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Полное собрание сочинений. Том 20. Статьи из Колокола и другие произведения 1867-1869 годов

ce journal étaient, nous nous empressons de le dire, presque toujours irréprochables et reconnus comme tels depuis des siècles. La question philosophique, théorique de la paix et de la guerre, est vidée depuis longtemps; il n’y a pas de nouveaux doutes à résoudre, de nouvelles découvertes à confirmer. Il s’agit de l’application, de la mise en œuvre de ces théories. Or, le Congrès de Berne, comme le Congrès de Genève, n’a pas plus de moyens de rendre ces résolutions obligatoires, d’arrêter les armements, de dissoudre les armées, de conjurer la guerre, que n’en avaient les saints quakers, qui sont allés, avant la guerre de Crimée, faire profession de foi de leur religion pacifique devant le soldat des soldats, l’empereur Nicolas. Est-il d’une bonne politique d’étaler son impuissance devant un ennemi sans scrupules? — Nous ne le croyons pas.

Nos amis et compatriotes Bakounine et Vyrouboff ont envisagé le Congrès d’une autre manière.

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Comprenant la signification du Congrès (la seule qui lui incombe réellement) — comme tribune européenne — ils laissèrent de côté les lamentations sur les malueurs de la guerre et les malédictions sur les dépenses de la paix. Ils mirent le doigt sur des plaies d’une autre gravité et firent remonter les massacres d’emblée à d’autres causes.

Leur profession de foi c’est la nôtre, c’est celle de la Jeune Russie. C’est notre nihilisme inexorable, conséquent, qui retentit dans les grandes Assises de la démocratie. L’Occident, qui l’a engendré, ne le reconnaît plus et s’en détourne.

Bakounine et Vyrouboff, avec le petit groupe de leurs amis qui sortirent du Congrès, étaient les hommes du nouveau monde, parmi les doctes et braves représentants du juste- milieu et du jacobinisme, qui, avec le meilleur désir du monde, soutiennent d’une main le vieil édifice qu’ils veulent faire écrouler de l’autre.

Les Russes pouvaient s’abstenir, comme nous l’avons fait; mais en prenant part au Congrès, ils ne pouvaient paraître qu’en tenant haut notre drapeau du «Nihilisme». — L’annihilation du vieux est Vengendrement de l’avenir!

ПЕРЕВОД

РУССКИЕ НА БЕРНСКОМ КОНГРЕССЕ

Мы не приняли деятельного участия в Бернском конгрессе *. Не вдаваясь в обсуждение личных взглядов, не повторяя сказанного нами по поводу Конгресса 1867 года, мы откровенно сознаемся, что, несмотря на искреннее сочувствие благим намерениям Конгресса, мы никогда не в состоянии были уловить практической цели подобных мирных соборов — в виду армий, сосредоточивающих свои силы, стоящих наготове, громко требующих своего права на труд и готовых наброситься друг на друга со всей свирепостью плотоядного патриотизма, разжигаемого и используемого правительствами, — сдержать который ни один конгресс в мире не будет в состоянии.

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Постоянное внимательное чтение «Etats-Unis de l’Europe» сомнений наших не рассеяло. Умозаключения этой газеты были спешим заметить, почти всегда безупречны, и считаются таковыми уже целые столетия. Философский, теоретический вопрос о мире и войне давно уже исчерпан; новых сомнений, тре¬бующих ответа, новых открытий, ожидающих утверждения, уже нет. Речь идет о применении, о воплощении в жизнь этих теорий. И Бернский конгресс, как и конгресс Женевский, имеет не больше средств придать своим резолюциям обязательный характер, приостановить вооружение, распустить армии, предотвратить войну, чем имели их достопочтенные квакеры, отправившиеся перед Крымской войной проповедовать свои мирные религиозные убеждения солдату из солдат — императору Николаю*. Целесообразна ли такая политика обнаружения собственного бессилия перед лицом бессовестного врага? — Не думаем этого.

Наши друзья и соотечественники Бакунин и Вырубов взглянули на Конгресс с иной точки зрения*.

Понимая, что значение Конгресса (единственное, которое ему действительно подобает) — быть европейской трибуной, они обошлись без причитаний о бедствиях войны и без проклятий издержкам мирного времени. Они указали на более глубокие раны и установили иные причины внезапных кровопролитий.

Их убеждения — наши убеждения; это убеждения Молодой России. Это наш непреклонный, последовательный нигилизм прозвучал в обширном судилище

демократии. Запад, породивший нигилизм, не признает его более и отворачивается от него.

Бакунин и Вырубов с кучкой своих друзей, покинувших Конгресс, были людьми нового мира среди ученых и честных представителей золотой середины и якобинства, которые с наилучшими в мире намерениями одной рукой поддерживают старое здание, а другой пытаются его сокрушить.

Русские могли воздержаться, как это сделали мы; но, принимая участие в Конгрессе, они могли появиться, только высоко держа наше знамя «Нигилизма». Уничтожение старого есть рождение грядущего!

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LE SCHEDO-FERROTY PANSLAVISTE ET LES HORREURS RUSSES

M. Youri Samarine, connu comme théologien byzantin et panslaviste exagéré—a commencé la publication d’une revue russe à Prague, sous le titre de Confins de la Russie («Русские окраины»). Cette publication a pour but de porter le coup de grâce aux hérétiques allemands, catholiques polonais, musulmans et autres mécréants, qui n’ayant pas le bonheur d’appartenir à l’Eglise orientale, ont celui de vivre sous le sceptre orthodoxe de la Russie. Absolutiste avec des velléités frondeuses, admirateur de Nicolas, très dévoué à l’empereur actuel, un peu Katkoff le polonophage et Askotchinsky le saint, — le rédacteur se donne l’air d’une opposition tranchée en publiant à la Schédo-Ferroty sa revue hors des limites de l’empire russe.

Nous connaissons un peu les Allemands baltiques et nous sommes très contents que le révérend Samarine secoue rudement ces braves chevaliers teutons, et prenne la défense des pauvres Leithes, Esthes et autres Finnois — écrasés par les Allemands, au point de vouloir rétrograder (à ce que prétend le panslaviste théosophe) du protestantisme au byzantinisme. Nous avons en horreur les seigneurs allemands, les Junkers baltiques. Leur conduite envers leurs paysans, leur servilisme sans bornes envers le tzar, leur suffisance, leur arrogance, nous ont toujours révoltés. Mais nous n’oublions pas qae la conduite des seigneurs russes a été tout aussi révoltante.Pourquoi Samarine,qui est aussi laïque et mondain qu’ il est mystique et théosophe — pourquoi s’indigne-t-il tant des «exécutions», sans jugement, sous prétexte de rébellion? La moitié de la Russie a été rossée, flagellée, dé¬portée de la même manière jusqu’à l’émancipation. Les verges,

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grâce à des défenseurs zélés, comme l’ami de M. Samarine, le prince Tcherkasky, ont survécu même à l’émancipation.

Pourquoi toute la tendresse, toutes les doléances se dépensent-elles sur la tête des paysans finnois, lithuaniens — et pourquoi un tel oubli des paysans de Samara, Simbirsk, Tambov, etc., etc? Que le missionnaire fouille un peu dans sa mémoire, dans les traditions très récentes des familles nobiliaires — et nous sommes sûrs qu’en bon chrétien il réservera quelques larmes pour nos frères cadets et quelques gouttes de fiel pour nos aînés. Ce n’est pas du tout une excuse des chevaliers allemands, ni des seigneurs polonais, d’autant plus que les uns et les autres sont plus civilisés que les nôtres; c’est un appel à la vérité, à la justice et à la pudeur.

Prenons les journaux russes de la dernière semaine, nous y trouvons, comme toujours, des horreurs accomplies avec des infamies et un sans-façon de despotisme asiatique qui ne nous surprennent pas seulement par habitude. Citons les faits:

Chasse aux prisonniers. — La police russe organise elle-même la fuite des prisonniers et les tue après.

Le 12 août 1868, dit le Messager d’Odessa, il est arrivé à Simphéropole un événement qui est jusqu’à présent le sujet de toutes les conversations. Cet événement est la mort tragique d’un jeune homme, Pékbovsky, tué par les gardes, pendant qu’il essayait de s’évader de la prison. Pékhovsky, fils d’un riche propriétaire du gouvernement de la Tauride, était détenu dans la prison de Simphéropole, pour le vol d’une caisse contenant des papiers et une somme d’argent très forte. Dans la même prison se trouvait un autre criminel, Sossédoff, détenu pour la fabrication et la mise en circulation de faux billets de crédit. Sossédoff, criminel endurci et expérimenté, avait déjà tenté plusieurs fois de prendre la fuite. C’est avec lui que Pékhovsky se lia et forma le projet d’évasion. Mais comme la fuite était impossible sans l’aide de quelqu’un des serviteurs ou des gardes de la prison, les prisonniers se décidèrent à acheter la participation de l’une des sentinelles, Tchouroff. Dans ce but, Pékhovsky se lia avec le soldat Tchouroff, lui proposa vingt roubles pour ne pas empêcher l’évasion. La sentinelle se présenta au corps de garde et raconta la proposition de Pékhovsky. Les autorités de la prison lui permirent de prendre l’argent et ordonnèrent de les tenir au courant, dans le but d’arrêter les prisonniers en flagrant délit. A un signal donné par la sentinelle, les prisonniers devaient descendre vers les échafaudages qui permettaient de passer sur le mur, pour se laisser glisser de l’autre côté au moyen d’une corde improvisée de chemises et d’autres vêtements. Les pri-

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sonniers s’étant décidés à accomplir ce projet, se croyaient probablement déjà en liberté. — Mais l’embuscade se jeta sur eux lorsqu’ils descendirent les échafaudages. Dans le procès-verbal il est dit que les prisonniers se jetèrent sur les sentinelles et que celles-ci, à leur tour, firent usage des armes… Il y eut une rixe dans laquelle les prisonniers, sans doute, ne pouvaient rester vainqueurs. Pékhovsky ayant reçu plusieurs blessures de baïonnette, remonta en courant vers sa cellule, les sentinelles se mirent à sa poursuite; d’après le procès-verbal, Pékhovsky essaya de s’emparer du fusil d’une senti¬nelle. Le soldat résista et fit dans l’obscurité (le couloir n’était pas éclairé) plusieurs blessures à Pékhovsky, sans savoir précisément à quel endroit, mais il suppose que c’était à la bouche et au cou. Pékhovsky tomba raide mort. Bientôt, quand tout fut apaisé on trouva Pékhovsky appuyé contre le mur, mort et baigné dans son sang. On découvrit sur son corps quatorze blessures, dont quatre étaient mortelles. Le sort du criminel Sossédoff ne fut guère plus heureux. Après une demi-heure de recherches, il fut trouvé dans une

cave; il lutta avec les sentinelles, en serra une contre le mur et reçut trente-trois blessures. Il fut transporté dans une institution de bienfaisance et donne à présent quelques espérances de guérison.

Une commune pillée, ruinée et convertie au giron de l’Eglise. — Les paysans d’une commune appartenant ci-devant aux apanages du cercle Mostilensk, gouvernement de Viatka, district de Sarapoul, ayant refusé de

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