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Полное собрание сочинений. Том 20. Статьи из Колокола и другие произведения 1867-1869 годов

придать себе прогрессивный вид. Вот этот документ:

Милостивая государыня!

Мне стало известно, что после вашего

возвращения из Москвы вы стали носить на шее большой черный крест на ленте того же цвета.

Министерство Полагая, что украшение подобного

внутренних дел рода не положено иметь дамам и не

Исправник находится ни в одном журнале мод и

Курмышского уезда поскольку сам я их никогда не видел

21 февраля 1867 г. ни на одной особе

№ 177 прошу вас, милостивая государыня,

объяснить, какую эмблему выражает этот наружный знак, носимый вами? — Благоволите и пр. — Руднев.

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Уездные исправники снова стали тем, чем они были во времена Николая. «Тотчас же узнаешь, — говорит корреспондент „Санктпетербургских ведомостей”, — что исправник побывал в общине, ПО ОБЛОМКАМ РОЗОГ у дверей общинной избы».

LES LEVITES RUSSES

Министр Тимашев (бывший глава шпионов) читает это в газетах и потирает руки. Как же, например, поступили с этим Рудневым? Выгнали его со службы, отдали под суд, разжаловали, вытолкали в шею, отстранили?.. А эти милые обломки после приезда исправника? Это классика!

On dit que le Conseil d’Etat sera saisi d’un projet de dissolution de la caste des prêtres en Russie. Nos lecteurs savent certainement que les enfants des prêtres, diacres et sacristains forment une pépinière close-dans laquelle se recrute le clergé. On immolait les enfants au Moloch orthodoxe sans miséricorde. Quelques fils de popes se sauvaient des travaux célestes à perpétuité, mais cela n’était pas une chose facile. Les fils de prêtres nous donnèrent les hommes les plus remarquables comme ministres, professeurs, savants littérateurs, médecins. Il suffit de nommer Spéransky et Tchernychevsky. Si la nouvelle est vraie, nous félicitons de tout notre cœur les pauvres Isaac émancipés de l’autel/ sur lequel l’anéantissement moral et le parjure forcé les attendaient.

ПЕРЕВОД

РУССКИЕ ЛЕВИТЫ

Говорят, что на рассмотрение Государственного совета будет представлен проект об уничтожении касты священников в России*. Читателям нашим, конечно, известно, что дети священников, дьяконов и пономарей образуют закрытый питомник, из которого вербуется духовенство. Детей безжалостно приносили в жертву православному Молоху. Некоторые поповичи избежали пожизненных небесных работ, но это было далеко не просто. Из сыновей священников у нас вышли замечательнейшие люди — министры, профессора, ученые литераторы, врачи. Достаточно назвать Сперанского и Чернышевского. Если новость верна, мы от всей души поздравляем бедных Исааков, освобожденных от алтаря, на котором их ожидала нравственная гибель и вынужденное клятвопреступление.

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La Bank- und Handelszeitung du 22 septembre donne une étrange nouvelle, reproduite par le Golos du 26. Le journal allemand croit savoir de bonne source que le gouvernement français a offert confidentiellement au cabinet de Pétersbourg son influ¬ence sur la Suisse — pour mettre fin à l’agitation hostile contre le gouvernement russe — qui se produit dans la république. «On dit, — ajoute la Handelszeitung, — que le prince Gortchakoff, tout en remerciant, a décliné la proposition?»

ПЕРЕВОД

<«BANK -UND HANDELSZEITUNG» ОТ 22 СЕНТЯБРЯ СООБЩАЕТ СТРАННОЕ ИЗВЕСТИЕМ «Bank- und Handelszeitung» от 22 сентября сообщает странное известие, перепечатанное «Голосом» от 26 числа. Немецкая газета, ссылаясь на верный источник, сообщает, что французское правительство конфиденциально заявило петербургскому кабинету о своей готовности оказать влияние на Швейцарию, чтобы положить конец ведущейся в республике враждебной агитации против русского правительства. «Говорят, — прибавляет „Handelszeitung", — что князь Горчаков, выразив; благодарность, отклонил это предложение?» 393

On s’inquiète en Russie des sourdes rumeurs d’un remaniement dans le sens rétrograde des nouvelles institutions judiciaires. Si ces rumeurs ont quelques bases — et de quoi peut-on jurer avec notre gouvernement flottant — nous demanderons à quand le rétablissement du servage?

ПЕРЕВОД

БЕСПОКОЙСТВО ГЛУХИЕ ТОЛКИ...>

В России вызывают беспокойство глухие толки о преобразовании новых судебных учреждений в ретроградном духе. Если толки эти имеют некоторое основание — а можно ли за что-нибудь ручаться при нашем нерешительном правительстве, — мы спросим: когда же намерены восстановить крепостное право?

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LETTRE À. N. OGAREFF

Cher ami,

Je veux te proposer ni plus ni moins qu’un «coup d’Etat», et nommément,la suspension immédiate, ou si tu aimes mieux, la prorogation indéfinie du Kolokol.

Notre meule s’arrête, les ruisseaux coulent ailleurs; allons chercher un autre terrain et d’autres veines.

Tu sais avec quelle persistance je tenais, depuis 1864, à la continuation du Kolokol — mais enfin arrivé à la conviction que son existence devient factice, artificielle, je n’en peux plus, — l’esprit du travail s’est envolé et je me sens totalement incapable de mettre platoniquement en mouvement notre Cloche pour le seul plaisir de l’entendre sonner.

Notre journal ne fut jamais un but, mais un moyen, un ustensile. Nous ne l’abandonnons pas de gaieté de cœur aux premiers mécomptes, par fatigue et légèreté; mais je ne vois pas de raison pour lui donner une existence factice de moribond — par obstination.

Tout a son temps, a dit le sage, il y a un temps pour amasser les pierres et un autre pour les jeter.

Nous avons trop longtemps suivi notre chemin pour le rebrousser; mais nous n’avons aucun besoin d’aller par le même sentier, lorsqu’il devient impraticable, lorsqu’il manque du pain quotidien. Sans correspondances suivies du pays, une feuille qui se rédige à l’étranger est impossible, sort de l’actualité, devient un bréviaire des émigrés, une récapitulation des griefs, une lamentation chronique.

La plus grande partie de nos convictions les plus chères, nous les avons dites et répétées cent fois; il y a un noyau inaltérable

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qui s’est formé autour d’elles. Il y a une jeunesse si profondément si irrévocablement socialiste, si pleine d’audace logique, si forte de réalisme dans la science et de négation dans tous les domaines du fétichisme clérical et gouvernemental, qu’il n’y a pas de crainte — l’idée ne périra pas.

Nous appartenons, toi et moi, à ces vieux pionniers, à ces «semeurs matineux» qui vinrent, il y a une quarantaine d’années, défricher le sol sur lequel passa la sauvage chasse aux hommes de Nicolas, écrasant tout — fruits et germes. Les semences que le petit nombre de nos amis et nous avons héritées de nos grands précurseurs en travail, nous les avons jetées dans les nouveaux sillons, et rien ne s’est perdu. La poussée forte et vigoureuse qui s’est montrée avec une telle exubérance pendant les premières années du règne actuel, n’est rien moins que morte — elle travaille sous un déluge de boue, plein de détritus en putréfaction, qui serviront d’engrais pour l’avenir, mais qui étouffent le présent.

La phase du développement dans laquelle nous sommes entrés, est lourde et rude. Elle est loin de la stagnation. La germination ne s’arrête pas, mais elle a dévié. Fiévreuse, elle porte toutes les traces d’une longue incubation d’éléments maladifs, et il est bien douteux qu’on puisse la faire avancer par force sans crainte d’une crise malheureuse ou d’un avortement.

Il faut donc laisser passer la crise, il faut suivre pas à pas la nature et s’en emparer au premier instant, et avant tout il faut savoir attendre. C’est bien lourd pour les vieux — peut-être plus lourd que pour les jeunes — mais cela ne regarde que nous, nos personnes. Il le faut. N’avons-nous pas toujours prêché l’humilité devant les faits? Et puis dans notre langue «attendre» n’a jamais voulu dire se croiser les bras.

La jeune génération va son train, elle n’a pas besoin de notre parole, elle est majeure et le sait. Aux autres, nous n’avons rien à dire. Maniaques d’un patriotisme demi- carnassier, demi-rhétoricien, avec leur libéralisme scrofuleux et leur lèpre de l’or¬

thodoxie, que veux-tu que nous leur disions, si ce n’est de répéter un memento mori, en y ajoutant le conseil peu charitable de se hâter.

Nous nous sommes trop écartés avec l’opinion dominante en Russie pour pouvoir jeter un pont, il n’y a pas de câble atlantique assez long pour nous entendre.

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En tâchant de nous aplatir jusqu’à eux, nous ferions perdre à notre journal son individualité tranchée, sa signification morale, sa physionomie si bien connue par les amis et les ennemis, depuis treize ans, depuis le temps que le son clair de la Cloche retentit pour la première fois, appelant les vivants, les réveillés au travail — Vivos vocando.

Non, nous n’avons pas le dévouement oriental qui détermina le brave prisonnier de guerre à se couper le nez pour pousser les indécis à l’assaut…

Mille fois mieux vaut chercher une nouvelle route — et si par hasard nous ne la trouvons pas, nous avons assez, pour le reste de nos jours, d’étudier les étranges caprices du développement historique, qui s’écarte continuellement par les chemins les plus tortueux et les plus impraticables—comme le lévrier du chasseur, et ne perd jamais sa route.

Nous quitterons tranquillement notre arène de journalistes, sans être vaincus ni dépassés. Personne n’a combattu avec nous, nos provocations ne furent jamais suivies de lutte sérieuse. Ce n’étaient pas du plomb ou des pierres que nous jetaient nos ad¬versaires, mais quelque chose de dégoûtant, qui se desséchait et tombait sans nous laisser de taches.

Le peu de cérémonie de nos adversaires nous étonnait d’abord, ensuite cet étonnement passa. Nous vîmes clairement qu’ils ne faisaient pas une exception pour nous, qu’ils parlaient entre eux le même jargon et encore plus avancé. Car s’ils nous détestent par envie ou par solde, ils s’entre-détestent autant, mais avec une grande dose de mépris sincère et mutuel.

La suspension du Kolokol fera la jubilation de nos ennemis. Le plaisir de nos adversaires non salariés ne sera pourtant pas si complet qu’on pourrait le penser. Je ne désespère jamais des hommes que in extremis. Il y a une voix intérieure qui me dit que dans leur joie il y aura des gouttes amères. Ce n’est pas par différence d’opinions que nous attaquaient les plus acharnés de nos ennemis, — nous l’avons vu par le choix des armes et l’impureté de leurs alliances.

Au reste, ils pourront facilement maintenant nous donner la ruade de l’âne. Autant que je pourrai je ne répondrai pas. En cas de besoin, l’Etoile Polaire nous donnera la facilité de la

défense. Et, tout bien pris, la langue de la Cloche ne sera pas fondue

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