, tout au contraire, ce n’est bon que pour les petits esprits; laissez leur cela, et suivez votre chemin.

Pardon, mon cher ami, si je m’avise de vous donner de ces conseils; mais ils me sont dictés par l’amitié la plus pure, et l’attachement que je vous porte fait, que je vous désire tout le bien possible; j’espère que vous ne vous facherez pas contre dame-prèche-morale, et que tout au contraire vous lui en saurez gré, je vous connais trop pour en douter.

Vous ferez bien de m’envoyer comme vous le dites, tout ce que vous avez écrit jusqu’à présent; vous êtes bien sûr que je garderai fidèlement ce dépôt, que vous serez enchanté de retrouver un jour. Si vous continuez d’écrire, ne le faites jamais à l’école, et n’en faites rien voir à vos compagnons, car quelque fois la chose la plus innocente occasionne notre perte. Je ne comprends pas, pourquoi vous recevez si rarement de mes lettres? Je vous assure que je ne fais pas la paresseuse, et que je vous écris souvent et longuement. Votre service ne m’empêchera pas de vous écrire comme à l’ordinaire, et j’adresserai toujours mes lettres à leur encienne adresse; dites-moi, ne faudrait-il pas que je les mette au nom de grand’maman.

J’espère, que parce que vous serez à l’école, ce ne sera pas un empêchement pour que vous m’écriviez de votre côté; si vous n’aurez pas le temps de le faire chaque semaine, eh bien! dans deux semaines une fois; mais je vous en prie, n’allez pas me priver de cette consolation.

Courage, mon cher, courage! ne vous laissez pas abattre par un mécompte, ne désespérez pas, croyez-moi que tout ira bien. Ce ne sont pas des phrases de consolation que je vous offre là, non, pas du tout; mais il y a un je ne sais quoi, qui me dit que tout ira bien. Il est vrai que maintenant nous ne nous verrons pas avant deux ans; j’en suis vraiment désolée pour moi, mais… pas pour vous, cela vous fera du bien, peut-être. Dans deux ans on a le temps de guérir et de devenir tout-à-fait raisonnable*.

Croyez-moi, je n’ai

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у него обедаю; он был со мною очень любезен: — вот всё, что я могу вам сказать про мою здешнюю жизнь; еще прибавлю, что я от здешнего воздуха потолстел в