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Полное собрание сочинений. Том 20. Статьи из Колокола и другие произведения 1867-1869 годов

comme Louis Blanc. Mais cela n’est rien encore, et nous ne demandons pas mieux que d’avoir beaucoup d’influence sur la marche du gouvernement de Pétersbourg. La feuille sérieuse ajoute que le véritable chef, le père suprême, «l’incitateur» de tout le mouvement en Russie, c est Katkoff — Katkoff, cette triste figure du journalisme policier que nous avons fait connaître à l’Europe comme l’ennemi le plus acharné du mouvement socialiste et libéral en Russiexxv[25]; cette vessie gonflée par le sang polonais, qui se dégonfle;

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ce] dénonciateur, ce calomniateur — qu’il soit le chef du parti d’action en Russie. Allons donc!xxvi[26]

Tout ce qu’il y a en Russie de jeune, de fort, de dévoué; tout ce qui a un avenir sérieux, tout ce qui va à l’accomplissement des grandes destinées, appartient, d’une manière ou d’autre, à ce parti communiste auquel vous donnez ce titre par haine pour le socialisme, auquel vous mêlez les Mouravioff et les Kaufmann par haine pour la Russie; auquel vous donnez pour chef Katkoff par haine pour nous,—c’est-à-dire pour la minorité qui travaille pour l’émancipation du peuple russe, et qui ne renie pas son origine. Et qu’entendez-vous par communisme russe? Est-ce celui de Gracchus Babœuf —ou de Thomas Morus — ou du pèreCabet?

Faut-il, encore une fois, vous dire qu’il n’y a rien de commun entre les rêves de vos utopistes et notre droit réel à la terre. Nous n’avons jamais nié la propriété, comme nous n’avons jamais fait un article de foi, un dogme de théologie du droit absolu, affranchi de tout devoir d’en user et abuser.

Nous ne pouvons pas forcer à lire ce que nous publions, mais nous protesterons chaque fois que la haine ou le manque de savoir dépassera toutes les bornes.

Il y a quelques jours, j’ai écrit à un homme pour qui j’ai une estime sans bornes: «Il n’y a pas de spectacle plus triste que de voir frapper les hommes qui ne répondent pas. Ce n’est pas une lutte — mais une punition».

Les temps où l’on parlait de la Russie comme d’un scélérat absent — et que l’on condamnait par contumace — sont passés.

ПЕРЕВОД

ПУТАНИЦА

Мы, русские, находимся в совершенно исключительном положении по отношению к нашим врагам — друзьям брат-

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ства народов. У них есть против нас непобедимое оружие. Классики во всем и, как всегда, римляне, они закрывают глаза, наподобие patres conscripti в деле Сципиона, и совсем не знакомятся с документами *.

Мы же стараемся, со всей наивностью младших братьев, предъявлять наши грамоты, наши права. Мы пишем брошюры, мы переводим статьи, мы издаем журнал и смиренно пригла¬шаем старших на минутку спуститься со своей вершины и хотя бы поверхностно ознакомиться с нашими делами.

Нет, — говорит дух святой, — я не спущусь! *

Им достаточно возвышенной реторики. Преизбыток свободы и прав, которыми они пользуются у себя на родине, делает их высокомерными и черствыми.

Некий «современник», как говорят англичане,— некий серьезный «современник», — сообщает, что «коммунистическая и захватническая партия в России пользуется большим влия¬нием на правительство». Ну вот и мы превращены в военщину, наподобие французов, а император Александр — в коммуниста, наподобие Луи Блана. Но это еще пустяки, мы лучшего и не желаем, как оказывать большое влияние на деятельность петербургского правительства. Серьезная газета прибавляет, что подлинным руководителем, отцом всевышним, «возбудителем» всего общественного движения в России является Катков — Катков, эта плачевная фигура полицейского журнализма, с которой мы ознакомили Европу как с самым ожесточенным врагом социалистического и свободолюбивого движения в Россииxxvii[27]; этот прыщ, раздувшийся от польской крови и по-немному опадающий; этот доносчик, клеветникруководитель прогрессивной партии в России. Да полноте же!xxviii[28]

Все, что есть в России юного, сильного, преданного; все, что обещает серьезное будущее, все, что устремлено к сверше-

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нию великих судеб, — связано, тем или иным образом, с коммунистической партией; название это вы присваиваете ей из ненависти к социализму, к ней вы припутываете Муравьевых и Кауфманов из ненависти к России; ей вы в качестве вождя приписываете Каткова из ненависти к нам—т. е. к меньшинству, работающему для освобождения русского народа и не отрекаю¬щемуся от своего происхождения. Что подразумеваете вы под русским коммунизмом? Коммунизм ли это Гракха Бабёфа — или Томаса Мора — или же отца Кабэ?

Надобно ли повторить вам снова, что нет ничего общего между мечтами ваших утопистов и нашим реальным правом на землю? Мы никогда не отрицали собственности, подобно тому как мы никогда не превращали в догмат веры, в богословское учение абсолютное право, освобожденное от всякого долга, пользование и злоупотребление этой собственностью.

Мы не можем заставить читать то, что мы издаем, но мы будем протестовать каждый раз, когда ненависть или невежество перейдет все границы.

Несколько дней тому назад я писал одному человеку, к которому питаю безграничное уважение: «Нет грустнее зрелища, чем видеть, как бьют безответных людей. Это не борьба — это наказание»*.

Времена, когда о России говорили как об отсутствующем -злодее и выносили ей приговор заочно, — уже миновали.

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COMMUNISME RUSSE

A propos de l’Imbroglio et du communisme, nous croyons bien faire en publiant une lettre que nous avons adressée, il y a quelques mois, à un jeune ami tedesque.

Cher ami,

Je vous aime beaucoup; mais, enfin, franchement parlant, vos lettres ne me désennuient pas.

Il y a près de dix ans que vous me faites les mêmes questions, les mêmes objections. Vous recevez de moi les mêmes réponses et les mêmes réfutations J’ai pensé que vous alliez m’oublier amicalement dans ma retraite italienne; pas du tout, vous me déterrez pour me lancer une épître sur votre semper idem, sur le wmmunisme russe.

Parlons donc, de grâce, sur notre touranisme — c’est plus récent et cela prête mieux à la poésie; Henri Martin en a fait une Henriade, une épopée de l’avenir, presque une croisade turque. Votre mal périodique me fait penser à un vieux général que je connaissais à Moscou (j’ai déjà raconté cette histoire). Il avait un intendant qui, faisant une affaire pour son propre compte, eut un procès avec la couronne et le perdit. Lui n’ayant pas d’argent, on s’en prit au général, et le Sénat décida: «Comme le général… un tel a donné une procuration à un tel, il est responsable de la perte telle, et conséquemment doit payer…» Le général répondit que, comme il n’avait pas donné de procuration pour aucune atiaire pareille, il ne paierait pas. Le Sénat reçut la réponse, et, un an ou deux après, envoya, par la police, une notification au *eux général, dans laquelle il était dit: «Comme le général… un tel a donné une procuration… etc.» — Le général répondit:

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«Comme je n’ai pas donné de procuration…, etc.» — Ce jeu durait encore lorsque j’ai quitté la Russie.

C ‘est le type de nos discussions avec vous et vos amis.

Voyons, encore une fois, de quoi s’agit-il?

Vous ne pouvez nous pardonner la facilité d’une solution simple, venant, pour ainsi dire, tout naturellement de notre sol, — d’une des plus grandes questions de l’ordre social.

Cela ne vous va pas que la Russie, le pays classique du despotisme, possède des éléments dans son organisation rudimentaire, dans sa manière traditionnelle de vivre, — des éléments qui, légalement sanctionnés et scientifiquement développés, donnent une possibilité palpable de réduire le prolétariat à un minimum, qui se perd dans le nombre, et cela sans secousse ni cataclysme.

Eh bien! caro mio, accoutumez-vous à cela. On a assez cité la Russie pour le knout et le tzar, citez-la maintenant pour son droit à la terre, pour son organisation agraire. Comme consolation, nous vous recommandons de la nommer thuranienne, asiatique.

Que voulez-vous? Tempora mutantur. Il y a vingt, trente ans de cela, tout le monde prenait encore l’Albion pour perfide et la France pour révolutionnaire, voire même républicaine. — Qui le pense maintenant? On se corrige d’après les événements, et voilà tout.

Personne ne nie que le prolétariat ne soit un mal, — mais beaucoup de personnes nient que cela soit un mal curable. Ceux qui ne partagent pas leur opinion essaient deux voies de médication: la chirurgie des insurrections et la chloroformisation, ou le narcotisme des utopies.

Comme les insurrections ne font que détruire, et que les utopies ne construisent rien, vous êtes venus tout naturellement à la critique de l’ordre existant, et là vous avez été grands, là vous avez été nos maîtres. La critique sociale, c’est la grande œuvre de notre siècle, l’expiation des temps misérables dans lesquels nous vivons.

La critique, comme de raison, ne vous suffit pas, et vous cherchez des solutions par la dialectique, la controverse, la scolasti-que et la métaphysique sociale, ce qui n’amène pas à grand,

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chose, la logique n’étant pas une institution reconnue par l’Etat et obligatoire pour lui.

L’incertitude devient encore plus grande par les habitudes historiques que vous avez. Vous restez presque toujours fidèles à votre religion de l’Etat traditionnelle, et vous ne poussez que rarement le doute au delà du catéchisme politique. Précisément, comme dans le protestantisme, on scrutait les vérités jusqu’à une certaine profondeur — et pas plus.

Ayant, pour ainsi dire, ces obstructions mentales, ces éléments irréduisibles, vous posez des questions qui ne peuvent se résoudre. Vous demandez, par exemple, «si l’Etat a l’obligation de pourvoir aux besoins du prolétariat, d’être le commanditaire suprême et le nourricier, ou non?» Et vous demandez, bien rarement, si un Etat pareil, avec une telle force ne serait pas un énorme danger? Cette question pourrait bien en amener une série d’autres et aboutir à celle ci: «Ne faut-il pas commencer par se défaire de l’Etat existant pour guérir la grande plaie du prolétariat?»

Votre critique est arrivée à la constatation du fait qu’un Etat qui rend une classe nombreuse plus misérable que l’état sauvage — est une absurdité, un non-sens, et porte en lui-même le germe de sa destruction; qu’il y a évidemment une contradiction entre le but de l’Etat et la position fatale du prolétariat. Partant de là, il est évident qu’une telle organisation sociale ne peut durer qu’autant qu’on ne s’en

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comme Louis Blanc. Mais cela n'est rien encore, et nous ne demandons pas mieux que d'avoir beaucoup d'influence sur la marche du gouvernement de Pétersbourg. La feuille sérieuse ajoute que