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Полное собрание сочинений. Том 20. Статьи из Колокола и другие произведения 1867-1869 годов

на штыки, седые генералы — Катков и Краевский, воспевающие бранную царицу, стальную щетину и исполина, послушного царю…*

Немую Россию Николая не любили, не знали и боялись, как какую-то неизвестную, дикую силу, раздавившую 14-е декабря, переехавшую Польшу, враждебную всему свободному, воору¬женную с ног до головы и злобно смотрящую на Европу двумя пулями вместо глаз. Под конец николаевской эпохи Европа узнала, что Россия не так сильна, как казалось. Ее стали меньше бояться, меньше ненавидеть, ее хотели узнать. Реакция в Европе еще до войны уравняла ее с нами, хотя она и не сознавалась в этом. Это было то время, когда мы громко и гордо проповедовали Россию возникающую перед склонявшимся в темные тучи солнцем Запада…

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Дикое усмирение Польши, добивание страны побежденной, казнь и каторга военнопленных, узаконенный грабеж, преследование языка, преследование религии, насильственное обрусение края — не русского, католического, тянущего всеми силами к Западу, вздуло во второй раз все тлевшие ненависти.

Имеет ли Запад, именно теперь, право бросать камни в других, садиться судьей и продолжать свой монополь защиты угнетенных и утешителя скорбящих,— мы не станем разбирать в этой статье. Мы имеем теперь возможность говорить с ним не за глаза — ив робкой, уклончивой неоткровенности он вряд ли упрекнет нас. Дело в том, что обвинения справедливы — откуда бы они ни шли, для нас от этого не легче.

Возрожденную ненависть поддерживает и разжигает казенный журнализм. Его цинизм, его лицемерие действительно переходят все пределы. Бунтуя явно, открыто австрийских славян, турецких греков, он не только оправдывает все полицейские насилия в Польше, но вызывает, подсказывает меры, до которых правительство не дошло бы своим умом*. Без доносов нет статьи, нет полемики. Принимая это полуофициальное юродство и распутство за последнее слово России, на нас смотрят с ужасом и отвращением. Есть вещи, которых старая цивилизация не говорит, и действительно их наглое высказывание чуть ли не хуже самого дела.

Как же не ненавидеть страну, в которой чуть ли не последний честный издатель проповедует истребление католичества *, в которой правительство наказывает «строптивых» поляков, делая их русскими, и тем же хочет наградить верную прислугу свою из немцев?

Конечно, нас трудно обвинить в любви к папству и в нежности к балтийским ритерам и бюргерам, но, читая эти православные варварства, так и желал бы, чтоб эта чудовищная империя раздробилась на части.

Оттого, что ненависть заслужена, что обвинения справедливы, оттого-то мы и хотим поднять нашу речь.

Нас душит, нам щемит сердце, что посторонние нас судят исключительно по патриотическому приапизму «Моск. ведомостей» и их переложению на петербургский Голос с взморья*; нам больно, мы краснеем, думая, что в православном ебертизме

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видят не бессмыслицы прокаженного, а выражение общего мнения*. Нам досадно, что в Европе не знают, что за редакционными съезжими выслуживающихся журналистов, за схимни-

ческими чуланами богобеснующихся кликуш, за зелеными столами петербургских канцелярий и «ломберными» Английских клубов растет другая Россия,— Россия надежд и юных сил, которая не отвечает за черные дела, втесненные ей во время ее малолетства опекунами, ни за черные слова подкупленных

ими стряпчих.

От имени входящих в совершеннолетие и не имеющих ни языка дома, пи органа за границей мы являемся с поднятой головой и с свободной речью защитниками нашей России перед судьями старого мира.

Ницца, 1 декабря 1867.

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UN FAIT PERSONNEL

La nécessité de recommencer encore une fois une série de publications sur la Russie devenait de plus en plus évidente, lorsqu’un événement extérieur mit fin à toutes les indécisions.

J’étais loin de Genève lorsque le Congrès de la Paix allait s’ouvrir. Mes amis m’invitaient; des personnes que j’estime désiraient ma présence — toutes mes sympathies sont pour la paix. Mon premier élan était de faire ma malle et de partir; mais après un moment de réflexion, un tout autre sentiment commença à se faire jour.

Si j’avais été à Genève, ce doute ne se serait pas produit, il n’en aurait pas eu le temps; j’aurais agi comme mes amis, sauf à me repentir après. Me trouvant par hasard loin de là, je pouvais scruter jusqu’au fond, et après un travail pénible je me suis décidé à m’abstenir.

L’idée du Congrès était tellement juste que je m’empressai, un des premiers, de signer mon nom sur une liste d’adhésion. Je désirai au Congrès tout le succès possible, et je craignais sincèrement une non-réussite matérielle ou morale; je tremblais qu’on ne constatât la faiblesse numérique des adhérents, qu’on ne s’aperçût du vague des idées des vieux partis, qui souvent se bornent au dévouement, sans formuler la marche des choses, à ces sympathies généreuses, qui ont voulu tant de bien à l’humanité et ont laissé passer tant de mal.

Ces considérations ne pouvaient que m’engager d’aller à Genève.

Un tout autre scrupule m’est venu en attendant. Je trouvais une telle recrudescence d’animosité contre la Russie dans les journaux démocratiques, dans des brochures patronnées par eux, que je

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m’arrêtai tout court devant une question qui me bouleversa.

Je me demandai: n’y a-t-il pas un mensonge involontaire, inconscient dans nos rapports avec la démocratie occidentale, un mensonge de bienveillance, de délicatesse, de ménagements d’un côté — d’égards, d’humilité de l’autre, mais toujours un mensonge?

Peut-être oui.

Après ce peut-être il m’était impossible d’aller à Genève, ou il fallait y aller exclusivement avec l’intention d’accuser la non-sincérité de nos rapports, et de chercher les moyens de les changer ou de les rompre. Serait-ce à propos? M’aurait-on accordé la parole sur un sujet qui sortait évidemment du programme? Si on m’invitait, ce n’est pas en qualité de Russe, mais dans la profonde conviction que je suis Russe le moins possible, et c’est ce que je ne pouvais, ne voulais, ne devais accepter.

Si j’étais comme ce bon, ce brave, cet excellent vieillard russe Chamerovzoff, qui a voué une quarantaine d’années à l’émancipation des noirs et qui vient chaque année, en qualité de président de la Société fondée à Londres du temps de Wilber-force, dont il était ami, faire son rapport et parler comme philanthrope en général et philonègre spécialement, je n’aurais eu aucun scrupule non plus d’aller au Congrès de Genève. Mais moi je ne suis pas si humanitaire, je n’ai aucune spécialité exotique, j’appartiens par toutes les fibres de mon cœur au peuple russe; je travaille pour lui, il travaille en moi, et cela n’est pas une réminiscence historique, un instinct aveugle, un lien de sang, mais la conséquence de ce que je vois dans le peuple russe, à travers l’écorce et le brouillard, à travers le sang et la rougeur des incendies, à travers l’ignorance du peuple et la civilisation du tzar, — une grande puissance, un grand élément qui entre dans l’histoire de front avec la révolution sociale, vers laquelle le vieux monde ira volensnolens, s’il ne veut périr ou s’ossifier.

Etait-il possible d’accepter la position de tolérance individuelle, exceptionnelle, que nous fait l’hospitalité occidentale?

Il fut un temps où les Russes, trop écrasés, trop malheureux, paraissaient abattus et confus devant les fiers républicains futurs de la France et les profonds libres-penseurs de l’Allemagne.

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Depuis, les constellations se sont fortement changées. Si nous n’avons pas eu la force et le temps de transplanter, dans notre climat âpre et dur, les frêles libertés des institutions occidentales— le despotisme militaire, le gouvernement du bon plaisir, la police souveraine et sans contrôle, l’absence de la sécurité personnelle, ont poussé de telles racines dans le sol du continent, qu’une égalité complète s’est établie entre nous, sauf la différence qui existe entre des hommes qui désirent sortir d’un enclos et d’autres qui y sont à peine entrés… .

Comment donc expliquer l’acharnement redoublé avec lequel on nous jette la pierre?

Je pensai quelquefois que les anathèmes virulents qu’on fulminait exclusivement sur le despotisme russe n’étaient qu’une manière d’attaquer le monstre en général, et que n’osant s’en éprendre au maître de la maison, on s’abattait sur le voisin… — Mais il fallut en revenir. Les publicistes, les hommes de notre siècle, les représentants de l’opinion, les sages du temps, montrent tout indignés, au doigt, notre carcan — sans s’apercevoir que leur main porte une chaîne.

Nulle part l’aristocratie ne blesse tant que dans l’enceinte d’une prison; imitons l’égalité des condamnés devant la camisole et travaillons à nous affranchir.

Une partie de la faute, il faut l’avouer, pèse sur nous. Nous avons laissé faire, nous n’avons pas relevé des fautes criantes, nous nous sommes mollement défendus. Nous avons laissé croître les erreurs qui ont faussé le reste des notions claires sur le sujet.

L’urgence de nouvelles publications était évidente.

Je ne voulais pas laisser ignorer à mes amis les raisons de mon absence du Congrès, et j’écrivis à ce sujet à M. Barni. Dans la grande bagarre des affaires, il a oublié de mentionner ma lettre, et il a très

bien fait. Le Congrès avait bien d’autres préoccupations qui prenaient ses moments orageux et comptés.

Dans cette lettre je faisais part de l’intention de remettre, encore une fois, la question russe sur le tapis, en essayant la publication d’un recueil.

Bientôt l’idée d’un recueil nous parut insuffisante, et nous nous sommes décidés, Ogareff et moi, à publier le Kolokol en français, avec un supplément russe.

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Nous en faisons l’essai maintenant. L’accueil que trouveront nos premières feuilles décidera si nous devons continuer.

ПЕРЕВОД

ЛИЧНЫЙ ВОПРОС

Необходимость возобновления ряда изданий, посвященных России, становилась все более и более очевидной, когда одно внешнее событие положило конец всем сомнениям.

Я находился далеко от Женевы, когда готовилось открытие Конгресса мира. Мои друзья приглашали меня; уважаемые мною люди желали, чтобы я присутствовал*; все мои симпатии — на стороне мира. Первым моим побуждением было уложить вещи и выехать; однако после минутного раздумья совсем иное чувство стало брать во мне верх.

Если б я был в Женеве, то колебания эти не возникли бы, для них не оставалось бы времени; я поступил бы так же, как и мои друзья, чтобы впоследствии в этом раскаяться*. Случайно оказавшись вдалеке, я смог до конца все взвесить, и после тяжелой внутренней борьбы я решил воздержаться.

Идея Конгресса была столь справедлива, что я поспешил, одним из первых, поставить свое имя в списке его участников. Я желал Конгрессу самого полного

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на штыки, седые генералы — Катков и Краевский, воспевающие бранную царицу, стальную щетину и исполина, послушного царю...* Немую Россию Николая не любили, не знали и боялись, как какую-то неизвестную, дикую